Une étude sur l'évolution des quartiers populaires parisiens
Actualité
Mise à jour le 16/09/2021
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Sommaire
L’étude menée en 2018-2019 par l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), missionné par la Ville de Paris et l’État, permet de mieux appréhender la situation des quartiers populaires parisiens. Une analyse de l'évolution des quartiers et des outils pour évaluer le contrat de ville ont été produits de manière collaborative et participative, en lien avec les conseils citoyens, dans le cadre de l'évaluation à mi-parcours du contrat de ville 2015-2020.
Une démarche partenariale et participative
Depuis 2015, la géographie de la politique de la ville à Paris est composée de 20 quartiers prioritaires et de quartiers de veille active. Les premiers sont définis à partir d’un critère unique : le revenu par habitant. Les deuxièmes correspondent aux quartiers de la géographie de la politique de la ville antérieure à 2015, qui restent à ce titre observés par les pouvoirs publics. Le contrat de ville parisien 2015-2020 lie la Ville, l’État et leurs partenaires dans la réduction des inégalités entre les quartiers populaires et le reste du territoire parisien. La Ville de Paris et l’État se sont engagés début 2018 dans une démarche d’évaluation à mi-parcours du contrat de ville, prévue par la loi.
© Apur. Source : Apur, Cahier 1 : Les spécificités des quartiers parisiens de la politique de la ville. Evaluation à mi-parcours du Contrat de ville de Paris 2015-2020 – Volet 1, p.5, avril 2019.
Cette démarche d’analyse de l’évolution des quartiers populaires et de constitution d’outils pour évaluer l’action publique dans ces quartiers, pleinement collaborative et participative, a associé les partenaires institutionnels du contrat de ville ainsi que des habitants des quartiers.
L’APUR a été missionné pour accompagner la Ville et l’État dans cette démarche. Des analyses par arrondissement ont été complétées et partagées avec les équipes de terrain de la politique de la ville, afin de croiser les informations et les regards. Les signataires du contrat de ville se sont mobilisés pour construire un référentiel d’évaluation permettant de mesurer les avancées au terme du contrat de ville.
Chaque conseil citoyen a produit une contribution sur les atouts, les difficultés, l’évolution et les enjeux de leurs quartiers, synthétisée dans les analyses par arrondissement. Leurs apports aux objectifs prioritaires de l’action pour les quartiers, formulés en vue du comité de pilotage 2019 du contrat de ville, sont intégrés au référentiel.
Synthèse des résultats de l'étude
Des quartiers qui connaissent des évolutions positives
L’étude menée par l’APUR montre une réduction de certains écarts entre les quartiers et le reste de Paris. La baisse de la part des personnes sans diplôme est par exemple plus importante que la moyenne parisienne. La réussite scolaire est en hausse, avec une augmentation du taux de réussite au brevet dans les collèges en REP ou REP+. La sur-occupation des logements recule également plus rapidement qu’en moyenne à Paris.
Porte de Clichy – Porte de Saint-Ouen(17e). Cité scolaire internationale Honoré de Balzac. © Apur - David Boureau
Les quartiers bénéficient en outre d’un certain dynamisme économique, avec un taux de création d’entreprises élevé, une légère baisse de la vacance commerciale, et des projets mis en œuvre dans le cadre de l’Arc de l’innovation ou du dispositif européen ITI (Investissement territorial intégré).
On note une amélioration du cadre de vie grâce aux projets de renouvellement urbain menés sur treize sites (Grand Projet de renouvellement urbain - GPRU) et à la mise en service de nouvelles lignes de tramway. Les réalisations du budget participatif contribuent également à améliorer l’espace public.
Les principaux enjeux des quartiers populaires parisiens
Si les quartiers populaires parisiens connaissent des difficultés globalement moins conséquentes que ceux du reste de la France, ils font néanmoins face à des enjeux particuliers. Ils concentrent ainsi plus de personnes âgées et de personnes de nationalité étrangère qu’en moyenne dans l’ensemble des quartiers français, mais le taux de pauvreté y est plus faible et la population plus diplômée. Le chômage touche davantage les seniors et les étrangers, et le taux de réussite au brevet y est plus bas. De fortes disparités de niveau de vie existent également au sein des quartiers ainsi qu’entre les quartiers et le reste du territoire parisien.
Des écarts restent importants avec le reste de Paris. Les quartiers parisiens connaissent ainsi des difficultés en termes d’accès à l’emploi et d’insertion professionnelle, avec un écart qui se renforce pour ce qui est du taux de chômage. On remarque un évitement scolaire marqué dans les établissements du réseau d’éducation prioritaire (REP) et des écarts de réussite existent toujours entre les collèges REP et hors REP.
D'autres quartiers concernés par des enjeux similaires
Deux quartiers situés en-dehors de la géographie prioritaire, analysés dans l’étude, présentent des caractéristiques similaires aux quartiers parisiens de la politique de la ville.
Le quartier d’habitat social de la porte de Vincennes, situé au sud du quartier des portes du 20e, accueille notamment une forte part de populations fragiles (jeunes, personnes âgées, sans diplôme, familles monoparentales, etc.) et connaît des difficultés liées entre autres à un manque d’attractivité économique, à des coupures urbaines et à des enjeux de réussite scolaire.
Le quartier des Périchaux, dans le sud-est du 15e arrondissement, a une situation similaire à celle des quartiers de veille active. Néanmoins, la composition de la population des zones d’habitat social majoritaire au sein de la cité des Périchaux et au sud du boulevard Lefebvre est proche de celle des quartiers prioritaires, avec une part importante de populations fragiles.
Les suites de l'étude
Aujourd’hui finalisée, l’étude aura permis de prioriser les objectifs des actions en faveur des quartiers populaires en les articulant autour de trois grands axes thématiques : « Grandir » (éducation, jeunesse, parentalité), « Travailler » (emploi, développement économique) et « Habiter » (cadre de vie, renouvellement urbain). Les engagements des partenaires du contrat de ville sont ainsi mieux identifiés par chacun. Il s’agira en outre de prendre en compte les conclusions de l’étude afin d’adapter l’action de la Ville et de l’État aux problématiques mises en lumière et aux besoins des habitants.
Sources :
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