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À l'occasion de la journée mondiale du handicap, le documentaire « Objectif Kilimandjaro : Oscar et Arthur sur le toit de l'Afrique » est diffusé partout en France, et notamment au cinéma CGR – Porte des Lilas (20e), vendredi 3 décembre à 20h. Pour revenir sur cette incroyable aventure, nous avons rencontré Arthur, paraplégique depuis la naissance.
À 19 ans, Arthur Sylvestre n'est pas un athlète professionnel, mais il a déjà soulevé des montagnes. Ce jeune breton originaire du Morbihan a rejoint en octobre 2018 son ami Oscar, lui aussi en situation de handicap, dans la folle ascension du Kilimandjaro (Tanzanie). Portés par 18 bénévoles de l'association Pompier Raid Aventure, les deux jeunes de 16 et 13 ans ont pu gravir le point culminant du continent africain (plus de 5 000 mètres d'altitude). Avec du courage, de la joie de vivre et beaucoup d'autodérision, Arthur raconte cette aventure dans un documentaire réalisé par Dominique Barniaud.
Comment est né le projet de gravir le Kilimandjaro ?
Depuis que j'ai 10 ans, je fais partie de l'association Pompier Raid Aventure. J'ai déjà fait des courses avec eux, comme le Raid du Golfe du Morbihan. C'est aussi grâce à cette association que j'ai rencontré Oscar, en 2015. J'ai tout de suite trouvé ce petit gamin hyper cool, et on est resté en contact. Cette ascension est le projet d'Anne-Laure, la mère d'Oscar. Lors de la découverte de sa maladie, elle a promis à son fils qu'un jour, elle l'amènerait au Kili. Le président de l'association, Jérôme, était en mesure de réaliser ce rêve avec ses coureurs. C'est à ce moment-là que je me suis retrouvé inclus dans le projet. Mais je ne connaissais cette région que de nom… J'ai appris après que la montagne du dessin animé Kirikou, c'est le Kilimandjaro !
On est finalement parti en octobre 2018, et on a gravi la montagne pendant sept jours, pour la redescendre en une journée et demie. Ce n'était pas toujours facile, mais ce n'était pas à cause de mon handicap. Comme tout le monde, j'ai subi le mal des montagnes.
Vidéo Vimeo
Qu'as-tu retenu de cette aventure ?
J'ai réalisé que, lorsque tu vis une expérience comme celle-là, sur le moment tu te sens grandir. Vis-à-vis de mon handicap, j'ai toujours fait preuve de beaucoup d'autodérision. Mais quand j'ai monté le Kili, j'ai pris davantage confiance en moi. J'ai connu des joies, des victoires, mais je suis toujours en quête de perpétuelle évolution. Comme n'importe quel jeune, je cherche à m'améliorer. Le dépassement de soi, c'est tous les jours. Aujourd'hui, je me sens plus mature qu'il y a trois ans lorsque j'ai monté le Kili, car j'ai grandi entre-temps.
Qu'est-ce qui t'a rendu le plus fier dans cette ascension ?
Je ne suis pas fier de moi, je suis fier de nous tous. Le projet appartient avant tout à l'association. Ceux et celles qui ont participé aux soirées caritatives, qui ont partagé la cagnotte qui a financé l'aventure… Toutes ces personnes sont montées avec nous, et nous ont portés jusqu'en haut. Au fil des années, ce n'est même plus une association, c'est une famille.
J'ai connu des joies, des victoires, mais je suis en quête de perpétuelle évolution. Je cherche toujours à m'améliorer.
Le 3 décembre, le documentaire est diffusé devant des élèves. Quel message as-tu envie de leur transmettre ?
Sans parler du handicap, le message est « faites ce que vous avez envie de faire et, même si vous vous êtes tracé un chemin de vie, n'ayez pas peur de prendre des routes différentes ». Peu importe notre âge, il ne faut rien regretter. Et s'il y a des choses que l'on regrette, l'essentiel c'est d'avoir appris de nos erreurs. J'ai lu quelque part cette phrase, qui résume bien mon état d'esprit : « Ne laissez pas une mauvaise période vous faire croire que vous avez une mauvaise vie. »
Dans 1000 jours, les Jeux paralympiques débutent à Paris. Qu'est-ce que cela t'évoque ?
J'aimerais bien y aller ! Le sport a une place importante dans ma vie. Cela m'a permis d'accepter mon corps et de me défouler. Puis il y a des athlètes qui m'ont beaucoup porté. Quand j'étais petit, je suivais le parcours du joueur Michaël Jeremiasz. C'était le numéro 1 de tennis fauteuil. Après une importante opération, j'ai dû rester dix mois dans un centre de rééducation pour réapprendre à marcher. Dans cet internat, j'ai lu des interviews de l'athlète, que j'ai trouvé très inspirant. J'ai de la chance, car j'arrive à marcher, mais avec Michaël Jeremiaz, j'ai trouvé ça cool d'être dans un fauteuil. C'est grâce à ces athlètes que j'ai appris à vraiment accepter mon handicap. Je ne suis pas un sportif professionnel, mais je détiens un record dans l'apprentissage de la marche : après mes opérations, j'ai réappris trois fois à marcher avec mes « nouvelles jambes » !
Projection du film « Objectif Kilimandjaro »
Le documentaire est diffusé le 3 décembre au cinéma CGR – Porte des Lilas (20e), à 20 h puis est suivi par les témoignages des deux acteurs, Arthur et Oscar, et un temps d'échange avec l'équipe du film et des athlètes paralympiques. Il est aussi projeté le même soir dans 120 autres cinémas partout en France.
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