Lutte contre le crack : bilan et perspectives
Actualité
Mise à jour le 01/12/2023
Sommaire
Quatre ans après la signature du plan de mobilisation sur la problématique du crack à Paris dans le nord-est parisien, l'ensemble des acteurs se sont réunis afin d'établir un bilan des actions menées et valider de nouvelles actions sanitaires, sociales ou répressives.
Le plan d'actions sur la problématique du crack à Paris, mis en œuvre en 2019, visait à mieux coordonner l’action menée par l’ensemble des acteurs en matière de lutte contre le crack. La première étape de ce plan a permis de créer des dispositifs de prise en charge essentiels. Quel est le bilan quatre ans après son lancement ?
85% des actions réalisées en partie ou en totalité
Mercredi 29 novembre 2023, le préfet de la région Ile-de-France, le préfet de Paris, le préfet de police, la Maire de Paris, la directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France, le président de la RATP, le président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives ( MILDECA ) et le directeur de cabinet de l'AP-HP se sont réunis pour établir un bilan des actions menées et évoquer les forces et les faiblesses de ce plan. En 2019, un plan d’actions en quatre objectifs avait été adopté à l’unanimité par l’ensemble des cosignataires.
Des moyens humains et financiers en augmentation
Les différents champs de l'action publique sont désormais couverts grâce à un accroissement des moyens humains et financiers : tranquillité publique, mesures judiciaires et dispositifs médico-sociaux et hospitaliers. Cependant, les efforts déployés doivent être encore amplifiés afin d'atteindre pleinement les objectifs fixés, notamment en terme d'apaisement de l'espace public. Les riverains subissent encore l'existence des consommations de rue.
La mise en oeuvre de la prise en charge « en amont »
Cofinancés par l'État et la Ville de Paris, de nombreux dispositifs « d'aller-vers » ont été déployés afin de permettre l'amorce d'une prise en charge médico- sociale de consommateurs de drogues éloignés du soin et désocialisés.
Par exemple :
Par exemple :
-
la création d'espaces d'accueil et de répit ;
-
la couverture de tout 'lest parisien par des maraudes, en sous-sol et en surface, 7j/7 et deux fois par jour, en lien étroit avec la RATP ;
-
le déploiement d'équipes mobiles hospitalières avec des infirmiers, des psychologues et des psychiatres.
Une intervention plus ferme des forces de l'ordre et du système judiciaire
La présence quotidienne des forces de l'ordre sur les secteurs sensibles
Plusieurs centaines de policiers et gendarmes sont quotidiennement déployés, de
jour comme de nuit, sur les secteurs sensibles du nord-est parisien : Stalingrad, Éole, Porte de la Chapelle, Rosa Parks, les quais du Canal de l'Ourcq…
Cette présence sécuritaire permet d'éviter toute réimplantation ou relocalisation des usagers de drogues. Le cas échéant, les forces de l'ordre procèdent à l'éviction immédiate des consommateurs afin de mettre fin aux nuisances générées par la consommation de crack dans l'espace public et garantir la tranquillité des riverains concernés. En 2023, 25 trafiquants ont ainsi été reconduits à la frontière.
Cette présence sécuritaire permet d'éviter toute réimplantation ou relocalisation des usagers de drogues. Le cas échéant, les forces de l'ordre procèdent à l'éviction immédiate des consommateurs afin de mettre fin aux nuisances générées par la consommation de crack dans l'espace public et garantir la tranquillité des riverains concernés. En 2023, 25 trafiquants ont ainsi été reconduits à la frontière.
Des comparutions immédiates passées de 117 à 226
Le Parquet de Paris poursuit sa politique pénale ferme à l'égard des
trafiquants et revendeurs. Depuis 2022, les affaires poursuivables ont augmenté
de 46 %. Les peines prononcées
sont significatives, allant de quelques mois à plusieurs années
d'emprisonnement, et sont assorties d'interdictions de paraître et
d'interdictions du territoire français.
