Ce qu'il faut savoir pour comprendre le budget 2021

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Mise à jour le 15/12/2020

Vue sur les toits et appartements de Paris.
Dépenses de fonctionnement, dépenses d’investissement, recettes, endettement, épargne brute… Voici quelques données clés pour comprendre le sens du budget 2021 de la Ville de Paris, débattu ce 15 décembre par le Conseil de Paris.
Le vote du budget est un acte fort dans la vie d'une collectivité locale. Il fixe ses engagements pour l'année et permet de déterminer ses priorités. Mais pour en comprendre le sens, il convient de connaître certaines données. Explications.

C'est quoi le budget d'une collectivité territoriale ?

Formellement, un budget est un acte juridique qui prévoit et autorise les recettes et les dépenses. Un budget primitif (BP) est tout d’abord voté – c’est l’objet de la séance de ce jour du Conseil de Paris pour l’année 2021 – puis, si nécessaire, des budgets supplémentaires ou rectificatifs sont adoptés au cours de l’année pour ajuster les recettes et les dépenses à la situation financière de la collectivité locale. Par exemple, en juillet 2020, un budget supplémentaire de 207 millions d'euros a été unanimement voté en Conseil de Paris pour faire face aux conséquences économiques et sociales engendrées par l'épidémie de Covid-19.
Un budget est structuré en deux parties : la section fonctionnement et la section investissement. Chacune de ses deux sections a ses dépenses et ses recettes. Mais attention, un éventuel emprunt réalisé par une collectivité ne peut jamais servir à financer des dépenses de fonctionnement mais seulement les dépenses d’investissement.

Le budget parisien 2021 en un coup d'œil (infographie)

Le projet de budget primitif 2021
Globalement le budget de la Ville de Paris s'élève à plus de 9 milliards d'euros.

Le budget de fonctionnement

Les dépenses réelles de fonctionnement

Les dépenses réelles de fonctionnement (frais de personnel, gestion courante, intérêts de la dette, etc.) s’élèvent dans le BP 2021 à 8,18 milliards d’euros, contre 8,01 milliards dans le BP 2020, soit une progression de 2,1 %. Parmi ces dépenses de fonctionnement, celles liées à la masse salariale passeraient de 2,47 milliards d’euros en 2020 à 2,49 milliards en 2021, soit une hausse de 1 %.
À noter également une progression des dépenses sociales (qui atteindront 1,76 milliard d’euros, soit 39 millions d’euros de plus qu’en 2020), notamment avec la hausse du nombre des allocataires du RSA (25 millions d'euros supplémentaires).
Quant aux dépenses de péréquation (aides versées par la Ville à d'autres collectivités territoriales moins bien "loties"), elles atteindront 654,5 millions d'euros, en hausse de 6,7 % par rapport au BP 2020.
Parallèlement à cette augmentation des dépenses de péréquation, la dotation globale de fonctionnement (DGF) - principale dotation accordée par l'État - perçue par Paris devrait diminuer de 26,6 millions par rapport à 2020 pour s'établir à 19,9 millions d'euros.
Ainsi," l’effet-ciseau" - baisse des recettes/augmentation des dépenses - continue de s’accentuer, conduisant pour la seconde année consécutive à un montant de dépenses de péréquation supérieur à celui des dotations perçues. .

Les recettes réelles de fonctionnement

Les recettes réelles de fonctionnement (impôts, taxes, prestations de services, certaines dotations, etc.) atteindraient 8,56 milliards d’euros, soit une diminution de 98,4 millions d’euros (-1,1%) par rapport à 2020. Ceci est la conséquence de de la crise sanitaire qui a entraîné à Paris une rétractation sévère de l’activité économique et donc une diminution des recettes, notamment en raison d’une baisse des transactions immobilières et de la chute de la fréquentation touristique.
Résultat, d’un exercice à l’autre, l’épargne brute est en nette recul : elle s’affiche à 384 millions d’euros en 2021 contre 642,8 millions en 2020, soit une diminution de… 41,2 %.
On appelle « épargne brute » le rapport entre recettes et dépenses réelles de fonctionnement. Le solde ainsi obtenu, quand il est positif, constitue la principale ressource interne dont dispose la Ville pour financer ses investissements dans l’année. Autrement dit, cela correspond à sa capacité « d’autofinancement ».

Le budget d'investissement

Les dépenses d'investissement

S’agissant des dépenses d’investissement (remboursement de la dette, travaux en cours, etc.), elles s’élèvent pour 2021 à 1,72 milliard d’euros (1,70 milliard en 2020), dont 268 millions d’euros consacrés au remboursement d’emprunt.

Les recettes d'investissement

Pour leur part, les recettes d’investissement (certaines dotations de l’Etat, les emprunts, l’autofinancement…) atteignent 552,3 millions d’euros en 2021 contre 540,2 millions en 2020.

Maintenir les capacités d'investissement

La Ville de Paris a décidé de maintenir à un haut niveau ses investissements (1,45 milliard d’euros).
  • Investissements à court terme pour soutenir les acteurs économiques victimes de la crise épidémique ;
  • investissements à moyen et long termes pour adapter la ville aux enjeux climatiques.
Pour ce faire, Paris dispose des recettes réelles d’investissement, de l’épargne brute ainsi que des 50 millions d’euros attendus par la Ville au titre du plan de relance décidé par l’État, soit une capacité de financement totale de 963, 3 millions d’euros. Ce qui représente 65 % des dépenses d’investissement prévues.
Pour financer les 35 % supplémentaires, une autorisation d’emprunt a été fixée pour 2021 à 780 millions d’euros. Sur la base d’une dette atteignant 6,43 milliards d’euros au 1er janvier 2021, la dette totale atteindrait alors 7,05 milliards au 31 décembre 2021.