Pour Paris 2024, l’Accor Arena prend le rebond
Focus
Mise à jour le 09/03/2022
Sommaire
Pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, l’enceinte de l'Accor Arena se prépare à accueillir les épreuves de basket-ball et de gymnastique, disciplines avec lesquelles elle partage une histoire commune.
Depuis sa construction en 1984, la salle qui s'appelait alors le palais omnisports de Paris Bercy (POPB), joue sur deux tableaux. D'une part, un grand lieu où se sont jouées les plus grandes compétitions sportives et, d'autre part, une des principales scènes de concerts en France, où de
nombreuses stars internationales se sont produites.
Basket, gymnastique et trampoline à l’Accor Arena
Pour les Jeux de 2024, l’enceinte du boulevard de
Bercy (12e) va accueillir les phases finales des tournois de basket-ball féminin et
masculin, ainsi que le tournoi de basket fauteuil hommes et femmes.
Le
basket-ball fait sa première apparition aux Jeux en 1904, à Saint-Louis (Etats-Unis), pour une
épreuve de démonstration avec trois équipes de New York. C’est en 1936 que le
basket-ball fait véritablement son entrée aux Jeux olympiques de Berlin, uniquement pour
les hommes. Les Jeux de Montréal ouvriront la compétition aux femmes.
À Tokyo,
en 2021, s'est disputée pour la première fois une compétition de 3x3. Pour
Paris 2024, la place de la Concorde accueillera cette discipline dans un stade à
ciel ouvert.
La gymnastique trouvera aussi sa place à
Bercy. Les épreuves d’exercices au sol, de concours par équipe, de saut à
cheval, de barres asymétriques, de poutre, d’anneaux, de cheval d’arçons, de
barres parallèles et de barre fixe prendront place dans la salle de Bercy.
La gymnastique
est indissociable de l’histoire des Jeux : elle figure au programme depuis
la première édition en 1896, mais uniquement pour les hommes. Il a fallu
attendre 1928 et les Jeux d’Amsterdam pour voir les premières compétitions féminines
de gym.
Sport très
ancien, la gymnastique trouve ses racines dans l’Antiquité. Les philosophes la recommandaient afin d’allier le développement du corps à celui
de l’esprit.
Au programme des
Jeux olympiques depuis l’édition de 2000 à Sydney, les épreuves de trampoline seront aussi disputées à l'Accor Arena. Les
États-Unis dominent la compétition : les athlètes américains ont été médaillés d’or seize fois
chez les hommes, neuf fois pour les femmes.
Du Palais omnisports de Paris-Bercy à l’Accor Arena : trente ans de sport et de culture
Avec sa forme
pyramidale, ses parois en pente recouvertes et sa résine métallique qui forme
la toiture, cet octogone bleu, vert et gris frappe fort dans le paysage urbain. Ce projet iconique a été conçu par les architectes Michel Andrault
(1926-2020) et Pierre Parat (1928-2020), tous deux diplômés de l’école
nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en Urbanisme et de l’Université de
Lima.
Ils ont réalisé entre 1979 et 1984 l’ouvrage du Palais Omnisport de
Paris-Bercy, pour lequel ils reçurent le Grand Prix national de l’architecture
en 1985. On doit aussi à ces deux architectes, dans le quartier de la Défense, la
Tour Kupka (1992) et la Tour Séquoia (1989-1990).
Avec sa rénovation, l’Arena Bercy entre dans le top 5 des salles mondiales
Entre 2014 et
2015, la salle a été rénovée, notamment pour la remettre aux normes de
sécurité et améliorer l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Racheté pour dix ans par le groupe Accor, Bercy subit des travaux à hauteur de 135 millions
d’euros. Nouveau propriétaire, nouveau nom : ce sera désormais l’AccorHotels
Arena puis l’Accor Arena.
Les travaux se
sont concentrés sur la modularité et la fonctionnalité de l'enceinte alors redessinée. Le bâtiment s’est ouvert sur la ville : côté rue de Bercy, comme
côté Seine. Cette ouverture est passée par la suppression des emmarchements,
l’étirement du bâtiment, la création de terrasses, d’une promenade, d’une
entrée côté Seine et d’un grand hall de 2000 m2 de plain-pied
accessible. De nouveaux espaces dédiés aux sportifs,
aux artistes, aux organisateurs d’événements, aux fédérations sportives et aux
médias ont été créés.
Une salle à 20 300 personnes
La salle peut
alors accueillir 20 300 personnes dans sa configuration la plus importante, contre
17 000 auparavant. L’Arena Bercy rivalise avec les plus grands équipements
indoor (salle en intérieur) du monde, le Madison Square Garden à New York (la
seule autre salle en centre-ville), le Staples Center à Los Angeles, l’O2 Arena
à Londres et le Mercedes-Benz Arena à Berlin.
Après 21 mois de travaux, l'enceinte promet plus de confort, des services haut
de gamme pour les VIP et une expérience améliorée pour le public .
Quatre questions à… Arnaud Milliard, directeur de la programmation de l’Accor Arena
Comment l’Arena Bercy se prépare à ses premiers Jeux ?
