Pourquoi les feuilles des arbres tombent-elles en ce mois d'août ?

Des rues ou des jardins dont les sols sont jonchés de feuilles marrons. Des arbres qui dessinent déjà des silhouettes dégarnies et automnales. Oui, en ce mois d'août, les feuilles mortes comme l'écrivait Jacques Prévert se ramassent (déjà) à la pelle. Comment expliquer cette précocité ?

Bien sûr, les différents épisodes caniculaires ont entraîné ces phénomène de jaunissement des feuilles et leurs chutes. Mais plus que les hautes températures, cette tendance est liée au manque d’eau dans le sol, notamment le stress hydrique, qui induit dessèchement et chute précoce des feuilles.

« Les arbres n’ont pu suffisamment transpirer pour refroidir leurs feuilles, lesquelles sont comme brûlées et sont donc tombées », explique Béatrice Rizzo, du service de l’arbre et des bois de la Ville de Paris. « Plusieurs phénomènes physiologiques entrent en jeu dans ce type de réaction, poursuit-elle. Il n’y a pas de gravité, dans le sens où cela ne met pas la survie des arbres en jeu. En revanche, cela témoigne plutôt de la réactivité voire de la capacité d’adaptation des arbres à réagir et à se réguler face aux conditions climatiques extrêmes, cela bien sûr jusqu’à un seuil limite de déshydratation ».

Outre sa politique d'arrosage estivale, il s'agit tout d'abord de mettre en place une observation approfondie. C'est ce qu'explique Anne Du Plessis, de l'agence de l’écologie urbaine. « L’observation nous permet de repérer des arbres présentant la capacité naturelle à supporter de fortes amplitudes thermiques et la sécheresse de l’air. Cette résilience permet de sélectionner des arbres mieux adaptés au changement climatique pour de futures plantations ».

Il faut ainsi que les politiques de plantations de la Ville se dirigent vers une nécessaire diversification des espèces, y compris des arbres d'alignement. « Ces espèces doivent être choisies parmi des espèces d’origine régionale, mais aussi en provenance de régions plus arides et plus montagneuses car elles acceptent des amplitudes thermiques fortes ».

Et bien sûr, pour lutter contre la sécheresse, il s'agit de préserver la ressource en eau. « La rétention ou le stockage d’eau de pluie localement permet d’arroser même des arbres d’un certain âge, lors d’épisodes caniculaires, et cela peut être une solution idéale pour de nombreux sujets », précise Anne Du Plessis

Enfin, il est évident que la stratégie de la Ville est essentielle afin de planter le bon végétal au bon endroit selon les conditions du site, d'apporter à ces arbres un volume de substrat plus important et donc une capacité de stockage d’eau plus importante .

Voici donc les problématiques auxquelles sont confrontées Paris et toutes les collectivités qui ne seront malheureusement pas épargnées par des canicules de plus en plus régulières. Les solutions esquissées par les responsables de la Ville permettront - espérons-le - de prévenir les chutes de feuilles durant ces chauds étés.

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