Un tableau de Francisco de Zurbarán restauré à Paris
Focus
Mise à jour le 18/03/2022
Sommaire
Des trésors parfois insoupçonnés se cachent dans les églises parisiennes. Décors, sculptures et peintures sont conservés, entretenus et restaurés patiemment. C'est le cas d'un tableau de Francisco de Zurbarán (1598-1664), maître espagnol du Siècle d'or. Celui-ci est désormais raccroché dans l'église Saint-Médard (5e).
Au pied de la colline Sainte-Geneviève, l’église Saint-Médard conserve un tableau aux remarquables qualités plastiques, intitulé La promenade de l’Enfant Jésus. L'auteur de l'œuvre est Francisco de Zurbarán, l’un des plus grands peintres espagnols du Siècle d’or (période de rayonnement culturel et artistique de la monarchie catholique espagnole qui s'étend de 1492 à 1681).
Le tableau est exposé à l'église Saint-Médard (5e) depuis 1889, date à laquelle il fut acquis par le curé de l’église, Louis-Pierre Jouan.
Seulement deux chefs-d’œuvre espagnols conservés à Paris
Suspendue au mur de la petite chapelle Saint-Louis, La Promenade de l’Enfant Jésus est, avec Le mariage de la Vierge d’Antonio de Pereda à l'église Saint-Sulpice (6e), la seule et unique peinture due à un grand maître espagnol, conservée dans une église parisienne.
Réalisée par Francisco de Zurbarán vers 1635, cette œuvre a été exécutée initialement pour le maître-autel du couvent de la Merced Descalza de Séville, institution religieuse dédiée au rachat des captifs.
Le sujet du tableau illustre la dévotion toute particulière dont faisait alors l’objet la figure de Joseph, père nourricier de Jésus, dans l’Espagne du Siècle d’or. Placé à la droite de la composition, la main appuyée sur le bâton fleurdelisé qui le désigna comme époux de Marie, ce dernier s’impose par sa stature et sa monumentalité, au côté d’un enfant au regard empreint de tendresse et de vénération.
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Une remise en valeur indispensable
La dernière restauration de ce tableau remonte à 1963, date à laquelle il fut présenté au public lors de l’exposition consacrée aux chefs-d’œuvre de la peinture ibérique organisée au musée des Arts décoratifs.
Depuis, celui-ci s’était beaucoup assombrie, à tel point que le paysage situé dans le fond de la composition ne se distinguait quasiment plus. Le tableau a donc d’abord été dépoussiéré et décrassé à l’aide de solutions aqueuses et de solvants. Cette intervention a permis la redécouverte de la peinture originale d’une grande qualité Un nouveau vernis synthétique a enfin été apposé à la surface de l’œuvre, ceci afin d’assurer une meilleure protection à la couche picturale.
L’ensemble de ces opérations a redonné à La Promenade de l’Enfant Jésus une meilleure lisibilité. Le ciel, autrefois recouvert de repeints bruns et orangés, a retrouvé ainsi ses tonalités gris bleu ainsi que toute sa luminosité. Les éléments constitutifs de l’arrière-plan (arbres, frondaisons et cailloux), autrefois masqués par une importante couche de crasse, sont réapparus désormais plus nettement, tout comme le coloris original des drapés.
Le cadre, très usé, a également été restauré et consolidé et le mur qui accueille l’œuvre nettoyé.
La restauration de La Promenade de l’Enfant Jésus de Zurbarán a été rendue possible grâce à un mécène privé et anonyme de la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris.
La restauration en détail
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