Un sommet international pour unir les villes autour de la santé
Actualité
Mise à jour le 27/03/2025

Sommaire
Le troisième sommet international réunissant les villes engagées dans le partenariat pour les villes-santé (Partnership for Healthy Cities) était organisé les 19 et 20 mars à Paris, par la fondation Bloomberg Philanthropies, l’ONG Vital Strategies et l’Organisation mondiale de la Santé.
C’était la
troisième édition du sommet international réunissant les villes engagées dans
le partenariat pour les villes-santé (Partnership for Healthy Cities). Organisé
la fondation Bloomberg Philanthropies, et l’Organisation
mondiale de la santé (OMS), il a
rassemblé près de 300 experts de santé publique et d’élus du monde entier, à
Paris, les 19 et 20 mars.
Un réseau international de 74 villes
Ce réseau
regroupe 74 villes. Son objectif : partager les connaissances et soutenir
des projets ou des politiques de santé publique concernant les maladies non
transmissibles et les accidents. Avec six grandes priorités : la lutte
contre le tabagisme, les politiques alimentaires, la sécurité routière, les
mobilités sûres et actives, la prévention des overdoses et, plus récemment,
l’adaptation aux canicules et chaleurs extrêmes.
Le sommet
parisien fut également l’occasion de revenir sur la stratégie de santé publique
de la Ville de Paris, qui vise à donner aux Parisiennes et aux Parisiens toutes
les clés pour se maintenir en bonne santé, de l’accès facilité aux soins à la
création d’un environnement aussi favorable que possible à la santé. Avec, au cœur de la réflexion, la réduction des inégalités
de santé sur le territoire.
Vidéo Youtube
Paris dans l’œil des membres du réseau des villes-santé
Nous avons rencontré deux membres du réseau international des villes-santé.
Alex Ndayabakira est médecin et épidémiologiste de terrain,
spécialisé dans la gestion des urgences de santé publique en milieu urbain. Il
est responsable de la santé au sein de l’autorité de la capitale de l’Ouganda, Kampala.
Quels sont les principaux défis à relever pour améliorer la qualité de l’air dans la ville de Kampala ?
Les principaux facteurs de pollution de l’air à Kampala sont
les transports (principalement les émissions de gaz d’échappement et les
particules de poussière provenant des routes non goudronnées), la combustion de
la biomasse (charbon de bois ou bois de chauffage pour la cuisine et la
combustion des déchets) et, enfin, les processus industriels.
Les principaux
défis sont : l’insuffisance des ressources pour améliorer le secteur des
transports ; la réticence de la communauté à passer à une énergie propre pour
la cuisine ou à utiliser les méthodes de collecte des déchets disponibles ; et
les effets des activités d’atténuation de la pollution atmosphérique sur les
moyens de subsistance locaux.
Quelles mesures avez-vous prises et quel est leur impact sur la santé des habitants aujourd’hui ?
La pollution atmosphérique étant un facteur de risque
universel pour la quasi-totalité des maladies non transmissibles, nous avons
pris un certain nombre de mesures, dont la plupart placent les communautés au
centre des préoccupations en ce qui concerne la réduction de la production de
pollution et de l’exposition à la pollution. Il s’agit notamment de mettre en
place des systèmes de collecte de données fiables et de partager ces
informations avec le public pour le sensibiliser et lui permettre d’agir.
Les
données provenant du réseau dense de contrôleurs de la qualité de l’air dans la
ville sont accessibles par le biais d’une application mobile et d’un lien
internet. Nous avons également des groupes communautaires de champions de l’air
pur composés de personnes ayant reçu une formation de base en gestion de la
qualité de l’air qui agissent comme agents de changement dans toute la ville.
La Ville de Paris a pris des mesures ambitieuses pour améliorer la qualité de l’air ces dernières années. Que pensez-vous de ces politiques ?
Ce sont de bonnes politiques, et je dirais qu’elles
devraient être étendues pour couvrir plus de zones dans la ville de Paris. La
politique de promotion des transports actifs, en particulier la marche,
réduit la pollution de l’air, mais offre également des avantages supplémentaires
pour la santé. Le fait que 65 % des déplacements dans une ville se fassent à
pied n’est pas une mince affaire, et le fait d’avoir un code de la rue qui
protège les piétons rend la marche passionnante parce qu’on se sent protégé.
La ville de Quezon (Philippines) met en place un programme d’étiquetage
des calories qui fait écho au « score nutritionnel » français, explique le Dr
Sideco.
Quels sont les principaux défis en matière de nutrition aux Philippines ?
Les Philippines sont confrontées à un triple fardeau de
malnutrition : dénutrition, suralimentation et carences en micronutriments. De
nombreux enfants souffrent encore de retards de croissance et d’émaciation en
raison de l’insécurité alimentaire, mais l’obésité et les maladies non
transmissibles (MNT) sont également en augmentation, en raison de la grande
disponibilité des aliments transformés et des modes de vie rapides.
Les
disparités socio-économiques et la faiblesse des réglementations relatives à la
commercialisation d’aliments malsains ne font qu’aggraver le problème. Pour
résoudre ces problèmes, il faut des interventions ciblées et un engagement fort
de la communauté.
Quel est le programme d’étiquetage des calories alimentaires que vous avez conçu et quels en sont les premiers résultats ?
L’ordonnance de Quezon City sur l’étiquetage des calories
permet aux habitants de mieux comprendre ce qu’ils mangent et leur donne les
moyens de faire des choix alimentaires éclairés en affichant des informations
claires sur les calories.
