Pour se préparer aux olympiades des arrondissements, on a testé le laser run

Reportage
Mise à jour le 27/05/2024
Tireurs de laser-run sur le pas de tir
C'est une discipline présente aux Jeux olympiques, et pourtant méconnue : le laser run. Ce sport fait également partie des épreuves accessibles à tous les Parisiens lors des olympiades des arrondissements. Deux bonnes raisons de s'y essayer à l'occasion d'un entraînement avec l'US Métro dans le 12e arrondissement.
Ce n’est pas tous les jours qu’on tient entre ses mains un pistolet laser. Dans notre cas, c’était même la toute première fois. Et pour cause : on n'avait jamais entendu parler du laser run jusque-là. Autrefois appelée « combiné », cette discipline multisports mêle course à pied et tir au pistolet laser. Elle fait partie des cinq épreuves du pentathlon moderne (avec l’escrime, la natation et l’équitation), présent aux Jeux de Paris 2024.

Un sport à retrouver aux olympiades des arrondissements

Mais pas besoin d’être un cador mondial pour s’y adonner ! Le laser run est également au programme des Olympiades des arrondissements, un évènement gratuit et accessible à tous les Parisiens du 22 juin au 13 juillet. Pour mieux cerner les règles et recevoir des conseils pour cette épreuve, on a suivi un entraînement avec le club de l’US Métro dans le 12e arrondissement.

Des cibles et une piste d’athlétisme

Rendez-vous est donné dans un lieu exceptionnel : la halle Maigrot de l’Insep, au cœur du bois de Vincennes (12e). C’est là, sur la piste d’athlétisme ou le plateau de musculation, que de nombreux sportifs français s’entraînent avec en ligne de mire les Jeux de Paris 2024. Parmi ces athlètes de haut niveau, Pierre Dejardin, pentathlète de 30 ans, a une double casquette : il assure également l’entraînement des licenciés de l’US Métro, qui profitent des installations de l’Insep.
Mais pas question de mettre une quelconque pression : ici, l’objectif est « de prendre du plaisir, car c’est avant tout pour s’amuser qu’on fait du sport ! », explique-t-il. À ses yeux, le laser run est une discipline idéale : « Le tir au pistolet est très ludique et cela permet de faire apprécier la course à pied à tout le monde. D’autant que ce ne sont pas forcément les meilleurs coureurs qui gagnent. »
Les règles sont simples : on enchaîne, tour à tour, les sessions de tir et celles de course. Dès qu’un coureur a touché cinq fois la cible, il effectue une certaine distance en courant, puis recommence à tirer. Le vainqueur est celui qui franchit la ligne d’arrivée en premier une fois toutes les sessions de tirs et de courses effectuées. Reste maintenant à mettre tout cela en pratique…

De l’art de tirer au pistolet (laser)

Lors de chaque session de tir au pistolet, on dispose de 50 secondes pour toucher la cible à cinq reprises. Si l’on ne réussit pas dans le temps imparti, aucune pénalité : on repart simplement courir. On s’étonne de cette règle, qui ne semble pas si désavantageuse que cela. Frédéric, le président du club, sourit : « Dans notre club, les meilleurs tireurs terminent en une quinzaine de secondes. Les meilleurs athlètes mondiaux mettent à peine 7 secondes ! Mais il arrive parfois, y compris aux plus forts, de rater leur session de tir et de rester 50 secondes. »
Les conseils de Pierre Dejardin pour tirer
Viser : « Il ne faut pas être attiré par le résultat, mais se concentrer sur les organes de visée du pistolet. Il faut que le lâcher (l’action du doigt sur la détente) soit le plus doux possible pour ne pas faire bouger notre organe de visée. »

La position : « Il faut être équilibré, de 3/4 face à la cible, les pieds parallèles et écartés à la largeur du bassin. »

La respiration : « On inspire en montant le pistolet à hauteur de la cible, on coupe la respiration au départ du coup et on expire après. »

