Un orchestre qui s’engage dans la ville
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Mise à jour le 13/12/2019
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Les artistes de l’Orchestre de chambre de Paris s’associent à des collégiens, des migrants, des personnes en situation de grande précarité ou des détenus pour mettre sur pied des œuvres participatives.
Être musicien à Paris, c’est quoi ? « C’est jouer dans des salles aussi belles que le théâtre des Champs-Élysées ou la Philharmonie », pour Nicolas Droin, directeur de l’Orchestre de chambre de Paris (OCP). « Mais on se rend vite compte que cela n’est pas tout dans une ville-monde comme Paris », ajoute-t-il immédiatement. Parce qu'être musicien à Paris, c’est aussi « ne pas s’enfermer dans nos lieux de musique et aller au contact de tous les Parisiens ». Alors l'orchestre s’intéresse également à des publics moins « classiques » de la musique classique.
Découvrir qu’ils aiment la musique classique
La formation aux 43 musiciens mène depuis près de dix ans des projets solidaires auprès de « ceux qui n’auraient pas idée que cette musique puisse leur parler, les toucher ». À savoir des collégiens des quartiers « Politique de la Ville », des détenus, des personnes issues de l’immigration ou en situation de grande précarité. Dans un premier temps, l’orchestre a mis en place des projets avec les élèves du 19e et du 20e, puis d’autres établissements du 13e et du 12e après l’ouverture de la Philharmonie. « Chez les enfants, ces actions peuvent susciter des vocations de mélomane ou de musicien. Pour les parents, aussi, ils peuvent découvrir qu’ils aiment ce type de musique », note Nicolas Droin.
Ensuite, l’Orchestre a voulu toucher ceux qui sont aux « frontières de la société » : les très mal logés, les migrants et les détenus notamment. Grâce à des partenariats avec le Samu social, le musée de l’Immigration ou la prison de Meaux-Chauconin, l’OCP compte rapprocher les publics grâce à la musique, indique Amélie Eblé, responsable des actions culturelles et éducatives. En tout, près d’une centaine d’actions sociales et solidaires sont réalisées chaque saison, autour notamment de trois projets majeurs.
Une troupe avec des détenus et des musiciens
« Notre but, ce n’est pas d’aller jouer la 7e symphonie de Beethoven en prison, souligne le directeur de l’OCP. Plutôt de construire ensemble un projet artistique avec une vraie troupe qui mélange musiciens professionnels et détenus. » Ainsi, avec « Les Flibustiers du Qlassik », la formation s’est associée au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin, au rappeur Ménélik et au théâtre de la Villette pour élaborer un spectacle avec les détenus. Le 10 novembre 2018, l’œuvre a été portée sur la scène du 104 par un quatuor à cordes de l’Orchestre et cinq détenus. Auparavant, en juin 2018, migrants et collégiens ont interprété sur scène « Histoire des quatre coins du monde » aux côtés des artistes volontaires. Dans « Qu’il est loin mon pays », des adultes en apprentissage du français ont collaboré avec Thomas Bellorini, musicien et metteur en scène, autour du répertoire de Claude Nougaro.
« Notre slogan, notre philosophie, c’est que la musique nous rapproche, reprend Nicolas Droin. Lorsque nous avons invité des détenus au théâtre des Champs-Élysées à écouter les partitions qu’ils avaient créées, pour la première fois, il y avait beaucoup de mélange dans un endroit où il y en a peu, des deux côtés. » Et laisser la musique parler d’elle-même.
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