Pour lutter contre le Covid-19 : aérons ! Retour sur l’utilisation des capteurs de CO2 dans les écoles et crèches parisiennes
Actualité
Mise à jour le 03/09/2021
Attention, cet article n'a pas été mis à jour depuis le 03/09/2021, il est possible que son contenu soit obsolète.
L’étude des données issus des capteurs C02 installés dans les crèches et les établissements scolaires à Paris au printemps 2021 est rendue publique et confirme que l’aération régulière est déterminante pour la lutte contre le Covid-19 dans ces lieux. Ses enseignements précieux vont guider l’action de la Ville pour les mois à venir dans l'utilisation optimisée de ces capteurs.
L’aération régulière est déterminante pour la lutte contre le Covid-19 dans les lieux clos. La Ville de Paris publie les premiers résultats de l’étude AERONS ! qui a permis d’évaluer en conditions réelles l’apport des capteurs de dioxyde de carbone sur les comportements d’aération dans les lieux collectifs accueillant des enfants. Grâce à 500 capteurs installés dans les crèches et les établissements scolaires parisiens depuis le printemps 2021, l’étude confirme leur intérêt pédagogique et permet d’estimer une fréquence idéale d’aération des salles. Ses enseignements précieux vont guider l’action de la Ville pour les mois à venir.
Lorsqu’une personne infectée par le virus responsable du Covid-19 respire et parle dans un lieu clos, les micro-gouttelettes qu’elle expire peuvent rester en suspension dans l’air pendant plusieurs heures et contaminer une autre personne si aucun courant d’air ne vient les disperser. C’est pourquoi être dehors ou aérer très régulièrement les espaces intérieurs sont des moyens simples et efficaces de limiter les risques de contamination liés à ce processus « d’aérosolisation ». Ils se combinent bien sûr aux autres outils : le port du masque, les gestes de protection, le dépistage et la vaccination.
Capteurs CO2 et aération
Mesurer la qualité de l'air en intérieur pour savoir quand aérer
En intérieur, le taux de CO2 (dioxyde de carbone) est un bon indicateur de la qualité de l’air : un taux élevé indique qu’il faut aérer. La concentration de CO2 dans l’air est facilement mesurable grâce à un capteur. Elle est exprimée en « ppm », une unité de mesure communément utilisée en science de l’environnement.
Les recommandations du Ministère de la santé pour limiter les risques de transmission du Covid-19 dans les établissements recevant du public, sont les suivantes :
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Se rapprocher au maximum des 400 ppm, le niveau de concentration du CO2 à l’extérieur,
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Aérer au-delà de 800 ppm
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Un taux maximal de 600 ppm est recommandé dans les lieux où les personnes ne peuvent pas porter en permanence leur masque, comme les réfectoires.
Cependant, une forte concentration de CO2 dans une pièce n’est pas dangereuse en elle-même pour la santé des personnes. C’est simplement le signe qu’il faut aérer pour renouveler l’air de la pièce, notamment dans le cas où une personne malade serait présente et diffuserait sans le savoir le virus.
L'aération dans les écoles, une pratique bien installée à Paris
Dès le début de l’année 2021, la Ville de Paris s’est saisie de la question de l’aération pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Au printemps, 500 capteurs de CO2 ont été installés dans les crèches, les écoles et les établissements scolaires. En parallèle, une étude a été commandée à Airparif pour analyser les données produites par ces capteurs afin de connaître les concentrations en CO2 dans les salles d’une part, et d’évaluer l’impact de ces capteurs sur les comportements des élèves comme des adultes.
Une étude qui confirme l’intérêt des capteurs
Comment a été menée l'étude ?
Cette étude a associé les personnels, particulièrement les professeurs, pour connaître leurs pratiques et leurs besoins. L’objectif était d’évaluer l’intérêt de l’utilisation des capteurs dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 et plus généralement, l’amélioration de la qualité de l’air dans les établissements.
Grâce à des questionnaires et au recueil de données transmises par les capteurs, les scientifiques ont comparé les pratiques d’aération dans des salles où le capteur de CO2 était masqué et d’autres, où le capteur de CO2 était visible et indiquait le dépassement des seuils grâce à des signaux lumineux. Les données collectées ont également permis d'analyser l’évolution du taux de CO2 dans les salles selon les jours, les heures et les conditions climatiques. L’étude s’est déroulée au cours des mois de mai-juin 2021.
Que nous enseigne-t-elle ?
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Le capteur a permis aux équipes et aux enfants de prendre conscience que l’aération devait être encore plus régulière. La comparaison entre les capteurs avec et sans signaux lumineux démontre une meilleure aération lorsque l’affichage du capteur est actif. La simple présence du capteur incite donc les personnels et les élèves en âge de le comprendre à aérer régulièrement et permet d'arriver à des taux plus faibles. C’est un excellent outil pédagogique.
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Le bruit et le froid sont identifiés comme les principaux obstacles à l’aération.
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Pour certaines salles, des pics de concentration de CO2 sont constatés, mais redescendent rapidement lors de l’aération. Pour une minorité de salles, les taux redescendent plus lentement au niveau des recommandations.
Que faut-il en retenir ?
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Une aération de 10 minutes permet généralement de redescendre sous les seuils recommandés. En aérant 10 minutes toutes les demi-heures, on maintient une qualité de l’air adaptée dans le contexte de l’épidémie de Covid-19.
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L’utilisation des capteurs de CO2 permet de sensibiliser efficacement les personnels et les élèves aux enjeux de l’aération. C’est un outil pédagogique pertinent, qui concourt à l’éducation à la santé et aux bons gestes.
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Il est souhaitable de compléter cette étude par des observations pendant la période hivernale, lorsqu’il est moins évident d’ouvrir les fenêtres.
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Le diagnostic sur les salles dont les taux ne baissent pas assez vite en dépit de l’aération doit être approfondi, afin de trouver la bonne réponse au cas par cas.
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En complément des capteurs, d’autres solutions de « rappel » doivent être explorées pour encourager enfants et adultes à aérer aux fréquences recommandées.
Paris continue l'expérimentation pour la rentrée 2021
Dès la rentrée, plusieurs pistes de travail se poursuivront :
Accroitre la flotte de capteurs de CO2, afin qu’un maximum d’adultes et d’enfants puissent être sensibilisés aux enjeux de l’aération et de sa fréquence. Outil efficace de sensibilisation à la nécessité de l’aération et à sa fréquence, il n'est pas pour autant indispensable en tant que tel pour la bonne aération d'une salle. L’objectif est de promouvoir et diffuser les bonnes pratiques en associant étroitement les équipes et les élèves ainsi que leurs parents.
Poursuivre le travail de recherche de solutions pour améliorer l’aération des établissements dans lesquels les dépassements de seuil sont plus fréquents et mener des travaux lorsque cela est nécessaire.
Pourquoi ne pas mettre des purificateurs d'air partout ?
Les recommandations nationales et internationales indiquent que les purificateurs ne doivent être utilisés qu’en dernier recours quand aucune autre solution n’a été trouvée pour améliorer le renouvellement de l’air, ce qui n'est pas le cas pour les établissements parisiens.
Pour réduire le risque de contamination au Covid-19, une étude technique préalable doit être menée et le purificateur doit être utilisé dans des conditions d’installation et d’utilisation précises. Mal installé, un purificateur d’air peut contribuer à la diffusion du virus.
Pour réduire le risque de contamination au Covid-19, une étude technique préalable doit être menée et le purificateur doit être utilisé dans des conditions d’installation et d’utilisation précises. Mal installé, un purificateur d’air peut contribuer à la diffusion du virus.
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