Qui hiberne à Paris ?

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Mise à jour le 04/10/2021

Attention, cet article n'a pas été mis à jour depuis le 04/10/2021, il est possible que son contenu soit obsolète.
L'écureuil roux au cimetière parisien de Thiais
Quand l’hiver pointe le bout de son nez, la nature se transforme : les arbres se dénudent, la neige s’invite, et le froid s’installe. Mais pendant que nous ressortons nos pulls et nos boissons chaudes, les animaux, eux, doivent rivaliser d’ingéniosité pour survivre. Migration, hibernation ou adaptation, chacun a son plan pour traverser cette saison glaciale. On vous dévoile leurs secrets pour affronter l’hiver !
En hiver, l’eau et la nourriture se faisant de plus en plus rares, les animaux sauvages sont contraints d'adopter différentes stratégies pour survivre durant la mauvaise saison. Certains, comme les oiseaux, migrent et s’offrent des vacances dans le sud. D’autres restent sur place et s’adaptent. Alors que font-ils ? Dans les bras de Morphée, certains hibernent… alors que d'autres hivernent.

Hiberner, hiverner ? Quelle est la différence ?

Un degré de vigilance différent : c’est le premier critère.

L'hivernation : on se bouge !

L'hivernation est l'action de passer l'hiver, soit sur place (espèce sédentaire), soit en se déplaçant (espèce migratrice).
Contrairement aux idées reçues, un ours n’hiberne pas mais hiverne : sa température corporelle ne présente pas de variations importantes bien que son rythme cardiaque diminue. Se trouvant dans un état de « somnolence profonde », il présente de nombreuses phases de réveil et son cerveau, très actif, lui permet de s’alimenter, se déplacer… La femelle ours donne même naissance à ses petits durant la saison froide, bien que sa vie tourne au ralenti dans sa tanière.

L'hibernation : un sommeil profond et long

Un animal hibernant sera plongé dans un sommeil profond qui se prolonge de deux à quatre mois selon les espèces. Cet état sera accompagné d’une diminution très importante de la température corporelle qui oscillera en fonction du milieu mais sera toujours supérieure à zéro : c’est le deuxième critère.
Le cœur qui bat plus lentement, l’apport sanguin qui est fortement limité et le métabolisme ralenti induisent alors cet état d’hypothermie régulée : cela permet aux animaux de conserver leur énergie l’hiver. Durant cette période, l'animal ne pourra répondre à des stimulus extérieurs.
Par exemple, si l’ours hiverne et peut être dérangé durant son sommeil, la grenouille, elle, se transforme en « glace à la grenouille » début novembre : elle hiberne.
À mesure que la température diminue, la grenouille cesse toutes ses activités : elle ne respire plus, sa circulation sanguine s’arrête. Installée confortablement dans la vase ou terrée dans une petite galerie humide creusée dans la terre, elle en sortira courant mars pour reprendre sa place au bord de l’eau ou de son nénuphar préféré.

Mais alors qui hiberne à Paris?

Bien sûr, il n'y a pas d'ours à Paris. Alors quels animaux hibernent dans la Capitale ?
  • Les amphibiens (grenouille rousse, triton ponctué, etc.) présents aux bois de Boulogne (16e), de Vincennes (12e), dans certaines mares de jardins parisiens ou encore au Jardin des plantes (5e) hibernent, comme cette grenouille rieuse.
Grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus)
  • C’est également le cas des hérissons qui vont, dès que la température baisse, s’empresser de stocker des graisses : sortant de leur « sommeil », certains peuvent perdre jusqu’à 40% de leur masse corporelle. Les jeunes hérissons étant extrêmement vulnérables, la plupart n’arrive pas à survivre à leur premier hiver, n’ayant pu constituer assez de réserves pour tenir jusqu’à l’arrivée des beaux jours.
hérisson

Des abris pour les hérissons

Pour les aider à passer l'hiver, la Ville de Paris dispose dans certains lieux fréquentés par les hérissons des petits « hôtels particuliers » : c'est le cas au cimetière parisien d'Ivry où les jardiniers posent des gîtes et les recouvrent de feuillages.
Vous en avez vu dans le jardin partagé que vous fréquentez ? Pourquoi ne pas fabriquer un petit gîte ? Une boîte de 30 cm de côté garnie de copeaux de bois (non traités de préférence) et cachée sous des feuilles ou entre des bûches fera l'affaire. Prévoyez un tuyau de 10 cm de diamètre sortant de l’abri pour empêcher les chats de rentrer et protéger l'abri du vent.

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  • Voir des chauves-souris vous effraie ? Aucune chance de les croiser en cette période de l'année: les 11 espèces qui hantent le territoire parisien hibernent pour se réveiller à la belle saison, et se faire un bon petit festin… d'insectes. Miam !
Pipistrelle commune
Le saviez-vous ?
Paris peut s’enorgueillir de détenir la plus grande colonie d’hibernation du monde (oui, il est bien écrit « du monde ») de Pipistrelles communes, soit une moyenne de 400 à 500 individus chaque hiver, dans un tunnel désaffecté de la Petite Ceinture ferroviaire du sud de Paris. Voilà une info qui pourra vous servir lors du repas de famille le dimanche !

Et qui hiverne ?

  • N'allez pas croire que l’écureuil roux hiberne durant l'hiver, il ne présente pas de phase d'hibernation et hiverne. Vous pouvez toujours le rencontrer dans Paris durant la mauvaise saison. On vous donne tous les conseils pour une belle rencontre ici !

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Et si vous avez envie de participer à l'estimation et l'évolution des populations, n’hésitez pas à venir en aide aux chercheurs du Muséum d'histoire naturelle de Paris.
  • Vous pensiez que le renard roux hiberne ? Eh bien non ! Celui-ci, bien qu'il se repose l'hiver, n'hiberne pas. Certains ont leur quartiers dans quelques cimetières parisiens: comme la photo ci-dessous prise au cimetière parisien de Thiais. Pour contrer le froid, il modifie son alimentation et son pelage s’épaissit, lui permettant alors de résister à des températures en dessous de zéro. C'est également la saison des amours puisque les couples se forment. Plus tard, la femelle donnera naissance à de petits renardeaux.
jeune renard roux
  • La fouine modifie son comportement alimentaire en fonction des saisons. Comme la fourmi de La Fontaine, cette dernière fait des réserves, lui permettant alors de pallier le manque de nourriture. Elle a été observée depuis 2000 dans quelques arrondissements parisiens.
Répartition de la fouine sur le territoire parisien
Rue Buffon (5e), Porte d'Orléans et rue Paul-Fort (14e), parc Georges-Brassens (15e), Bois de Boulogne (16e), Petite Ceinture (17e), rue des Pyrénées et rue Fessart (19e), cimetière du Père Lachaise et parc de Belleville (20e)
Le comportement hivernal des animaux parisiens n'a désormais plus de secrets pour vous !
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