Thibaut Rigaudeau, vice-champion paralympique de paratriathlon : « La ferveur populaire nous a poussés pendant la course ! »

Rencontre

Mise à jour le 11/09/2024

Thibaut Rigaudeau de l’équipe de France et son guide Cyril Viennot participent au triathlon PTVI masculin le cinquième jour des Jeux Paralympiques  de Paris 2024 au Pont Alexandre III
Dix jours après sa médaille d’argent aux Jeux paralympiques, l’athlète se confie sur sa course, la nage dans la Seine et ses espoirs pour les Jeux de Los Angeles 2028.
Le 2 septembre dernier, il est monté pour la première fois sur un podium des Jeux paralympiques : juste le temps pour Thibaut Rigaudeau d’enfiler autour du cou sa médaille d’argent remportée en paratriathlon (catégorie PTV1) avec son guide Cyril Viennot. Dix jours après son exploit, le champion soutenu par Paris dans le cadre des 52 athlètes en Jeux revient sur sa course, l’engouement du public et la suite de sa carrière.

Après votre 4e place aux Jeux de Tokyo 2021, vous n’aviez pas caché votre déception. En 2024, vous remportez une médaille d’argent, que ressentez-vous ?

J’ai un sentiment partagé : de la joie, de la fierté et du soulagement. La médaille d’argent à Paris, c’était notre objectif, et on l’a atteint. Car je savais que le binôme anglais était favori pour la médaille d’or. Avec cette médaille, je sais pourquoi j’ai fait autant de sacrifices depuis trois ans.
Para athlète à vélo lors du  triathlon, depuis le Quai d'Orsay.

Après avoir nagé dans la Seine, quelles sont vos impressions ?

En tant que triathlète, on en avait un peu marre qu’on nous parle tout le temps de la Seine : on avait surtout hâte de faire un triathlon en entier. Nager dans la Seine a donc été un soulagement pour tous les concurrents. Il y avait pas mal de courant, et les organisateurs ont failli changer le plan de la course. Il n’y avait aucune odeur, et l’épreuve a été assez technique, car il a fallu faire un aller-retour dans le fleuve. Cela nécessite un bon niveau de natation, même si l’on avait repéré le parcours.

On s’entendait à peine avec mon guide tellement il y avait de monde !

Thibaut Rigaudeau
vice-champion paralympique de paratriathlon

Aux Jeux de Tokyo 2021, il y avait très peu de spectateurs (ndlr : ils ont eu lieu pendant la crise du Covid). À Paris, quelle a été l’importance du public ?

À Paris, il y a eu une ferveur populaire et un monde incroyable sur la partie à pied et à vélo. Un tel soutien, cela galvanise tout le monde. À pied, on s’entendait à peine avec mon guide tellement il y avait de monde ! L’affluence était 100 fois plus importante que pour d’autres paratriathlons. Cela nous a tous poussés, car on a vécu une course très difficile. De mon côté, j’ai essayé de tenir mes objectifs de course, sans me laisser perturber.

Et après la course ?

Il y a eu quatre médailles pour l’équipe de France de paratriathlon. Désormais, le public connait nos prénoms et nos noms. Au Club France, il y a eu une très grosse ambiance, et les sollicitations médiatiques ont été importantes.

Désormais, quels sont vos objectifs ?

Je dispute bientôt les championnats d’Europe à Vichy (Allier). Le 18 octobre, je serai aux championnats du monde à Malaga (Espagne). Puis je prends des vacances. Je veux continuer à être performant, en espérant faire aussi bien, voire mieux, aux Jeux de Los Angeles 2028. Depuis 2022, je peux vivre de mon sport en tant qu’athlète professionnel, et l’héritage des Jeux sera de poursuivre dans cette voie.