Nuit Blanche 2018 : retour en images
Reportage
Mise à jour le 22/10/2018
Sommaire
Pour sa 17e édition, de nombreux projets artistiques ont illuminé Nuit Blanche placée sous la direction de Gaël Charbau. Dans la nuit du 6 au 7 octobre 2018, le public de la capitale a pu explorer quatre parcours de « constellations » qui ont pris place au cœur et aux portes de Paris.
Cette édition avait pour ambition de faire rayonner les monuments connus ou méconnus de la capitale, ainsi que donner une place nouvelle aux talents émergents dans toutes les disciplines artistiques, depuis les arts plastiques jusqu’à la danse, le théâtre ou la musique. Retour en images.
Quatre parcours de constellations
Les parcours, que le directeur artistique a nommé par analogie « constellations » –puisqu'il s'agit de relier des créateurs et des lieux au public le long de lignes imaginaires – étaient au nombre de quatre :
Constellation des Invalides
Dans la nuit du 6 au 7 octobre, la constellation des Invalides proposait une traversée singulière du Paris des grands monuments, grâce à une reconfiguration du « Super Kilomètre » imaginé par le Studio UY077 pour la Biennale de Dakar. La constellation a connecté le musée de l'Armée, le sous-sol des Invalides (matérialisant la course du Soleil, sous terre, de Félicie d’Estienne d’Orves) jusqu'au pont Alexandre-III, puis le Palais de la découverte et une partie du Grand et du Petit Palais. Le parcours s'est prolongé sur le bas des Champs-Elysées avec la participation de l'espace Cardin/Théâtre de la Ville où le public a pu découvrir les projets chorégraphiques de Jamila Johnson Small. Tout au long du Super Kilomètre, la Nuit Blanche proposait entre autres, du sport revisité par des artistes, du fooding, des happenings artistiques et des manifestations diverses ouvertes à toutes et tous.
Constellation de l’Île Saint-Louis
Depuis le Collège des Bernardins, qui a accueilli une installation monumentale d'Abdelkader Benchamma, Nuit Blanche proposait une déambulation inédite sur une île Saint-Louis comme coupée du monde, par Edgar Sarin. Elle se poursuivait à l’Hôtel de Ville, en passant par la Cité des Arts, pour terminer son parcours autour des Halles. C'était le parcours de l’imprévu avec des œuvres nichées dans des lieux secrets, un Paris de ruelles et de ponts, des intrigues du Moyen Âge jusqu'aux relations nouvelles qu’entretiennent l'art, la science et le commerce de nos jours.
Constellation de la Villette
Il s’agit de l’ensemble du parc de la Villette et de la diversité de ses offres culturelles qui était proposé gratuitement au public, depuis la Philharmonie au sud du parc jusqu’à la Cité des sciences, au nord, qui accueillait notamment un geyser extraterrestre imaginé par Fabien Léaustic. Nuit Blanche a mis en ébullition ce parc pensé en points, lignes et surfaces dès 1983 par Bernard Tschumi, comme un véritable terrain d’expérimentations. La musique a été mise à l'honneur en de nombreux points, ainsi qu'une programmation pour le jeune public à la Cité des enfants et à Little Villette.
Constellation de la Porte dorée
A l’est de la capitale, c’est une promenade à l'orée et en dehors de la ville qui a été imaginée. Au lycée Elisa-Lemonnier, le danseur et chorégraphe Eric Minh Cuong Castaing ont proposé une « nuit de la danse sensorielle », qui débutait avec des enfants et des robots, contaminant l'ensemble du public au fil des heures. Cette constellation les a ensuite entraîner vers une redécouverte du Palais de la Porte dorée, puis le parcours se prolongeait le long des berges du lac Daumesnil, jusqu’au Parc zoologique de Paris, qui proposait au public de vivre une expérience totalement inédite autour de la figure dominante de son mythique Grand Rocher des années 30.
Retour en vidéo
Nuit Blanche gare de Lyon
Dix jours avant Nuit Blanche, The Tropicool Company a investi le hall 2 de la gare de Lyon avec une œuvre immersive déployée dans la grande verrière : une multitude de films autocollants colorés ont transformé l'ambiance lumineuse du hall en fonction de la course du soleil. En-dessous, une grande sculpture figurant le squelette d'un étrange flamant rose planait au milieu du hall, bercée par une musique composée de patterns aléatoires, créant une atmosphère totalement inattendue pour les nombreux voyageurs qui traversent la gare chaque jour.
L'oeuvre était visible jusqu'au 15 octobre.
Le visuel de Nuit Blanche 2018
Le visuel de cette 17e édition a été commandé à l'artiste Samuel Trenquier. Il propose, avec la complicité du directeur artistique, une véritable déambulation visuelle dans les différentes constellations de Nuit Blanche. Seule « peinture » de cette édition, le visuel a été réalisé sur du papier à cigarette. Il donne différents repères et indices sur les projets qui seront dévoilés le soir de Nuit Blanche.
Gaël Charbau: directeur artistique
Commissaire d’exposition indépendant, Gaël Charbau a mené de nombreux projets dans le cadre de collaborations avec différentes institutions et mécènes : le Palais de Tokyo, la Friche Belle de Mai, l’Institut français, la Fondation d’entreprise Hermès… De 2014 à 2017, il a été responsable de la programmation arts plastiques au Collège des Bernardins. Il est actuellement conseiller artistique pour Universcience, commissaire du programme Audi Talents et commissaire de la Bourse Révélation Emerige.
Avec la complicité d’Aurélie Faure, il est engagé dans l’accompagnement des artistes français émergents et travaille à leur reconnaissance sur la scène internationale, en Europe et en Asie. Ensemble, ils ont développé en 2017 le programme Inventeurs d’aventures qui proposait différentes manifestations et expositions sur la jeune scène contemporaine dans le sud de la France, avec le réseau regroupant des écoles nationales supérieures d’art de la Région PACA.
Nuit Blanche 2018 dédiée à Oleg Sentsov
Oleg Sentsov est emprisonné en Sibérie, où il purge une peine de vingt ans. Après avoir été enlevé et torturé, il a entamé en mai dernier une grève de la faim pour réclamer sa libération et celle des 70 détenus politiques ukrainiens en Russie. Sur proposition d’Anne Hidalgo, le Conseil de Paris lui a attribué la citoyenneté d’honneur de la Ville.
A propos de Nuit Blanche
Depuis 2002, la Ville de Paris organise Nuit Blanche, chaque premier samedi d'octobre. Il s'agit de proposer un grand événement, populaire et festif, centré sur l'installation d'œuvres d'art dans l'espace public ou dans des bâtiments parisiens à découvrir ou redécouvrir. Chaque année, cette manifestation gratuite, destinée à tous et toutes, accueille près d’un million de visiteurs. Elle se décline également à l'échelon métropolitain. Le succès rencontré à Paris par Nuit Blanche depuis sa création en 2002, a conduit plusieurs capitales et grandes villes en Europe, mais aussi dans le monde, à organiser leur propre Nuit Blanche sur le modèle parisien : de Bruxelles à Kyoto, de Melbourne à Taipei, et pour la première fois cette année à Houston, près d’une trentaine de villes organisent aujourd’hui cet événement.
A l’occasion des 15 ans de Nuit Blanche en octobre 2017, un site internet dédié a été lancé permettant de revenir en textes et en images sur les 15 premières éditions et leurs moments forts.
Votre avis nous intéresse !
Ces informations vous ont-elles été utiles ?
Attention : nous ne pouvons pas vous répondre par ce biais (n'incluez pas d'information personnelle).