Les consommateurs interpellés sont
soumis à une injonction thérapeutique, en hausse de 18% par rapport à l'année
dernière.
Des dispositifs de prise en charge médico-sociale et hospitalière en augmentation
La prise en charge hôtelière
Le dispositif de prise en charge hôtelière accompagne des
consommateurs en situation de grande précarité dans le cadre du programme « ASSORE » de l'association « Aurore ». Il compte aujourd'hui 610
places, soit trois fois plus qu'en 2019. Les consommateurs de
drogues en situation de rue sont repérés par les maraudes, hébergés et
bénéficient d'un suivi médico-social renforcé effectué par des travailleurs
sociaux plusieurs fois par semaine.
L'évaluation de novembre 2022 réalisée de
façon indépendante par une équipe de l'INSERM des Hospices Civils de Lyon
démontre :
-
une amélioration globale de l'état de santé des personnes sorties de rue ;
-
une baisse de 87 % de la consommation des usagers ;
-
un arrêt total de la consommation pour 19 % des bénéficiaires.
L'espace de repos de la Porte de la Chapelle
Partie intégrante du continuum de prise en charge, l'espace de repos de la
Porte de la Chapelle accueille environ 150 usagers par jour dans un espace
rénové et agrandi en octobre 2023. Cet espace permet aux consommateurs de drogues de bénéficier des
besoins élémentaires tel qu'un repas ou une douche. Il s'agit aussi d'un lieu de resocialisation et de répit qui permet de :
-
prodiguer des conseils de réduction des risques ;
-
orienter vers l'hébergement et le soin ;
-
maintenir le lien avec des personnes souvent très désocialisées.
Quelques chiffres
Financé par l'Agence régionale de santé (ARS) et par la Ville de Paris, cet espace a enregistré :
- 36 741 passages en 2023, soit 5 500 passages supplémentaires par rapport à 2022 ;
- 3 565 personnes ont été prises en charge, dont 380 femmes ;
- plus de 3 000 actes infirmiers y ont été réalisés, ainsi que 1000 actes d'accès aux droits.
- 36 741 passages en 2023, soit 5 500 passages supplémentaires par rapport à 2022 ;
- 3 565 personnes ont été prises en charge, dont 380 femmes ;
- plus de 3 000 actes infirmiers y ont été réalisés, ainsi que 1000 actes d'accès aux droits.
Le renforcement des structures hospitalières d'addictologie et de psychiatrie
Les structures
hospitalières d'addictologie et de psychiatrie ont augmenté à la demande
de l'Agence Régionale de santé d'Ile-de-France.
Une mesure permet de prendre en charge rapidement les personnes. Une évaluation et une orientation somatique, psychiatrique et addictologique sont apportées au sein du GHU-PPN-Hôpital-Saint-Anne.
Une mesure permet de prendre en charge rapidement les personnes. Une évaluation et une orientation somatique, psychiatrique et addictologique sont apportées au sein du GHU-PPN-Hôpital-Saint-Anne.
Depuis fin 2022, l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France (ARS) coordonne un
dispositif en région qui permet la poursuite du soin dans un environnement
éloigné des lieux de consommation.
Au 31 octobre 2023, 71 consommateurs ont été
admis dans onze régions et ont pu bénéficier de ce dispositif.
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Apaiser l'espace public et développer des parcours de prise en charge
Les partenaires du plan crack ont décidé de prendre de nouvelles mesures aujourd'hui afin de mieux répondre aux attentes des riverains et au besoin des consommateurs. La réduction de la consommation de rue, l'accompagnement médico-social des
personnes concernées et l'apaisement de l'espace public demeurent les priorités.
Le renforcement de la prévention : une priorité pour 2024
L'action policière et
judiciaire ferme, qui a atteint les objectifs fixés, se poursuivra tout au long
de la mise en place de cette seconde étape du plan crack.
