« Accueil Ukraine » : aux côtés des réfugiés ukrainiens
Reportage
Mise à jour le 16/03/2022
Sommaire
Les Ukrainiens fuyant la guerre sont reçus chaque jour dans une structure d’accueil coordonnée par France Terre d'Asile. Réfugiés et bénévoles témoignent de l'impact de la guerre sur leur quotidien.
A savoir
« Accueil Ukraine », accueil unique pour les réfugiés ukrainiens, est situé au Paris Event Center (20, avenue de la Porte de la Villette, 19e. Métro ligne 7 « Porte de la Villette »).
> Infos pratiques « Accueil Ukraine »
> Infos pratiques « Accueil Ukraine »
« C’est un
accueil de jour ouvert du lundi au vendredi », détaille Julie
Versino, responsable de la communication de France Terre d’Asile, en charge de la gestion des lieux.
Après avoir décliné leur identité, les personnes reçues passent un entretien administratif avec l'association venant en aide aux demandeurs d’asile. De la nourriture et des
boissons leur sont fournies par l’Armée du Salut et la Ville de Paris. Une permanence du Samu social est également assurée.
Les équipes de la Ville sont mobilisées
pour accompagner les familles qui arrivent sur place, et notamment la
protection maternelle infantile (PMI) et l'aide sociale à l’enfance.
Les réfugiés qui
ont besoin d’un hébergement seront amenés dans des hôtels de la région
parisienne, avant l'examen administratif de leur situation. Une antenne de l’Office
français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII) et une autre du Haut commissariat
aux réfugiés (HCR) vont être prochainement installées sur place.
Qu’ils soient citoyens ukrainiens, résidents en Ukraine ou
réfugiés dans ce pays, tous pourront, à terme, bénéficier du droit à la
protection temporaire mise en place pour la première fois dans les pays de l’Union
européenne à l’occasion de la guerre en Ukraine, qui leur permettra de rester
1 an, voire plus, sur le territoire français. Autre possibilité : faire une demande d'asile.
Alexandra et Julia, réfugiées ukrainiennes à Paris
Alexandra a quitté Kiev, la capitale ukrainienne, il y a
quelques jours. « Je n’ai pas dormi depuis 48 heures », confie la
retraitée, très éprouvée par son voyage. Elle a d’abord pris un train
pour Varsovie, en Pologne, où elle a attendu six jours. « Je n’ai
pas pu rester en Pologne, faute d’argent. J’ai repris un train pour l’Allemagne,
puis pour Paris. » Son arrivée en France l’a soulagée : « On a
été très bien accueilli par tout le monde ». Son espoir : trouver
un logement et un travail en France. « J’ai travaillé pendant 30
ans dans la logistique, mais je suis prête à travailler dans un autre secteur. »
Le voyage pour arriver en France a été long et
exténuant, comme en témoignent les traits tirés des visages de Julia et de sa
mère. Encore emmitouflées dans leur manteau, les deux Ukrainiennes, parties précipitamment, n’ont pris que peu d’affaires : « Un pantalon, quelques tee-shirts… », énumère Julia. Elles
ont quitté leur maison une semaine après le début de la guerre, lorsque les
bombardements se sont intensifiés. Téléphone à la main, elles prennent quotidiennement des nouvelles
de leur famille restée sur place, notamment un oncle.
On a reçu énormément d’aide, partout où l'on s’est arrêtées… De la nourriture gratuite, des hébergements, même des vêtements…
réfugiée ukrainienne à paris
Très pudiquement, Julia raconte leur parcours. Après avoir
rejoint la frontière polonaise en bus, les deux femmes passent quelques nuits à
Varsovie, avant d’être redirigées vers Berlin. Leur objectif
reste d’atteindre Paris : « On a des amis ici qui nous ont proposé de
nous loger quelque temps. »
Aujourd’hui au centre d’accueil, les deux Ukrainiennes
attendent d’être prises en charge pour les rendez-vous administratifs. Ni l’une ni l’autre ne savent combien de temps elles resteront sur le territoire, mais
d’ici là, elles ne comptent pas rester les bras croisés : « J’ai un
diplôme de webdesigner, et je voudrais travailler le temps où l’on reste en
France », explique Julia. Une manière aussi de se rendre utile et d’être
reconnaissante envers les élans de solidarité. « On a reçu énormément
d’aide, partout où l'on s’est arrêtées… De la nourriture gratuite, des
hébergements, même des vêtements… »
Olga et Anastasia, bénévoles et engagées
Olga, 32 ans, a vu sa vie basculer au premier jour de la guerre. Elle a posé des congés et a laissé son poste d’employée de start-up pour revêtir
le costume de bénévole. Avec une seule idée en tête : trouver une manière de se rendre utile. « J’étais incapable
de faire quoique ce soit d’autre, je ne faisais que penser à la
guerre. » La jeune femme s'est rendue sur
le centre d’accueil de jour, pour faire de la
traduction. Elle apprécie l'immense élan de solidarité actuel : « Les
efforts ont été réalisés avec une rapidité inouïe, on n’avait jamais vu ça. Les
Ukrainiens ont une bonne image de la France. »
Alors qu’elle vit depuis six années en France, Olga n’a plus qu’une idée en tête : retourner dans son pays à la fin de la guerre. Ironie du sort, cette jeune Ukrainienne vient d’obtenir la nationalité française, quelques jours avant le début de la guerre. Aujourd’hui, cet avenir tricolore semble avoir perdu son sens : « J’ai besoin d’y retourner pour aider à reconstruire mon pays. »
Parfois on est désespéré face au conflit, parfois on veut croire à la victoire.
benevole au centre d'accueil
Depuis le début de la guerre, il y a des jours avec, et des
jours sans. « Parfois on est désespéré face au conflit, parfois on veut
croire à la victoire. » Parmi les citoyens encore sur place, Olga compte
des amis et de la famille, notamment son père, inscrit au bataillon
civil de la banlieue sud de Kiev. Face à la Russie,
que l’Ukrainienne qualifie de « colosse », la « catastrophe
humanitaire » est enclenchée.
C’est sur les réseaux sociaux qu’Anastasia a entendu parler
du centre d’accueil. « Je suis installée depuis trois ans à Paris, explique la
jeune Ukrainienne, et je voulais faire quelque chose de concret pour mon pays. » Elle assure bénévolement une mission de traduction, tout en
restant en contact permanent avec sa famille restée à Dnipro, dans l’est de l’Ukraine : « Pour
l’instant, la situation est calme dans leur ville, mais ils sont
potentiellement en danger, car cela peut évoluer très vite. »
Vidéo Youtube
Infos pratiques
« Accueil Ukraine », accueil unique pour les réfugiés ukrainiens est désormais situé au Paris Event Center (20, avenue de la Porte de la Villette, 19e. Métro ligne 7 « Porte de la Villette »). Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 17 h. >>Plus d'infos ici
France Terre d’Asile recherche des bénévoles capables de traduire en langue ukrainienne ou en en langue russe. Pour postuler cliquez ici
France Terre d’Asile recherche des bénévoles capables de traduire en langue ukrainienne ou en en langue russe. Pour postuler cliquez ici
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