Des activités hors du commun pour les écoliers en vacances

Reportage
Mise à jour le 28/05/2024
Les tout-petits visitent la collection Pinault
Escapades artistiques, ateliers pratiques, défis sportifs stimulants… Pendant les vacances de printemps, les jeunes Parisiens ont pu profiter d’activités aussi palpitantes qu’enrichissantes.
Il n’est jamais trop tôt pour éveiller les enfants à l’art contemporain. À la Bourse de commerce (Paris Centre), pendant les dernières vacances de printemps, les yeux d’une trentaine d’élèves de l’école maternelle Saint-Bernard (11e) s’écarquillent devant l’immense surface de miroirs installée au sol. La visite contée de la collection Pinault démarre sous l’imposante verrière de la rotonde.
Impressionnés devant l’espace aux mille reflets transformé en un renversant palais des glaces, les tout-petits explorent ce défi aux lois de la perception. Ils s’émerveillent des illusions d’optique et, se voyant sous tous les angles, découvrent un monde sens dessus dessous, où ils ont l’air suspendus par les pieds. Une perspective surprenante qui plaît beaucoup au jeune Yanis : « Avec les miroirs, on dirait qu’on va toucher le plafond ! » s’exclame-t-il.

Un conte pour faciliter la rencontre

D’où viennent les œuvres d’art ? Qui choisit de les exposer ? Comment les installe-t-on ? Qu’est-ce qu’un cartel ? Carol Landriot, la conférencière, répond à ces questions et explique le fonctionnement du musée aux enfants. « Nous adaptons notre discours et la durée des visites au très jeune public », précise-t-elle.
La visite du musée se poursuit en suivant le fil d’un récit amusant avec les personnages Flip et Flap, aussi étonnés que les écoliers de découvrir un véhicule accidenté exposé. « L’artiste a décidé de faire une œuvre à partir d’une voiture qu’il a sauvée de la casse, raconte la guide. Elle ne peut plus rouler, mais elle est devenue une sculpture. »
Plus loin, l’atmosphère est à la fête foraine. Une sorte de ballon gonflable géant en forme de chien trône dans la salle. Les élèves de 4 ans, ébahis devant le Balloon Dog de Jeff Koons, s’amusent d’y voir leur image reflétée comme dans un miroir.
À la sortie du musée, Amal Adjabi, animatrice de la Ville de Paris, est aussi enthousiaste que les petits spectateurs : « L’idée de la visite contée est géniale pour sensibiliser les très jeunes à l’art contemporain, notamment pour ceux qui n’ont pas la possibilité d’explorer ce genre de lieux culturels. »

Le recyclage sous toutes ses coutures

Autre type de sensibilisation : l’atelier sur la réduction des déchets textiles. Celui-ci s’adresse aux collégiens participant au dispositif Tou·te·s au collège, c’est les vacances (TAC).
En cette journée de vacances, dix adolescents du collège Valmy (10e) s’affairent dans une salle de l’Académie du Climat (Paris Centre). Ici, ils apprennent comment est produit un jean tout en confectionnant des accessoires à base de vêtements recyclés et des chutes de tissus ou en réparant leurs propres tenues. « L’activité couture est un support pour sensibiliser les jeunes au climat et à la pollution. Ils sont souvent très centrés sur la mode et ne connaissent pas toujours les conséquences environnementales de la fabrication des habits qu’ils achètent », éclaire la médiatrice Laura Headland.
Pendant deux jours, les travaux pratiques de couture alternent avec des exposés théoriques où sont expliqués les mécanismes du réchauffement climatique, des effets de serre et de la pollution engendrée par les usines textiles. Le but, pour Laura Headland, « est de faire comprendre aux collégiens que chaque objet de consommation a un impact sur la biodiversité, les droits humains et le réchauffement climatique. Nous leur présentons aussi des solutions pour consommer autrement. »
Pour Thomas, élève de 6e, coudre est une activité relaxante : « Pendant cet atelier, j’ai aussi appris plein de choses, notamment sur le réchauffement climatique. Cela m’a donné des idées pour recycler d’anciens vêtements que je ne voulais pas garder », se réjouit-il.

Du cécifoot pour ouvrir les yeux sur le handicap

Tout aussi enrichissante pour élargir son horizon, l’activité handisport, dispensée par l’association Premiers de cordée, réunit une quarantaine d’élèves dans l’école élémentaire Wurtz (13e). Lors de cette session, les enfants explorent le cécifoot et le para-athlétisme avec une énergie joyeuse.
La pratique de ces disciplines les sensibilise à la réalité du handicap visuel dans le sport, tout en les encourageant à développer l’esprit d’équipe et la confiance en autrui. « Pour réaliser de bonnes performances, l’athlète et le guide ne doivent former qu’un », insiste Idir, membre de l’association. Et auprès des jeunes écoliers, son message passe : « C’est difficile d’être en situation de handicap, mais on peut tout faire en s’adaptant ! »