Mobilités : Paris accélère pour mieux réguler l’espace public
Actualité
Mise à jour le 26/11/2021
Sommaire
Limitation de la vitesse des trottinettes, régulation des deux-roues motorisés en free-floating, stationnement des deux-roues motorisés, mobilisation de la police municipale… Les outils pour pacifier l'espace public.
Limitation de la vitesse des trottinettes en libre-service
La vitesse des trottinettes en libre-service sera limitée
à 10 km/h dans toute la capitale : seules quelques voies structurantes
(notamment celles dotées de pistes cyclables protégées) resteront limitées à 20 km/h.
La Ville demande aux opérateurs la mise en place de cette mesure d'ici la première quinzaine de décembre.
La circulation des trottinettes électriques sera
également interdite dans les parcs et jardins.
Actuellement, trois
opérateurs (Dott, Lime et Tier), retenus dans le cadre d’un appel à
candidatures, sont autorisés à déployer chacun 5000 engins maximum dans la
capitale moyennant une redevance. Ce dispositif est opérationnel depuis
septembre 2020.
La Ville a décidé de prolonger ce contrat jusqu'en février 2023 afin d’offrir davantage de visibilité à
moyen terme aux opérateurs.
Stationnement et régulation des deux-roues motorisés
La mise en place du stationnement payant pour les
deux-roues motorisés (2RM), initialement prévue pour le 1er janvier
2022, est décalée au 1er septembre 2022. Ce report permettra notamment de
mieux informer les usagers concernés et de mieux préparer l'interface technique où chacun pourra, par exemple, demander un droit de stationnement "résident" ou professionnel.
La Ville ouvrira donc la période d’inscription pour
les cartes résidents et professionnelles le 1er juillet 2022 pour un
stationnement payant effectif dès le 1er septembre.
Une
identification via le compte France Connect avec un accès aux données déjà
enregistrées certifiera le fait qu’un demandeur est un résident : cela permettra la
saisie rapide et fiable des données liées aux véhicules (motorisation, données
immatriculation,…).
Grâce à l’automatisation, un demandeur, s’il fait le choix
de privilégier cette voie, verra son dossier traité en quelques minutes contre
plusieurs jours actuellement. Celle-ci permettra également de disposer de
moyens pour traiter en amont tous les dossiers avant de lancer la
mise payante des 2RM. Les dossiers complexes seront traités manuellement.
La réforme engagée sur le stationnement vise adapter l’espace public aux usages réels
des Parisiens : 197 hectares, soit
8 % de l'espace public, sont actuellement occupés par le stationnement
motorisé (voitures et 2RM) à Paris. C'est une très grande
surface : ces 135 000 places équivalent quasiment à l'ensemble des 17 parcs de la capitale (hors bois de Vincennes et de Boulogne).
65 %
des Parisiens n’ont pas de voiture, un chiffre en hausse constante, et la
circulation automobile a diminué de moitié depuis la fin des années 1990, à
mesure que l’espace public est rééquilibré en faveur des piétons, des vélos, et
des transports en commun.
Pédagogie et contrôles accrus dès le 1er janvier 2022 :
-
La Ville sera intraitable sur la libération des trottoirs : le stationnement est ouvert pour les 2RM sur les places de stationnement. Il n’y aura aucune tolérance concernant le stationnement sur les trottoirs et le stationnement gênant.
-
La Direction de la police municipale et de la prévention (DPMP) va doubler ses contrôles et sera mobilisée 24 h/24 et 7 j/7 sur ce sujet.
-
La vidéo verbalisation va être renforcée
-
Un message sera transmis à tous les propriétaires de 2RM parisiens pour prévenir de la mise en œuvre très prochaine du stationnement payant des 2RM.
La police municipale agit pour réguler les deux-roues motorisés
La police municipale de Paris (PMP) est compétente pour lutter contre le
stationnement gênant des 2 RM comme de
tout autre véhicule. Elle intervient 24 h/24, 7 j/7, au plus
près des habitants. Elle est également joignable au 3975 (24 h/24, 7 j/7).