Alors que nous nous préparons à la première phase de
mise en œuvre en décembre 2025, nous avons déjà fait de grands progrès, depuis
les consultations publiques avec les entreprises alimentaires, les
consommateurs et les experts de la santé, jusqu’à l’adoption de l’ordonnance et
l’élaboration des règles et réglementations de mise en œuvre.
Bien que la mise
en œuvre complète soit encore à venir, ces étapes constituent une base solide
pour des habitudes alimentaires plus saines et de meilleurs résultats en
matière de santé publique dans la ville de Quezon.
Paris dispose d’un programme pour les enfants axé sur la nutrition et l’activité physique. Que pensez-vous de ce projet ?
Le programme de Paris est louable car il encourage des
habitudes alimentaires saines tout au long de la vie grâce à une éducation axée
sur l’enfant, ce qui garantit la durabilité car les enfants influencent les
choix alimentaires de la famille.
La santé, un sujet prioritaire pour Paris

Rue aux écoles, rue Milton (9e)
Credit
Guillaume Bontemps/Ville de Paris
Depuis plus
de dix ans, Paris mène une action résolue sur tous les déterminants qui impactent
la santé de celles et ceux qui vivent, grandissent et travaillent dans la ville,
avec des bénéfices concrets.
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La Ville a musclé son offre de soins en régie, pour permettre à chaque de trouver des professionnels de santé accessibles, sans reste à charge.
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Grâce à un réseau de près de 120 équipements, elle propose des offres de soins pour tous les publics, dès le plus jeune âge avec les centres de protection maternelle et infantile, puis via le service de santé scolaire et QJ santé pour les enfants et les ados.
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Les centres de santé et les centre médico-sociaux constituent une offre de soins primaires accessible à tous et les Centres de santé sexuelle complètent cette offre. La Ville a également soutenu l’installation de professionnels de santé sur tout le territoire, pour lutter contre la désertification médicale. Grâce à son dispositif Paris Med, quelque 500 professionnels de santé ont ainsi pu être aidés
Sur le plan
environnemental et urbanisme :
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L’attention à la santé est désormais au cœur de tous les grands projets urbains, grâce aux évaluations d’impacts sur la santé qui sont menées systématiquement, menant à des recommandations d’aménagements favorables à la santé
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Face au défi du changement climatique, la Ville s’engage à travers son Plan local d’urbanisme bioclimatique, à la fois pour devenir une ville neutre en carbone à l’horizon 2050, mais aussi pour adapter la cité aux températures plus chaude. Parmi les nombreuses actions entreprise, citons notamment la création de plusieurs forêts urbaines, le développement de cours Oasis dans les écoles et les crèches ou encore la multiplication des fontaines à eau et des ombrière dans la capitale.
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Le Plan Parisien santé environnement, voté en novembre 2024, déploie des actions phares pour réduire les pollutions sur tous les plans et, notamment, offrir une garantie environnementale aux plus jeunes.
Il vient compléter les vastes projets déjà menés par
la Ville pour améliorer, avec succès, la qualité de l’air et l’environnement de
la Capitale : réduction de la vitesse de circulation à Paris intra muros
et sur le boulevard périphérique, instauration d’une zone à faibles émissions
et d’une zone à trafic limité, promotion
des mobilités douces, entre le Plan vélo et la piétonnisation de nombreuses
rues, développement rues aux écoles.
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Ce plan fait également une large place à la lutte contre les polluants, perturbateurs endocriniens notamment, en particulier pendant la période de grande vulnérabilité des 1 000 premiers jours de vie, de la grossesse aux 2 ans de l’enfant.
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Des efforts considérables ont été fournis pour améliorer la qualité de la restauration collective, qui représente 30 millions de repas par an dans environ 1 300 établissements. Plus de la moitié des produits utilisés sont issue de l’agriculture durable et 46% des produits sont bio. Dans les crèches, conformément à la « garantie santé environnementale », 100% des repas fournis aux enfant sont bios.
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Pratiquer une activité physique est un pilier essentiel de la santé : c’est pourquoi la Ville de Paris multiplie les initiatives pour inciter Parisiennes et Parisiens à bouger, dans la mesure de leurs possibilités : développement des pistes cyclables et aides à l’acquisition de vélos, ouverture de Maisons sport santé pour soutenir la reprise du sport chez les personnes les plus éloignées de l’activité physique, sensibilisation dès le plus jeune grâce par exemple à des journées de randonnée dans Paris ou de découverte de différentes activités sportives lors des Bougez-Malins
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Sur le plan sociétal, Paris a misé sur la prévention et la réduction des risques. Le principe : proposer des environnements favorables à la santé, où mes comportements « bons pour la santé » sont plus faciles à mettre en œuvre que les comportements délétères. Ainsi, des Espaces sans tabac ont été créés devant les crèches, les écoles, dans les parcs et les terrains de sport.
Par ailleurs, Paris veut montrer que d’autres choix sont possible, par exemple en faisant la promotion du sans-alcool, qui peut lui aussi être festif, à l’image des cocktails sans alcool créés lors du concours de la Ville en janvier 2025. Réduire les risques, c’est aussi accompagner les personnes consommatrices de drogue, pour leur assurer un environnement aussi sécuritaire que possible grâce à la salle de consommation à moindre risque, ou les accompagner, à leur rythme, sur le chemin d’un mieux-être.
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