Solidarité, logement, transition écologique : les principaux investissements de Paris en 2024
Actualité
Mise à jour le 12/12/2023
Sommaire
Le budget 2024 de la Ville de Paris dépasse les 11 milliards d'euros. L’effort d’investissement reste à un haut niveau. Découvrez les principales dépenses à venir : solidarité envers les plus démunis, lutte contre le réchauffement climatique, transports, sport… Le tout dans un contexte de désengagement de l’Etat.
Le projet de budget primitif (BP) 2024 est examiné à compter
du 12 décembre en Conseil de Paris. Malgré un contexte difficile, marqué par la
baisse drastique des dotations de l’État et la crise immobilière qui grève les
recettes fiscales de la collectivité, ce budget a été élaboré avec deux
objectifs principaux :
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D’une part, maintenir un haut niveau de service public pour les Parisiennes et les Parisiens, notamment à travers les dispositifs de solidarité envers les plus démunis, et d’investissement dans le logement ;
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d’autre part, accélérer la transition écologique afin de lutter contre le réchauffement climatique. C’est notamment l’objet du Plan climat, présenté en novembre.
Les grandes masses budgétaires
Mais avant de détailler les principales dépenses de la Ville
pour 2024, il convient de présenter les grandes données financières du budget 2024. Afin de connaître le contexte et de comprendre les enjeux, un lexique est à votre disposition.
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Le budget global de la collectivité parisienne – Paris a l’originalité d’être à la fois une commune et un département – atteint 11,3 milliards d’euros en 2024.
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Les recettes réelles de fonctionnement s’établiraient en 2024 à 9,82 milliards d’euros, en hausse de 225,1 millions d’euros (soit 2,3 %) par rapport au BP 2023. Cette hausse des recettes s’explique par la revalorisation des bases de la taxe foncière (TF) et par l’augmentation de 85 millions d'euros du produit de la taxe de séjour (attendue dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques).
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Les dépenses réelles de fonctionnement progresseraient de 6,1 % (+ 531,2 millions d’euros) par rapport au BP 2023, pour se porter à 9,25 milliards d’euros.
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La différence entre recettes et dépenses de fonctionnement (ce que l’on appelle l’épargne brute) atteindrait ainsi 569,9 millions d’euros, en baisse de 306,1 millions par rapport au BP 2023, du fait notamment de la baisse des recettes des « droits de mutation à titre onéreux » (DMTO), couramment appelés « frais de notaire », résultant de la baisse des transactions immobilières.
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Le niveau des dépenses d’investissement du BP 2024 est fixé à 1,78 milliard d’euros, contre 1,75 milliard en 2023. Paris fait donc le choix de poursuivre son investissement à un très haut niveau.
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Les recettes d’investissement se monteraient à 569 millions d’euros, en diminution de 19 millions par rapport à 2023.
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La capacité de financement (ou autofinancement) en 2024, c’est-à-dire la somme des recettes d’investissement et de l’épargne brute, s’élèverait donc à 1,14 milliard d’euros, couvrant 63,8 % des dépenses prévues.
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L’autorisation d’emprunt serait fixée à 984,8 millions d’euros. Dans l’hypothèse où cette autorisation serait entièrement utilisée, la dette totale s’établirait au 31 décembre 2024 à 8,78 milliards d’euros, contre 8,06 milliards fin 2023.
Action sociale et santé représentent un quart des dépenses
Au total, ce sont plus de 2,6 milliards d’euros qui sont
consacrés par la Ville en 2024 à la santé et à l’action sociale (fonctionnement
et investissement), soit un quart du budget de la collectivité.
Dans un contexte de crise sociale consécutive à l’inflation
(avec notamment la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation), la Ville
poursuivra en 2024 son action en faveur des Parisiens en difficulté, à travers un véritable « bouclier social ». Par exemple, le premier tarif de cantine scolaire pour les enfants issus des familles les plus modestes reste fixé à 0,13 centime.
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Les dépenses liées au revenu de solidarité active (RSA), premier poste de dépenses sociales de la Ville, sont inscrites à hauteur de 454,2 millions d’euros au BP 2024, en très légère baisse de 2 millions d’euros par rapport à 2023.
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Par ailleurs, compte tenu des besoins croissants liés à l’aide sociale à l’enfance (ASE), les dépenses s’élèveront à 334 millions d’euros en 2024, en hausse de 21,6 millions par rapport au BP 2023.
