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Lors de cette semaine d'évènements organisés par la Ville, près de 14 000 élèves ont participé à des épreuves sportives individuelles, des initiations au para sport et à des activités culturelles en lien avec les Jeux de Paris 2024. Reportage au Centre sportif Suzanne-Lenglen, dans le 15e arrondissement.
Lorsqu'on est élève, le vendredi a toujours une saveur particulière. Pour les
quatre classes de CM2 rassemblées au stade Suzanne-Lenglen (15e), ce 29 mars n'est pas uniquement synonyme de weekend en approche : il fleure bon les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Car ce matin, au programme, c'est Jeux sportifs scolaires.
Le temps de deux heures, chaque classe devient une véritable délégation olympique. Pour preuve : il est 9h15 et la cérémonie d'ouverture débute. Le porteur de la -factice- flamme olympique s'avance, suivi de tous ses camarades regroupés derrière une banderole au nom de leur école : Dupleix, Saïda, Frères Voisin ou Vigée Lebrun. La matinée peut commencer.
Une course de 2024 mètres en compagnie de médaillés d'or
Cet évènement de la Ville de Paris est orchestré par ses professeurs d'éducation physique et sportive (EPS). Il propose une semaine d'activités mêlant sport et culture olympique à 14 000 élèves de CM2 répartis dans 27 équipements sportifs de la Ville. L'objectif ? Célébrer les Jeux et les sportifs afin, notamment, de promouvoir le sport et l'inclusion. Ce matin, les élèves reçoivent la visite de deux athlètes médaillés d'or aux Jeux paralympiques : Mandy François-Élie et Charles-Antoine Kouakou. Deux champions accompagnés par VISA, partenaire des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Les deux champions de para-athlétisme observent les différents groupes se mettre en marche vers les trois ateliers proposés et auxquels chacun participera à tour de rôle. Le premier consiste en une course de 2024 mètres sur une piste d'athlétisme. Mandy François-Élie, triple médaillée paralympique sur 100m et 200m T37, va donner le départ. « A vos marques ? Prêts ? Top ! » Sur ces mots, la cinquantaine d'enfants s'élance avec, parmi eux, un athlète beaucoup plus grand et fort que les autres : Charles-Antoine Kouakou. Le vainqueur du 400m T20 aux Jeux de Tokyo 2021 n'a pas pu s'en empêcher et le voilà qui mène la course en allure footing, tant bien que mal suivi par des élèves trop heureux de partager la piste avec un champion.
Des partenaires mobilisés avec la Ville
Tout au long de cette semaine des Jeux sportifs scolaires, de nombreux partenaires (Carrefour, Orange, VISA) s'associent à la Ville pour proposer des activités variées aux élèves avec, par exemple, de la sensibilisation aux dangers du numérique ou la découverte de la langue des signes.
« Je veux montrer l'exemple par le sport »
Après quelques tours et tandis que les premiers élèves ont franchi la ligne d'arrivée, Mandy François-Élie aperçoit une jeune fille distancée et qui semble prête à lâcher l'affaire. Elle la rejoint et commence à courir à ses côtés. Ensemble, elles viennent à bout des cinq tours de pistes et arrivent sous les applaudissements nourris des camarades de l'élève. L'athlète explique : « Je la voyais en difficulté. Elle a un handicap au niveau du pied, ce n'était pas évident pour elle mais elle a réussi ! J'aime beaucoup être ici pour échanger avec les enfants mais également pour les aider, leur montrer l'exemple par le sport. C'est important. »
Victime d'un accident vasculaire cérébral en 2008, alors qu'elle n'avait que 18 ans, Mandy François-Élie s'est réveillée hémiplégique et partiellement paralysée du côté droit du corps. Déjà championne d'athlétisme avant son accident, elle a continué le sport et a raflé une médaille lors de toutes ses participations aux Jeux paralympiques. « Ma médaille d'or à Londres, en 2012, c'est un souvenir incroyable, se souvient-elle les yeux presque embués. J'étais incapable de parler, j'avais fait un tour d'honneur et c'est resté gravé dans ma mémoire. J'y pense encore souvent. »
Des ateliers de sport en cécité
Aujourd'hui, l'athlète a ramené un autre souvenir fort de sa carrière : sa médaille de bronze obtenue aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2021. Installée dans les gradins du stade, elle enchaîne désormais les photos avec les enfants qui, eux aussi, posent avec leur médaille fraîchement obtenue à l'arrivée du 2024 mètres. De son côté, Charles-Antoine Kouakou enchaîne les autographes et les réponses aux questions à flux tendu des enfants : « Comment tu fais pour courir aussi vite ? Tu connais Usain Bolt ? Comment on participe aux Jeux ? »
Après un passage par le quiz sur les valeurs olympiques et paralympiques -pour lequel aucun athlète n'a soufflé de réponse, promis- il est l'heure de se rendre au dernier atelier : l'initiation au sport en cécité. Les élèves sont réunis en binôme : l'un porte un masque qui lui occulte la vision tandis que l'autre doit guider son camarade à l'aide de sa voix lors d'un parcours d'obstacles. Une fois arrivés, il faut ensuite que la personne sans vision lance un Vortex (à mi-chemin entre un petit javelot et un ballon, le tout en mousse) dans une zone où se trouve son coéquipier.
Je révise la Marseillaise car je veux la chanter cet été !
Médaillé d'or aux jeux paralympiques de tokyo en 400m (t20)
Parmi les binômes, on retrouve Charles-Antoine qui s'est prêté au jeu. Le voilà qui avance au rythme des instructions d'un élève de CM2 : « Avance ! Avance ! Non, stop, stop ! A gauche, oui voilà ! » Le duo ne se quitte pas pendant tout l'atelier, sous les yeux de la mère de l'élève, ravie : « C'est chouette cet échange. Cela nous a permis d'aborder la question du handicap à la maison et, plus largement, ça permet de créer de beaux moments ! »
Les jeunes champions célébrés par leurs camarades
Et ce n'est pas l'athlète médaillé d'or en 400m T20 (catégorie réservée aux déficiences intellectuelles) qui dira le contraire. « C'était génial d'être ici, abonde-t-il. De parler avec les élèves, de signer des autographes, de répondre à leurs questions sur le sport et ma vie. Je veux leur donner envie de courir ou de faire du sport. » Lorsqu'on lui demande son objectif pour les Jeux de Paris 2024, il ne laisse planer aucun doute : « Je vise l'or. Je me souviens très bien de quand je suis monté sur le podium à Tokyo et que j'ai chanté La Marseillaise. Je révise le chant car je veux la chanter cet été ! »
Cela tombe bien car Charles-Antoine Kouakou va pouvoir réviser le texte : c'est désormais l'heure de la cérémonie de clôture de cette matinée de Jeux sportifs scolaires. Au micro, Frederic Gleize, professeur d'EPS à la Ville de Paris, fait durer le suspens au moment d'annoncer le podium. Puis, un à un, il cite le nom des quatre meilleures filles et des quatre meilleurs garçons lors de la course de 2024 mètres. Chaque élève descend de la tribune sous les vivas de ses camarades et rejoint un podium un peu plus fourni que d'habitude : l'objectif est de permettre à chacune des quatre écoles d'avoir son médaillé. « C'est aussi ça les valeurs du sport : la compétition mais aussi l'adaptation », sourit l'enseignant.
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