Le mental : « Après chaque coup, il faut être capable, même si on a raté le précédent, de mettre en place sa technique de tir. Il faut réussir à se détacher du résultat. »
Assez bavardé. On nous tend un pistolet laser et on s’installe face à notre cible électronique. En tant que débutant, on se place à 5 mètres d’elle (et non 10 mètres). « Ce qui peut être déroutant lorsqu’on débute, c’est qu’il ne faut pas regarder la cible, mais garder l’œil sur ses instruments de visée : le guidon de visée et le cran de mire », explique Pierre Dejardin. Pour faire simple : notre objectif est d’aligner les trois points de repère qu’on trouve sur le pistolet laser. Notre regard doit porter sur ces points et on doit garder la cible floue, en arrière-plan.
Après chaque tir, il faut suivre une même routine : baisser l’arme vers la table, recharger et recommencer à tirer. Notre premier essai est désastreux : en 50 secondes, la cible ne s’allume qu’une fois avec les lumières vertes, signe que l'on a visé dans le mille. Le temps est écoulé, on doit maintenant réaliser deux tours de piste avant de recommencer une nouvelle session de tir.

Ce que j’adore dans le laser run, c’est l’état de concentration dans lequel j’entre au moment de tirer. Tout ce qui peut me stresser dans la vie s’évapore.

Cléo
Licenciée de l'US Métro
« Je conseille aux débutants de ne pas partir trop vite sur les premiers tours car il faut arriver frais au tir ! », explique Pierre Dejardin. Et pour cause : après 800 mètres, notre palpitant s’est quelque peu emballé. Pas idéal pour se concentrer et réaliser un tir. Notre bras tremble légèrement, mais notre deuxième salve est plus encourageante : on atteint quatre fois la cible !
À nos côtés sur le stand de tir, Cléo, jeune femme arrivée au club il y a quelques semaines, confie : « Ce que j’adore dans le laser run, c’est l’état de concentration dans lequel j’entre au moment de tirer. Tout ce qui peut me stresser dans la vie s’évapore et toute mon attention se porte sur le pistolet. »

Le Lucky Luke du bois de Vincennes

Les tours de pistes s’enchaînent à allure modérée, l’occasion d’échanger avec les pratiquants de l’US Métro. La plus jeune s’apprête à passer le baccalauréat et côtoie une retraitée dynamique. Certains sont champions d’Europe catégorie sénior et d’autres ont découvert le laser run il y a quelques semaines. C’est le cas d’Amandine, à l’occasion d’une initiation via son entreprise. « J’étais déjà attirée par le tir, mais j’avais peur de trouver cela redondant. Coupler tir et course à pied, c’est vraiment le bon équilibre ! »
Chaque tir réussi prodigue un grand sentiment de satisfaction. Et, puisque de notre côté les conseils reçus commencent à porter leur fruit, on est sur un petit nuage. Lors de notre dernière session sur le pas de tir, on allume la cible en vert à cinq reprises en moins de 50 secondes. On enchaine ensuite les deux derniers tours de piste et termine les mains sur les cuisses, fatigué, mais heureux.
Durant cette heure d’entraînement, on s'est dépensé physiquement et mentalement, la concentration du tir s’enchaînant sans cesse avec le « cardio » de la course. On est vidé, mais on en redemande ! Et cela tombe bien, les olympiades des arrondissements nous permettront de pratiquer à nouveau à côté de chez nous. Pour cela, rendez-vous à partir du 22 juin.
Envie de découvrir le laser run ?
L’US Métro recrute pour sa section pentathlon moderne. L’occasion de pratiquer le laser run, la natation ou encore l’escrime dans des installations exceptionnelles, au cœur du bois de Vincennes (12e).
Le club propose également des séances découvertes gratuites.

Plus d’informations sur le site du club : www.us-metro.org/sport/pentathlon-moderne

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