Nuit de la Solidarité estivale : les résultats de l’expérimentation
Actualité
Mise à jour le 25/03/2024

Sommaire
La première Nuit de la Solidarité estivale a eu lieu dans la nuit du mardi 27 juin 2O23. Cette opération a rassemblé près de 500 bénévoles et professionnels qui ont sillonné les rues du 8e, 12e et 20e pour aller à la rencontre des personnes sans-abri.
Depuis
2018, la Nuit de la Solidarité est une opération annuelle de décompte de
nuit des personnes sans-abri, pilotée par la Ville de Paris qui mobilise chaque
année plus de 2 000 bénévoles et professionnels du social. Elle
vise à compter à un instant T, le nombre de
personnes se trouvant en situation de rue, c’est-à-dire n’ayant
pas d’endroit où dormir pour la nuit ou dormant dans un lieu impropre au
sommeil (voiture, tente, hall d’immeubles, etc.), et à mieux appréhender et connaître le profil de ces dernières, ainsi
que leurs besoins, afin de faire progresser les dispositifs et politiques publiques
d’accueil, d’hébergement et d’insertion.
Pour la première fois cette année, une Nuit de la Solidarité estivale a eu lieu dans la nuit
du mardi 27 juin 2O23, visant à rendre visible le sans-abrisme en période
estivale et mieux connaitre les profils et besoins spécifique des personnes
sans-abri en été, dans la perspective d’une adaptation des politiques
publiques. Elle a été expérimentée sur trois arrondissements, le 8e,
le 12e et le 20e, et a rassemblé près de 500
bénévoles et professionnels.
Cette expérimentation donnera lieu à
la publication prochaine d’un rapport de
bilan retraçant les résultats de l’opération ainsi
que les retours d’expériences des responsables
d’équipe, bénévoles et partenaires impliqués dans
l’opération, permettant d’apporter un éclairage sur les données observées.
Principaux résultats de l’opération
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817 personnes à la rue ont été recensées la nuit du 27 juin, contre 707 dans les trois mêmes arrondissements en janvier dernier, soit une hausse de 110 personnes (15,5 %), dont :
o 106 personnes dans le 8ème arrondissement (+ 13 personnes)
o 494 personnes dans le 12ème arrondissement (+56 personnes)
o 217 personnes dans le 20ème arrondissement (+41 personnes)
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Cette augmentation doit cependant être considérée avec prudence en l’absence de chiffres de comparaison avec les précédents étés. De plus, les résultats relevés dans les arrondissements du 8e, 12e et 20e ne peuvent permettre de tirer des conclusions pour l'ensemble du territoire de Paris.
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Il s’agit, comme chaque édition, d’un décompte a minima des personnes sans-abri à Paris, devant être considéré avec recul, et dans le contexte d’une offre d’hébergement importante à Paris.

Résultats du décompte de la Nuit de la solidarité sur 3 arrondissements depuis 2018
Credit
APUR / Ville de Paris

Résultats Nuit de la solidarité estivale : 817 personnes rencontrées
Credit
Ville de Paris
Des profils sociodémographiques légèrement différents de l’édition hivernale :
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Davantage de personnes rencontrées seules (74%, contre 67% en hiver) ou en groupes de plus de 5 personnes (20%, contre 14% en hiver). A l’inverse, les familles ont été moins nombreuses qu’en hiver (5,5% contre 19%), suite, notamment, au démantèlement de différents campements familles aux portes de Paris avant l’édition estivale.
