Les États Généraux du Stationnement
Focus
Mise à jour le 30/03/2021
Sommaire
Améliorer l'organisation des livraisons, accroître les mobilités douces, réorienter le stationnement résidentiel en sous-sol… Voici quelques-unes des conclusions des États généraux du stationnement. La Ville va désormais travailler à la possibilité de mettre en place ces propositions.
Quelle place pour le stationnement demain à Paris ? Que feriez-vous si vous aviez 10 mètres carrés disponibles en bas de chez vous ? Ce sont quelques-unes des questions abordées lors des États généraux du stationnement qui se sont tenus entre octobre 2020 et février 2021. Car à Paris, sixième ville la plus dense du monde, 50 % de la surface du territoire est encore aujourd'hui dévolue à la voiture individuelle, alors qu’elle ne représente que 13 % des déplacements. Or, bien souvent, la promiscuité des appartements parisiens fait que l’espace public de la ville est en quelque sorte le « deuxième salon ».
Dans une optique de rééquilibrage de l’espace public en fonction des nouveaux usages et du nécessaire besoin de débitumer la ville pour répondre aux enjeux
du dérèglement climatique, ont été lancés les Etats généraux du stationnement en octobre 2020.
L’espace public, hier encore trop consacré à la voiture individuelle, doit être rendu aux habitants pour de multiples usages. Ainsi, l'agrandissement des trottoirs, la végétalisation, la création de nouveaux mobiliers urbains, de terrasses, de pistes cyclables sont autant de nouveaux usages qui pourront être réalisés sur la moitié des places de stationnement de surface qui seront transformées.
En parallèle, le sous-sol parisien offre des capacités de stationnement sous utilisées, cinq fois supérieures à celles de la voirie, et en capacité d’accueillir tous les véhicules se déplaçant occasionnellement.
Les États généraux du stationnement ont été l’occasion d’écouter Parisiens, Franciliens, acteurs économiques et associations sur l’évolution de la bande de stationnement et l’organisation du stationnement dans Paris.
Voici les six principales préconisations formulées lors des États généraux :
Revoir l'organisation de la livraison urbaine et du stationnement professionnel
Les livraisons et interventions des professionnels dans Paris devraient être davantage facilitées. Cela doit passer par :
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une évolution de la stratégie des lieux et des dimensions des aires de livraison pour une plus grande adaptation avec des espaces temporaires et des bases logistiques mobiles ;
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un processus de mutualisation via des hubs logistiques, des zones de stockage et des sas de dépôt partagés ;
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une sanctuarisation appliquée par des contrôles, une signalétique et par l’incitation au report des livraisons sur les créneaux de nuit via des modes doux et durables comme des vélos cargos, véhicules propres ;
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le stationnement des professionnels doit bénéficier d’une partie des espaces libérés en surface pour se voir proposer des espaces réservés dédiés, à proximité des zones commerciales ou des lieux d’interventions réguliers ;
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le cadre régissant l’attribution des droits de stationnement pour les professionnels (cartes et macarons professionnels) doit être plus adapté, efficace et ouvert .
Rendre les mobilités douces et partagées plus accessibles
Pour inciter à utiliser des alternatives à la voiture individuelle dans le cadre personnel et professionnel, l’offre de mobilités partagées doit être davantage lisible et accessible.
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Ces offres de mobilités partagées doivent être économiques (incitation tarifaire au renoncement à un véhicule personnel, abonnements accessibles aux offres de mobilités douces et partagées,) mais également pratiques, en étant facilement repérables et accessibles sur l’espace public. Les conditions d’accessibilité des personnes en situation de handicap aux modes partagés, avec ou sans chauffeur, doivent être garanties, en premier lieu concernant les transports en commun et le service « Paris aide à la mobilité" (PAM) ».
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La réduction du nombre de places de stationnement en surface doit avant tout bénéficier au stationnement et à la circulation des mobilités douces et/ou partagées, avec une signalétique renforcée et un contrôle intense.
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Des « hubs intermodaux » devraient être généralisés dans les lieux stratégiques de la ville, par exemple près des gares, avec un accès simple et sécurisé.
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Il est indispensable que le moyens numériques pour permettre l’accès en temps réel à l’ensemble de l’offre de mobilités partagées sur le territoire soient effectifs et accessibles.
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La visibilité des modes de mobilités partagées doit être fortement renforcée par une communication active de la Ville de Paris en faveur de l’autopartage et des mobilités douces et partagées.
Réorienter le stationnement résidentiel en sous-sol et sanctuariser la surface pour les autres modes
Le stationnement résidentiel parisien doit être largement orienté vers les parkings souterrains, privés ou publics, par le biais d’incitations tarifaires, d’un cadre réglementaire et d’une communication forte de la Ville auprès des résidents.