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L’aide sociale aux personnes en situation de handicap s’établira à 278 millions d’euros, en augmentation de 16,9 millions par rapport au BP 2022.
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Les dépenses consacrées aux personnes âgées et à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) représenteront 227 millions d’euros, en baisse de 2,9 millions par rapport à 2023.
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Les crédits relatifs à la famille et à la petite enfance atteindront 127,6 millions d’euros au BP 2024, en hausse de 8,6 millions d'euros sur un an. À noter que dans ce total, les dépenses relatives aux crèches et haltes-garderies représentent 121,7 millions d’euros, soit une progression de 8,1 millions par rapport à 2023.
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Au total, ce sont plus de 1000 professionnels municipaux de la santé qui sont au service des habitants.
Il convient de mentionner que les compensations par l’État de la
prise en charge par Paris des dépenses liées aux aides sociales sont nettement
moins dynamiques que l’évolution de ces dépenses. Ainsi, au titre de l’année 2024, le « reste à charge » de la Ville est estimé à 157,7 millions d’euros.
Budget renforcé pour l'aménagement du territoire, l'habitat et le logement social
Au total, les dépenses de fonctionnement et d’investissement au service de
l’habitat et de l’aménagement du territoire dépasseront 1,1 milliard d’euros en
2024 contre plus de 900 millions en 2023.
Hors masse salariale, les dépenses de fonctionnement relatives à l’aménagement
et à l’habitat s’élèvent à 113 millions d’euros, soit une progression de 14,1 millions
par rapport au BP 2023.
Un effort en faveur du logement social
En investissement, les actions en faveur de l’habitat et du logement se
voient allouer une enveloppe de 305, 2 millions d’euros, soit 4,3 millions de
plus qu’en 2023.
Sur ce total, 273,8 millions d’euros sont inscrits pour le
logement social, répartis principalement entre 150 millions de subventions
versées aux bailleurs sociaux (soit une hausse de 17,8 millions d’euros), afin d’accélérer
la rénovation thermique des logements sociaux dans le cadre du Plan Climat et
62,4 millions d’euros de crédits délégués par l’État (en baisse de 10,3
millions d’euros).
L’effort de la collectivité en faveur du logement social se traduit
également dans les acquisitions foncières dédiées au logement social qui s’élèveront
à 230 millions d’euros, en hausse de 50 millions sur un an. Ainsi, le budget
d’investissement total alloué au logement social pour 2024 est de 528,8
millions d’euros, soit une progression de 42,9 millions par rapport à 2023. En 2024, ce sont plus de 3000 logements sociaux qui devraient être livrés.
Pour sa part, l’aide à l’habitat privé est en augmentation
de 11,4 millions d’euros en 2024 pour s’établir à 26,2 millions d'euros. Sur ce total, 13,8
millions d’euros sont consacrés au dispositif « Eco-rénovons Paris + »
pour les aides à la rénovation énergétique de l’habitat privé, facteur
essentiel pour accélérer la transition écologique.
Poursuite des aménagements urbains
L’aménagement et les services urbains représentent 240,9 millions
d'euros, soit une augmentation de 26,9 millions par rapport au BP 2023.
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Les opérations d’urbanisme et les participations aux zones d’aménagement concerté représentent 75,1 millions d’euros. Parmi ces crédits, 42,3 millions sont alloués aux participations aux grands projets d’aménagement et aux subventions d’urbanisme, dont 34,2 millions d’euros pour la ZAC Paris Rive Gauche (13e arrondissement), 2,8 millions pour la ZAC Clichy-Batignolles (17e arrondissement) et 2,6 millions pour le secteur de la Goutte d’Or (18e).
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Les espaces verts et parcs et jardins se voient consacrer 48,4 millions d’euros, dont 22 millions sont mobilisés pour la végétalisation des quartiers afin de lutter contre le réchauffement climatique. En outre, 8 millions d’euros sont prévus pour la remise en état des sites après les Jeux olympiques et paralympiques (esplanade des Invalides, Champ-de-Mars, etc.).
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L’entretien des arbres et des bois se voit allouer 4,2 millions d’euros, dont 2,5 millions pour le remplacement des arbres d’alignement et la plantation de nouveaux arbres. Plus de 40 000 arbres seront plantés cette année.
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200 rues aux écoles ou apaisées ont déjà été créées. Une vingtaine supplémentaire verront le jour en 2024.