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La part des femmes baisse légèrement par rapport à l’hiver : 13% de femmes sans-abri ont été rencontrées (89 femmes), contre 17% (94 femmes) en hiver
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La structure par âge reste relativement stable, à l’exception des jeunes :
o Le nombre de jeunes majeurs rencontrés augmente : 54 jeunes de 18-25 ans ont été rencontrés, principalement en gare de Lyon et aux portes de Paris, contre 32 en hiver. S’ils étaient, en hiver, principalement rencontrés en familles, les jeunes sont majoritairement rencontrés seuls cet été (seulement 5 en famille cet été, contre 17 en hiver).
o De même, si le nombre de mineurs rencontrés baisse suite au démantèlement de campements familles, ils sont cette fois davantage rencontrés seuls (21 mineurs, dont 2 en famille contre 45 mineurs en hiver, dont 43 en famille). Cette concentration de jeunes isolés fait notamment suite à l’évacuation d’une école occupée par 450 mineurs en recours dans les semaines précédant l’opération.
Profil et parcours des personnes interrogées : des tendances globalement proches des résultats hivernaux
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Plus de 9 répondants sur 10 étaient déjà sans-abri durant l’hiver 2023. Parmi eux, une majorité était déjà à Paris (83%).
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Six répondants des trois arrondissements sur dix (59%) indiquent avoir connu plusieurs épisodes de rue (64% en hiver).
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La moitié n’a pas de logement personnel depuis plus d’un an, dont 1/3 depuis plus de 5 ans.
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La plupart des répondants indiquent être arrivés à Paris sans logement (40%) dans les trois arrondissements : c’est le motif principal de sans-abrisme comme lors des précédentes éditions.
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1 personne sur 5 vit depuis toujours à Paris, 1 sur 4 vivait auparavant ailleurs en France et 40% dans un autre pays, comme en hiver.
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Interrogés sur leur dernier hébergement, 42% des répondants des trois arrondissements indiquent en outre avoir été accueillis chez un tiers, une proportion plus élevée que cet hiver (32%).
Un recours majoritairement faible aux aides et aux dispositifs, mais légèrement supérieur à l’hiver :
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Huit répondants sur dix n’ont pas essayé d’appeler le 115 le soir de l’opération, contre 84% durant l’hiver 2023. Parmi eux, la part des personnes déclarant avoir abandonné est en forte hausse (51%, contre 38% en hiver).
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60% ne sont pas accompagnés par un travailleur social, comme en hiver.
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44% ne disposent pas de couverture maladie et n’ont pas entamé de démarche, en légère baisse par rapport à l’hiver (48%), mais 30% n’ont pas vu de médecin depuis moins d’un an, en hausse par rapport aux éditions hivernales.
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La moitié des répondants des trois arrondissements indique n’avoir aucune ressource financière ou vivre de la mendicité (51%), une part équivalente à celle de l’hiver 2023 (49%).
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L’accès à une adresse de domiciliation est, elle, en forte hausse par rapport à l’hiver : 38% des personnes interrogées n’en ont pas, contre 53% en hiver.
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Les personnes interrogées ont globalement un accès satisfaisant aux équipements et services ayant été ajoutés pour cette édition estivale : accès à l’eau potable (88%) et à des sanitaires (83%). Le stockage d’affaires personnelles et l’accompagnement dans les démarches demeure le besoin le moins satisfait chez les personnes interrogées (respectivement 35% et 44% de personnes y ayant accès lorsqu’elles en ont besoin).
Le rapport complet
L'expérimentation estivale a donné lieu à un rapport
complet retraçant les résultats de l’opération ainsi que les retours
d’expériences des responsables d’équipes, bénévoles et partenaires impliqués,
apportant chacun un éclairage sur les données observées.
Au-delà de cette
opération, ce rapport, porté par l’Observatoire social de la direction des
Solidarités, remet en perspective les résultats des Nuits de la Solidarité 2023
en y intégrant notamment des travaux complémentaires (notamment du SamuSocial,
de France terre d’asile, et de l’association Trajectoires) permettant de mieux
comprendre les parcours et trajectoires de certaines personnes rencontrées le
soir de l’opération (les femmes et familles notamment).
