Petites et grandes histoires de la Bastille
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 09/12/2020
Sommaire
Célèbre carrefour où se croisent trois arrondissements, la Bastille est le lieu symbolique de la Révolution française de 1789. Voici cinq anecdotes connues ou méconnues sur cette grande place de l'est parisien.
À elle seule, la prise de la Bastille symbolise la
Révolution française de 1789. Tour à tour, forteresse, prison, arsenal, place… la
Bastille a connu de
multiples visages à travers l’Histoire.
1- La Bastille a d’abord été une forteresse
A l’origine, la Bastille était une bastide (formée d’un
châtelet et de deux tours) de la porte Saint-Antoine. Elevée de 1356 à 1358,
sous la prévôté d'Étienne Marcel, elle s’intègre alors dans l'enceinte du roi
Charles V.
Puis, le même Charles V décide en 1367 d’en faire un véritable
château urbain : les deux
tours initiales sont rehaussées et six autres sont construites. Ce fort est
destiné à défendre la porte
Saint-Antoine ainsi
que les remparts de l’Est de Paris. C’est aussi un moyen de préserver le roi de
toute révolte populaire, puisque la Bastille est implantée sur la route qui
relie la résidence du roi à l'hôtel Saint-Pol – sur la rive droite de la Seine-
au château de Vincennes.
En 1789, c’est une
imposante forteresse de 66
mètres de long, 34 mètres de large et 24 mètres de hauteur, qui
est entourée d’une douve de 25 mètres de large.
Vous aimez les sujets « Patrimoine et Histoire » ?
Default Confirmation Text
Settings Text Html
Settings Text Html
2- La prison de la Bastille n’était pas au centre de la place actuelle
En cherchant les traces de
la Bastille, les curieux se dirigent souvent naturellement vers le centre de la
place actuelle. Pourtant, la prison de la Bastille, prise le 14 juillet 1789
par les Parisiens, n’était pas située à cet emplacement : elle se trouvait
près de l’actuel boulevard Henri IV et de la rue Saint-Antoine.
Car la
Bastille, née au XIVe siècle, on l'a dit, n’a pas toujours accueilli des
prisonniers. Au fil des siècles, elle devient forteresse, arsenal,
prison sous Louis XI, entrepôt d’armes et lieu de réception sous François 1er…
C’est finalement le cardinal de Richelieu qui la transforme définitivement en prison d’État au XVIIe siècle.
On y enferme des prisonniers, souvent sans jugement : il suffit d’une
lettre de cachet signée par le roi ou l’un de ses ministres pour envoyer une
personne derrière les barreaux.
La Bastille a accueilli des prisonniers
ordinaires, mais aussi de nombreuses personnalités : Montaigne, le
mystérieux Masque de Fer, Voltaire, Beaumarchais ou encore le marquis de Sade.
A la prise de la Bastille,
seuls 7 prisonniers se trouvaient encore dans ses murs. Les révolutionnaires
s’emparent alors de la poudre et des balles de la garnison. La démolition de ce
bâtiment, détesté par le peuple de Paris et symbole de l’arbitraire royal, débute
dès le 15 juillet 1789. Ce chantier de déconstruction s'achève au début du XIXe siècle.
3- La place accueille une colonne construite au XIXe siècle
La colonne de Juillet a
été construite sous la monarchie de Juillet. La première pierre a été posée en
1831 à la demande du roi Louis-Philippe. Une « décision habile du régime de Louis Philippe », rappelle
l’historienne Mathilde Larrère. Le souverain souhaitait à la fois célébrer la
révolution de 1789 et la révolution de 1830 [qui
met fin au régime du roi Charles X et permet à Louis-Philippe d’accéder au
trône, ndlr].
La construction de la colonne est aussi une forme de "réponse" à l'édification d'une colonne place Vendôme par Napoléon 1er , après la victoire d’Austerlitz, pour célébrer la Grande Armée.
La construction de la colonne est aussi une forme de "réponse" à l'édification d'une colonne place Vendôme par Napoléon 1er , après la victoire d’Austerlitz, pour célébrer la Grande Armée.
4- La colonne de Juillet abrite un tombeau
Le canal Saint-Martin
coule sous la colonne : les fondations qui supportent le monument ont été
construites à cheval sur la voie d’eau. Depuis le péristyle intérieur, deux
ouvertures offrent une vue plongeante sur le canal et sur les bateaux qui y
circulent. De part et d’autre du canal, deux cryptes se déploient en
demi-cercle. C’est là qu’ont été placés les corps des 700 victimes des
révolutions de juillet 1830 et février 1848.
En 1871, durant la Commune, le monument
échappe de peu à la destruction. Les Communards placent, sans succès, une
péniche enflammée sous la voûte sur laquelle repose la colonne.
5- Une fontaine éléphant a failli être bâtie sur la place
En 1805, sous l’Empire, on projette d’agrémenter la place d’une grande
fontaine, alimentée par le canal. La première pierre du socle de la fontaine
fut posée par le ministre de l’Intérieur le 2 décembre 1808.
Le projet est
entériné le 9 février 1810 par décret : « Il sera élevé, sur la place
de la Bastille, une fontaine sous la forme d’un éléphant en bronze, fondu avec
les canons pris sur les Espagnols insurgés ; cet éléphant sera chargé
d’une tour et sera tel que s’en servaient les anciens ; l’eau jaillira de
sa trompe. Les mesures seront prises de manière que cet éléphant soit terminé
et découvert au plus tard le 2 décembre 1811. »
Mais le ministre de l’Intérieur ordonne, le 4 juillet 1815, à l’architecte
Alavoine de suspendre les travaux à peine commencés. Seuls le bassin et le
socle étaient achevés et sont encore visibles aujourd’hui : ils constituent
l’actuelle base de la colonne de Juillet.
Pour tout connaître
sur l’histoire du monument, nous vous conseillons le site officiel consacré à la colonne.
Votre avis nous intéresse !
Ces informations vous ont-elles été utiles ?
Attention : nous ne pouvons pas vous répondre par ce biais (n'incluez pas d'information personnelle).