Paris à la pointe de la lutte contre la pollution plastique dans les villes

La France a accueilli la deuxième session de négociations du traité mondial pour mettre fin à la pollution par les déchets plastiques, du 29 mai au 2 juin 2023. Cette réunion fait suite à une résolution des Nations unies pour l'environnement, adoptée le 2 mars 2022 à Nairobi.

Ce traité, qui doit aboutir fin 2024, vise à reconnaître le plastique comme pollution majeure de nos écosystèmes (sol, air, eau) et à réduire drastiquement la production de plastique pour les pays signataires via des engagements nationaux contraignants (à l’image des engagements de réductions des émissions de CO₂ par les signataires de l’accord de Paris pour le climat).

À l’occasion de cet événement, la maire de Paris, en lien avec de nombreux réseaux, a souhaité réunir des maires du monde entier (Turku en Finlande, Amsterdam, Greenville aux États-Unis, Quezon City aux Philippines, Bogor en Indonésie, Ambikapur en Inde, Maroc, Nouakchott, Quelimane City au Mozambique) en première ligne des efforts pour lutter contre la pollution plastique, pour peser sur les discussions à venir.

Des scientifiques, des ONG, des organisations intergouvernementales et des philanthropes engagés dans la lutte contre la pollution plastique ont aussi été invités pour cette journée d'échanges sur les solutions permettant de minimiser l'impact des plastiques sur la planète.

Deux personnalités de haut niveau ont conclu la séquence : le docteur Jeanne d'Arc Mujawamariya, ministre de l’Environnement du Rwanda, qui copréside avec la Norvège la coalition pour la haute ambition, et Manuel Pulgar Vidal, président de la COP20 et envoyé spécial pour la biodiversité.

Anne Hidalgo a appelé les négociateurs du traité à fixer un objectif ambitieux pour mettre fin à la pollution plastique, en élaborant des obligations juridiquement contraignantes et des mesures de contrôle communes à toutes les parties. Elle a souligné la nécessité d’accompagner financièrement les pays en développement. La maire a également appelé le futur traité à prévoir des interdictions des plastiques à usage unique (PUU), ainsi que des polymères et additifs problématiques.

Anne Hidalgo a aussi exposé les ambitions de la municipalité pour mettre fin à l’utilisation du plastique à usage unique et a présenté les premières actions concrètes pour y parvenir.

La Ville mène une politique de lutte contre la pollution plastique en poursuivant un objectif : sortir du plastique à usage unique d’ici à 2024. Paris souhaite faire des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 un accélérateur pour la sortie des plastiques à usage unique en imposant cette ambition dans son programme de « transformations olympiques » de 2019. Cet objectif a été décliné sur les usages les plus visibles et les produits qui ont le plus tendance à s’échapper dans l’environnement.

L’ambition pour les Jeux est de montrer que l'on peut changer la donne sur certains usages très gourmands en plastique, comme ceux liés aux boissons, à l’alimentation et aux accessoires publicitaires. Au-delà des quinzaines olympiques et paralympiques, des mesures seront mises en place sur le territoire parisien : interdiction des courses sur route avec des plastiques à usage unique (bouteilles, gobelets), mise en place du réemploi autour du bassin de la Villette et sur les berges de Seine, lancement d’une première certification zéro plastique des acteurs économiques et touristiques.