Plus largement, les
Nuits de la Solidarité ne permettant pas, à elles seules, de saisir l’ensemble
des enjeux du sans-abrisme parisien, ce rapport a vocation à en fournir une
analyse la plus complète possible, en y associant des travaux sociologiques,
des indicateurs chiffrés internes à la Ville, et des retours d’expériences des
participants au terrain.
Pourquoi un décompte en période estivale ?
Le problème des personnes sans-abri est un sujet davantage relayé et médiatisé en hiver, quand le grand froid met en lumière les
conditions difficiles des personnes qui dorment à la rue. Pour autant, les
conditions de vie restent difficiles à n’importe quelle période de l’année, les chiffres montrent
d’ailleurs que la mortalité des personnes sans-abri varie peu d’un mois à l’autre .
L’expérimentation pendant l’été est ainsi destinée à mieux
connaitre les profils des personnes dormant dans la rue en dehors de l’hiver et à
mieux saisir les conditions de vie des
personnes rencontrées (circonstances d’arrivé à la rue, difficultés liées à la
saisonnalité, etc.). Elle permettra d’évaluer si le nombre de personnes à
la rue et les publics concernés évoluent entre l’hiver et l’été et s’il y a des
spécificités saisonnières dans les profils rencontrés.
L’opération qui s'est déroulée sur 3 arrondissements cette année (8e, 12e et 20e) vise également à faire émerger les besoins
spécifiques liés à l’été. Chaleur, accès à l’eau, baisse de l’aide alimentaire,
impact de la vie nocturne estivale sur l’occupation de l’espace public,… les
problématiques liées à la période estivale sont nombreuses et sont appréhendées grâce au questionnaire proposé aux personnes rencontrées. Les informations
recueillies permettront d’ajuster les dispositifs et politiques publiques
dédiées à la cause.
La mise en place de
cette expérimentation, à un an des Jeux Olympiques, participe à contribuer au
volet inclusif de cet événement sportif dans le respect des personnes et de
leurs biens.
500 bénévoles parisiens mobilisés : retour en images
Cet été, près de 500 volontaires sur le terrain ont répondu présent pour mener à bien l’opération.
Une fois de plus,
la Ville de Paris a pu compter sur la précieuse mobilisation des Parisiennes et
Parisiens et des partenaires pour aller sur le terrain à la rencontre des
personnes sans-abri afin de mener ce décompte.
Pour aller plus loin
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Foire aux questions
Participer à l'opération : modalités pratiques
Ma participation en tant que responsable d'équipe
Ma participation en tant que bénévole
Le
matériel des équipes de terrain
Après l'opération
Les outils de l'expérimentation estivale de la Nuit de la Solidarité
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Fiche solidarité été 202354,8 ko
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Guide du responsable d'équipe Nuit de la Solidarité - juin 2023227 ko
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Guide du bénévole Nuit de la Solidarité - juin 2023220 ko
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Guide de conversation 20231,84 Mo
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L'engagement éthique 20231,8 Mo
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Le glossaire 20231,82 Mo
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L'affiche de Nuit de la solidarité été 2023267 ko
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Questionnaire personne seule - été 20231,83 Mo
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Questionnaire couple et famille - été 20231,84 Mo
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Fiche groupe - été 20231,83 Mo
Bénévoles, consultez le tutoriel avant le jour de l'opération
Vidéo Youtube
Depuis 2018, la Nuit de la Solidarité (NDLS) est une opération annuelle de décompte de nuit des personnes sans-abri, pilotée par la Ville de Paris qui mobilise chaque année plus de 2 000 bénévoles et professionnels du social. Elle vise à compter à un instant T, le nombre de personnes se trouvant en situation de rue, c’est-à-dire n’ayant pas d’endroit où dormir pour la nuit ou dormant dans un lieu impropre au sommeil (voiture, tente, hall d’immeubles, etc.), et à mieux appréhender et connaître le profil de ces dernières, ainsi que leurs besoins, afin de faire progresser les dispositifs et politiques publiques d’accueil, d’hébergement et d’insertion.
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