Pacifier l'espace public avec le renforcement des maraudes
Les maraudes associatives de réduction des risques et des dommages vont être renforcées grâce à :
-
de nouvelles équipes mobiles dédiées, au sein de l'unité d'assistance aux personnes sans-abris qui circuleront quotidiennement afin de répondre aux signalements transmis par les riverains, commerçants, ou maires d'arrondissement ;
-
l' « aller-vers » les usagers de drogues en vue de les accompagner vers les lieux de prise en charge sanitaire et sociale ;
-
une plus grande coordination de l'action des forces de l'ordre avec les maraudes associatives.
La poursuite de plusieurs actions déjà existantes
Plusieurs actions seront poursuivies :
-
la fluidification des places d'hébergement « ASSORE » afin de pouvoir prendre en charge de nouveaux usagers ;
-
un plan de réinsertion sociale et professionnelle des consommateurs hébergés via des activités ponctuelles rémunérées ;
-
l'augmentation des places de cure et postcure ;
-
la montée en charge de l'orientation hors Ile-de-France ;
-
le renforcement des lieux d'accueil de jour et de nuit ;
-
une meilleure communication des partenaires du plan crack avec les habitants des quartiers touchés par la consommation de crack.
Les objectifs du plan crack
Quatre objectifs pour une meilleure régulation de l’espace public
Le plan d’actions 2019-2021 propose une meilleure régulation de l’espace public et une politique coordonnée de réduction des risques et des dommages en faveur des usagers de crack et des poly-consommateurs en errance.
Structuré en quatre objectifs, ce plan est en cohérence avec le Plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 ainsi qu’avec la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté :
-
accompagner les usagers pour réduire les risques et favoriser les parcours de soin ;
-
renforcer les capacités d’hébergement et d’espaces de repos ;
-
intervenir dans l’espace public à destination tant des usagers que des habitants ;
-
améliorer la connaissance des publics concernés.
Les mesures principales
Le plan d’actions 2019-2021 est décliné en 33 actions opérationnelles parmi lesquelles figurent :
-
le renforcement des maraudes médico-sociales de réduction des risques avec des passages sept jours sur sept ;
-
le financement de 1,3 million d'euros par l’ARS Île-de-France de l’accompagnement et de la prise en charge médico-sociale, des usagers de drogues en errance ;
-
le financement par l’État, pour un montant de 1,2 million d'euros annuels, de 80 nouvelles places d’hébergement pérennes pour les usagers de crack, qui s’ajouteront aux 72 places existantes, portant à 152 le nombre de places d’hébergement pour ce public ;
-
le renforcement du dispositif Assore géré par l’association Aurore, qui permettra d’ouvrir 60 places de mise à l’abri à l’hôtel avant que les places d’hébergement pérennes s’y substituent ;
-
un effort de 1 million d'euros de la Ville de Paris pour assurer le renfort des maraudes, le renouvellement des véhicules de maraude, l’accompagnement sociale des usagers et l’hébergement et une nouvelle maraude spécialisée « riverains, usages de drogues et médiation sociale » ;
-
la création en octobre 2018 d’un groupe d’enquêteurs sur les stupéfiants situé à un niveau intermédiaire entre commissariat de quartier et police judiciaire ;
-
la réalisation sur l’espace public de travaux d’aménagement urbain pour répondre aux besoins de sécurisation par la Ville de Paris ;
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l’extension des maraudes coordonnées à de nouvelles lignes et stations de métro dont l’objectif est, en coopération avec la RATP, de rediriger les consommateurs de crack vers les dispositifs médico-sociaux de surface ;
-
les modalités d’hébergement ont été repensées par l’Agence régionale de santé et l’État pour adosser à la mise à l’abri un accompagnement social, médical et psychologique des consommateurs. Ce nouveau dispositif qui prévoit hébergement et prise en charge médico-sociale, s’est révélé concluant et va aboutir à la création de 68 places en Unités d’hébergement spécialisées.
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