Les places de stationnement en surface devraient être réadaptées (maillage, périmètre, équipement) et réservées aux personnes en situation de handicap, aux aires de livraison et au stationnement professionnel, aux pistes cyclables et stationnement de vélos, et aux véhicules propres et partagés.
Dans ce cadre, l’équipement d’un grand nombre de places en bornes de recharge électrique devrait être facilité et généralisé (en sous-sol comme en surface). Pour être efficace, cette nouvelle organisation de la voirie doit s’appuyer sur une nouvelle signalétique plus explicite, la mise à disposition d’une information en temps réel sur la disponibilité et l’usage des places et un contrôle fort de la part des autorités.
Créer une application d’information digitalisée et centralisée
L’information sur l’offre de stationnement disponible pour chaque mode et ses évolutions devrait être accessible, centralisée et actualisée en temps réel. Créer une même application regroupant l’ensemble des informations sur l’offre de stationnement et son évolution en temps réel à Paris, sur voirie et en dehors de la voirie, permettant la pré-réservation de places ou d’aires de livraison, faciliterait grandement les déplacements et l’activité de l’ensemble des usagers de chaque mode (personnes en situation de handicap, professionnels, livreurs, usagers de modes partagés).
Ces données centralisées et actualisées permettront, en retour, de faciliter le contrôle du bon usage des places de stationnement. Plus globalement, cette application doit s’inscrire dans un projet plus global de MaaS (Mobility as a Service) à l’échelle parisienne, outil offrant dans le même temps une entrée unique et une vision globale sur l’offre existante ainsi qu’une information personnalisée et adaptée aux besoins de chaque type d’usagers.
Mettre en œuvre un véritable code de la rue parisienne
La densité urbaine et la cohabitation des nouvelles mobilités ainsi que des usages intenses au sein de l’espace public parisien créent un climat anxiogène et accidentogène pour l’ensemble de ses usagers, notamment les plus vulnérables (seniors, enfants, personnes à mobilité réduite…). Cet état de fait rend l’instauration d’un véritable « code de la rue » nécessaire.
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Il sera complémentaire au code de la route. Différents principes devraient y être rappelés ou instaurés (principe de prudence, droit à la sécurité, inclusivité, etc.) et ce code devrait faire l’objet d’une vaste campagne de promotion afin de sensibiliser l’ensemble des Parisiens à ces bonnes pratiques, tous modes de transport confondus.
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Pour assurer son bon respect, ce code devrait être doublé d’une signalétique distinctive forte au sein de l’espace public, afin de mieux délimiter les usages réservés sur telle ou telle voie ou place de stationnement.
Renforcer la végétalisation dans les rues
Les bénéfices escomptés de la végétalisation des rues parisiennes sont importants. Elle permettra de :
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rafraîchir la ville lors des pics de chaleurs qui seront de plus en plus nombreux avec le réchauffement climatique ;
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réduire la pollution ,
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réduire le stress hydrique notamment en période de forte pluie ;
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de façon générale, les essences choisies doivent être basses et résilientes face aux nuisances urbaines (stress hydrique, pollution) ;
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les techniques de végétalisation devront reposer sur une vision micro-locale, adaptée aux environnements urbains très hétérogènes à l’échelle de la capitale ;
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l’accès à l’eau, l’accompagnement de proximité de la part des services de la Ville, ainsi que l’implication des habitants dans une dynamique collective d’entretien et de long terme constituent les conditions sine qua non de la pérennité et de la viabilité de ces nouveaux espaces végétalisés.
En vue d’un futur passage des propositions contenues dans ces axes en Conseil de Paris, la Ville travaillera à leur possible réalisation et mise en place en fonction de ses compétences.
Quelles concertations pour les États généraux ?
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Une consultation en ligne a été ouverte à tous sur la plateforme idee.paris.fr du 20 octobre au 20 décembre dernier. La plateforme proposait deux façons de contribuer, soit en répondant à un ensemble de questions sur le stationnement et l’éventuelle substitution de places par d’autres usages, soit en apportant une contribution libre, soumise au vote des internautes. Avec presque 16 500 participants, c’est la consultation en ligne sur la plateforme idee.paris.fr qui a rassemblé le plus de contributions à ce jour.
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Des ateliers thématiques ouverts aux associations et professionnels se sont tenus de novembre à février et leur ont permis de remettre à la Ville des recommandations écrites.
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Une conférence citoyenne avec 23 citoyens volontaires, dont un tiers non Parisiens, a été organisée les week-ends des 8-9 et 15-16 janvier 2021. Ils ont remis à son issue un ensemble de recommandations à la Ville de Paris en réponse à la question : "Dans la perspective d’une diminution des places de stationnement dans les rues de Paris, comment doit s’organiser le stationnement à Paris ?"
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