La régulation des deux-roues motorisés s’intègre dans les 4 grandes priorités de la police municipale :
-
Protéger les piétons et les cyclistes : régulations et verbalisations intensives contre le stationnement gênant/sauvage et la circulation non autorisée sur trottoirs, voies de bus et pistes cyclables
-
Apaiser la ville : lutte proactive contre la pollution atmosphérique et sonore des 2RM
-
Sécuriser les Parisiennes et Parisiens : déploiement d’une présence de proximité à pied et à vélo pour mieux prévenir, détecter et verbaliser les infractions
-
Garantir la propreté de la Ville : accentuer l’enlèvement des épaves et ventouses qui encombrent l’espace public et participent au sentiment de saleté et d’insécurité.
La verbalisation en chiffres
De juin à octobre 2021, plus de 90 000 PV ont été dressés par la DPMP à l’encontre des 2 RM. Par exemple, en octobre dernier, 12 305 PV concernaient le non-respect des règles de stationnement des 2RM. Verbalisations (tous types de véhicules confondus) depuis 1er janvier 2021 : 1 143 238 PV dont 221 586 PV en vidéo-verbalisation et 75 883 enlèvements.
De nouveaux outils vont être mis en place au 1er semestre 2022 :
-
Le doublement de la capacité de vidéo-verbalisation (passage de 10 à 20 agents et postes mobilisés) ;
-
La création d’un Observatoire de la tranquillité publique qui permettra d’établir des cartographies plus fines des zones de tensions, d’orienter plus efficacement l’action de la PMP et de rendre compte aux habitants son activité.
Mieux réguler les scooters en free-floating
Cinq opérateurs de scooters en free-floating (Cityscoot,
Cooltra, Lime, Yego et Troopy) ont obtenu l’autorisation de déployer un total
de presque 7 000 engins sur le territoire parisien, et projettent d’augmenter
leur flotte pour atteindre 9 000 début 2022.
Pour accompagner cet essor, tout en régulant leur
développement, Paris lancera un appel à candidatures le 13 décembre prochain.
Les lauréats seront annoncés d’ici l'été 2022,
et les conventions pourront prendre effet au 1er septembre 2022 pour une durée
de 5 ans.
Deux à trois opérateurs
seront sélectionnés et pourront déployer leur flotte :
- 2022-2023 : un minimum de 1500 et un maximum de 2500 engins par opérateur (7 500 2RM maximum sur l’espace public) ;
- 2024-2027 : un minimum 1500 et un maximum de 3000 engins par opérateur (9 000 2RM maximum sur l’espace public).
Les scooters partagés pourront utiliser le stationnement
deux-roues motorisés existant sur la voirie ainsi que la bande de stationnement
ouverte à tous.
À savoir
Hambourg, Barcelone, Milan et Rome ont également fait le choix
d’ouvrir leur espace public à 3 opérateurs ou plus de deux-roues motorisés.
Excepté Barcelone et Madrid (plus de 6 000 engins sur l’espace public en juin
2021), la majorité des villes européennes (Milan, Berlin, Rome, Bruxelles,
etc.) ont actuellement moins de 3 500 engins déployés au total.
Une voie dédiée au covoiturage sur le périphérique
Le Conseil de Paris a confirmé, le 16 novembre, son
projet de réserver une voie du périphérique au covoiturage et aux « autres
modes vertueux », et ce, même après les Jeux olympiques et paralympiques de
2024.
La transformation du périphérique est un sujet qui avance de façon concertée avec l’ensemble des collectivités
riveraines depuis plusieurs années.
La question de la conservation de cette voie dédiée en
héritage a été abordée avec l’ensemble des parties prenantes lors d’un Atelier
du périphérique. Les décisions ne se prennent pas unilatéralement, mais de concert avec l’ensemble des autorités
concernées par cette voie d’envergure métropolitaine.
En 2019, le rapport de la mission d’information et d’évaluation
(MIE) périphérique, qui proposait plusieurs perspectives d’évolution pour
réduire la place de la voiture et ses nuisances, avait été adopté à l’unanimité
de ses membres. Une des propositions phares était de « créer une voie réservée
pour les transports en commun, notamment les futures navettes autonomes, le
covoiturage, les véhicules non polluants et les véhicules de secours ».
Cette voie sur le périphérique a été adoptée à
l’unanimité du Conseil de Paris dans le plan climat air énergie de Paris. Au-delà
des enjeux de santé, cette voie pourrait à terme améliorer la fluidité du boulevard
périphérique en augmentant le taux de remplissage des voitures : selon les
experts, augmenter le taux de remplissage des voitures de 1,1 personne
actuellement (chiffre 2016) à 1,7 personne pourrait permettre d’atténuer grandement les embouteillages.
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