Gestion des déchets, qualité de l'air… des investissements accrus en 2024
Les politiques en faveur de l’amélioration de
l’environnement (politique de l’air, gestion des déchets, etc.) représentent un
effort financier de 919,6 millions d’euros en fonctionnement et en
investissement, soit plus de 60 millions supplémentaires qu’en 2023.
Les dépenses dédiées à la collecte et la valorisation des
déchets et à la propreté urbaine progressent de 9,3 %, soit + 27 millions
d’euros par rapport au BP 2023, pour atteindre 316,4 millions d’euros.
Le premier poste de dépenses concerne celles liées au tri,
à la valorisation et au traitement des déchets, pour un montant de 127,1 millions
d’euros. Dans ce cadre, le montant des crédits alloués au dispositif Trilib’ pour couvrir les frais de collecte des stations augmente de
2,2 millions d’euros pour s’établir à 6,3 millions, notamment dans la
perspective de la mise en place progressive de la collecte des déchets
alimentaires sur ces stations.
L’inscription prévue pour la collecte des déchets représente 106,4 millions d’euros, en hausse de 14,1 millions d’euros par rapport au BP 2023 (+15,3 %). Cette augmentation est notamment portée par la progression
des prestations de collecte des ordures ménagères.
Les dépenses relatives aux actions en matière de propreté
s’élèvent à 64,9 millions d’euros, en hausse de 15,7 millions d’euros. Elles
incluent notamment le nettoiement mécanique des chaussées (19,9 millions
d’euros), l’enlèvement des graffitis et la remise en peinture du mobilier
urbain (6,4 millions).
Les actions prévues en matière de gestion des eaux usées représentent 22,8
millions d’euros.
Enfin, en investissement, 109 millions d’euros sont programmés au titre de
la fonction « Environnement ». Il s’agit notamment des actions transversales
en faveur du plan climat-air-énergie-territorial (Picaet). Par
exemple, ces crédits permettent de poursuivre la modernisation des centres
thermiques des bâtiments publics ainsi que les travaux sur les ventilations
(25,2 millions d’euros). 11,5 millions d’euros sont affectés à l’amélioration
de la performance énergétique des bâtiments, notamment des écoles.
Davantage de moyens pour les transports collectifs et les mobilités douces
847,5 millions d'euros sont consacrés aux transports. Hors masse
salariale, les dépenses de fonctionnement au titre des transports représentent
609,9 millions d’euros, en hausse de 18 millions d’euros par rapport au BP 2023, soit
une progression de 160 millions d’euros par rapport à 2022.
À noter que la contribution à Île-de-France Mobilités (IDFM) (les transports publics étant une compétence régionale) demeure le principal poste de dépenses avec
une inscription de 441 millions d’euros, en progression de 6,1 millions par
rapport au BP 2023. Ce montant correspond aux besoins d’IDFM en lien avec la
forte inflation actuelle, qui touche particulièrement le secteur des
transports.
Les dépenses qui ont trait à la voirie communale et aux
équipements de voirie s’élèvent à 99,3 millions d’euros, en hausse de 13,9
millions d’euros par rapport au BP 2023.
Par ailleurs, 23 millions d’euros sont inscrits au titre de
la contribution au service Vélib'.
A noter que les mesures favorisant la mobilité des jeunes Parisiens s’élèvent à 22,1 millions, en hausse
de 1,3 million par rapport à 2023. Ce sont ainsi 20,8 millions d’euros qui sont
consacrés au remboursement intégral du pass Imagin R aux collégiens et lycéens. Le remboursement intégral du pass Navigo est aussi accessible aux personnes en situation de handicap ainsi qu'aux seniors (sous condition de ressources).
Plus globalement, les dépenses liées aux circulations douces
atteignent 1,3 million d’euros au BP 2024, dont 1,1 million consacré au
dispositif « Paris Respire ».
Pour
leur part, les crédits d’investissement mobilisés en faveur des circulations
douces s’élèvent à 31,5 millions d’euros, afin de poursuivre la réalisation de
nouvelles pistes cyclables dans le cadre du « Plan vélo pour une ville 100 % cyclable ».
Toujours en investissement, les crédits relatifs aux
transports publics de voyageurs, qui regroupent les crédits alloués aux grands
travaux d’extension du réseau de transports collectifs, s’élèvent à 75 millions
d’euros, après 139 millions en 2023. Au sein de ce montant, 24 millions d’euros
sont mobilisés pour l’extension de la ligne de
tramway T3, entre la porte d’Asnières et la porte Maillot, et 32,6 millions
d’euros pour le prolongement du RER « Eole ».