Même si c’est à
l’horizon 2024, cela s’anticipe dès maintenant. Nous avons un cahier des
charges assez précis. Nous travaillons notamment sur la modulation entre la
configuration de la salle pour le basket et celle pour la gymnastique.
Nous
avons l’habitude d’accueillir les plus grands événements Indoor, nous nous
rendons compte que les Jeux, c’est puissance 100. La tribune média doit être
trois à quatre fois plus grande que sur nos événements classiques. Sécurité, informatique,
chronométrage, accueil du staff, des prestataires techniques et des athlètes,
transport, électricité… C’est beaucoup de repérages et de réunions pour
anticiper cet événement.
Est-ce qu’il y a des travaux à envisager ?
Non. C’est plus
du renfort technique. À ce niveau-là, on ne va pas bouger les murs, on ne va
pas changer la décoration. Nous allons réaliser des aménagements conséquents
sur la sécurisation électrique, pour que le public et les joueurs puissent être
rafraîchis car la compétition se déroule en plein été.
Le fait d’accueillir
la gym et le basket demande de travailler la modularité de nos équipements. Ce
n’est pas forcément les mêmes façons de recevoir les athlètes, le public, les
VIP, les médias.
Quels ont été les bénéfices des travaux de rénovation en 2014-2015 ?
Aujourd’hui,
nous pouvons accueillir tout le monde dans le grand hall de 2000 m2.
La sécurité, le placement dans la salle, le confort des sièges, l’accueil des
VIP avec les loges et les salons… nous sommes beaucoup plus au standard d’un
événement olympique pour le public, pour les sportifs aussi.
Les vestiaires ont
été refaits aux normes sur des dimensions hockey sur glace, les plus
contraignantes. Si on peut accueille le hockey, on peut accueillir tout le
monde ! Nos vestiaires mettent les équipes dans de bonnes conditions. C’est
grâce à cela que l’on a pu organiser le premier match de NBA en saison régulière.
Quels sont les événements les plus emblématiques de Bercy ?
Le match de NBA de saison
régulière, en janvier 2020 était un de nos plus gros événements, avec près de
16000 spectateurs. La finale de League of Legends, en 2019, a été un énorme
événement handisport. La finale de l’Euro féminin de hand-ball reste aussi un
gros souvenir pour tout le monde. Les garçons, au hand aux Championnats du
monde en 2017 aussi. Une trentaine de matchs se sont déroulés à l’Arena Bercy.
Le sport représente 30% de notre
programmation. La salle accueille près de 80 concerts par an pour 35 « jours-sports »
pour les saisons régulières. Nous sommes l'une des Arena qui programme le plus de
sport alors même que nous n’avons pas de club résident.
Les grands moments sportifs de l'Arena Bercy
"On entend 10 000 personnes qui hurlent notre nom", Lorette Charpy, gymnaste
Gymnaste de 20 ans, Lorette Charpy s'entraîne au Pôle de Saint-Etienne (42) avec comme agrès de prédilection les barres asymétriques et la poutre. Ecartée des Jeux de Tokyo pour cause de blessure, elle se prépare pour les sélections de Paris 2024.
Quelle est votre histoire avec cette salle de l'Accor Arena ?
J'ai participé deux fois aux Internationaux de France de gymnastique à l'Accor Arena, en septembre 2017 et en septembre 2019. Je présentais uniquement les barres. En 2017, j'ai été classé 7e et en 2019, 9e.
J'aime beaucoup ces compétitions dans ce lieu car la gymnastique ne regroupe pas énormément de public. Alors, entendre 10 000 personnes qui hurlent notre nom… On ressent le public, le soutien. C'est spectaculaire, ces grandes tribunes et, nous, les gymnastes, au milieu, c'est immense. L'ambiance est festive, elle nous porte.
J'ai mes meilleurs souvenirs ici, on est très bien accueilli, même chouchouté. J'espère bientôt revenir pour les Internationaux et la Coupe de France.
Quels sont vos objectifs pour les Jeux de 2024 ?
Je me prépare pour faire partie de l'équipe de France. Jusqu'en 2024, il va y avoir beaucoup de compétitions, d'étapes. Cinq sportives seront sélectionnées en équipe de France. Le principal reste de faire la meilleure équipe possible.
Je pratique les quatre agrès mais je préfère les barres asymétriques. Au niveau de mon palmarès, j'ai fait quatre podiums européens et participé à quatre championnats du monde. En équipe, j'ai été vice-championne d'Europe en 2018.
Que symbolise Paris 2024 pour vous ?
Lors de la préparation pour les Jeux de Tokyo en 2021, je me suis blessée : rupture des ligaments croisés antérieurs du genou. Je n'ai pas pu participer aux sélections sur la préparation finale.
Paris 2024, c'est très important, encore plus parce que c'est en France. C'est une chance pour un sportif de participer aux Jeux olympiques dans son propre pays. On s'entraîne 30 heures par semaine, forcément, on s'entraîne pour quelque chose, les Jeux, c'est l'objectif ultime.
C'est comme un atout, les Jeux à Paris : on ne se sent pas dépaysé, on sent le soutien de la ville hôte et les compétitions sont retransmises à la télévision aux heures françaises.
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