Culture, jeunesse et sport… les Jeux de 2024 en perspective
903,8 millions d’euros seront consacrés à la jeunesse, au
sport, à la culture et à la vie sociale en 2023, contre 854 millions en 2023.
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Le budget affecté à la culture est de 178,2 millions d’euros au BP 2024, soit une hausse de 6 % (en fonctionnement). La conservation du patrimoine culturel mobilise 5,4 millions d’euros.
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Le budget consacré au fonctionnement des bibliothèques et médiathèques est quasiment reconduit au même niveau qu’au BP 2023, soit 4,3 millions d’euros.
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Les crédits inscrits pour le cinéma s’élèvent à 2 millions d’euros.
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9 millions d’euros sont consacrés aux centres de loisirs et 5,1 millions d’euros sont dédiés aux colonies de vacances.
La préparation et l’héritage des Jeux de 2024
Dans le contexte des Jeux olympiques et paralympiques, le
budget consacré au sport progresse de 75,8 millions d’euros (en fonctionnement)
par rapport au BP 2023, pour atteindre 148,7 millions d’euros.
La perspective des Jeux mobilise 90,5 millions d’euros en 2024. Ces crédits permettent non
seulement la préparation, mais incluent aussi la mise en œuvre du programme
« héritage » des Jeux. En investissement, 121,7 millions d’euros sont
alloués en faveur du sport, dont 15,9 millions pour l’Arena 2 construite porte
de la Chapelle qui pourra, après les Jeux, être utilisée par les Parisiens.
Le budget pour les Jeux
En fonctionnement, sur la période 2018-2025, les dépenses de la Ville en lien avec les Jeux représentent un total de 115 millions d’euros. En contrepartie de la mise à disposition de ses sites, la Ville recevra du Comité d’organisation des Jeux (Cojo) 10,3 millions d’euros en 2024. S’y ajoutent 5 millions de redevances et 2,3 millions d’euros versés par différents délégataires.
En investissement, Paris verse, sur la même période (2018-2025), une contribution totale de 169 millions d’euros à la Solideo, la société chargée de la construction et de l’aménagement des sites olympiques. Par ailleurs, la collectivité participe au financement des projets d’infrastructures dont elle le maître d’ouvrage pour 250,9 millions d’euros (dont 38,7 millions en 2024). La Solideo contribue au financement de ces travaux en reversant à la Ville un total de 112,1 millions d’euros, dont 17, 4 millions en 2024.
En investissement, Paris verse, sur la même période (2018-2025), une contribution totale de 169 millions d’euros à la Solideo, la société chargée de la construction et de l’aménagement des sites olympiques. Par ailleurs, la collectivité participe au financement des projets d’infrastructures dont elle le maître d’ouvrage pour 250,9 millions d’euros (dont 38,7 millions en 2024). La Solideo contribue au financement de ces travaux en reversant à la Ville un total de 112,1 millions d’euros, dont 17, 4 millions en 2024.
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4,5 millions d’euros sont attribués au fonctionnement et à l’entretien des piscines, qui font aussi l’objet de 2,9 millions d’euros d’investissement pour leur rénovation et une meilleure isolation.
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6,3 millions d'euros sont destinés à la gestion des salles de sport et des gymnases.
Un désengagement de l'État qui se poursuit
Ce budget 2024 est construit
dans un contexte assez contraint du fait de la poursuite du désengagement financier
de l’État envers la collectivité. Résultat, le solde des relations financières
avec l’État continue de se dégrader au détriment de la Ville.
Concrètement, d’un côté, à
législation constante, les dépenses de péréquation (dépenses affectées par
Paris à d’autres collectivités, via des mécanismes de solidarité nationale et
régionale) atteindraient 777 millions d’euros en 2024, soit une hausse de 57,5
millions d’euros (8 %) par rapport au BP 2023. Ainsi, globalement, la Ville
finance 20,8 % de la péréquation nationale et 57,8 % à l’échelle régionale d’Île-de-France…
De l’autre côté, les
dotations versées par l’État s’élèveraient à 519 millions d’euros en 2024, dont « zéro euro » au titre de la principale dotation, la dotation globale
de fonctionnement (DGF). Résultat, le solde négatif pour Paris atteindrait 258
millions d’euros en 2024.
Cet « effet ciseau »
dégrade l’équilibre de la section fonctionnement et obère les marges de manœuvre
permettant à la collectivité d’investir au service des Parisiens.
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