Vimala Hériau, la tête dans le volant
Actualité
Mise à jour le 28/03/2022
La jeune championne de badminton est l’une des athlètes soutenues par Paris dans sa préparation pour les Jeux olympiques 2024. Une passionnée qui pratique la discipline depuis sa petite enfance.
Dans les allées verdoyantes de l'Institut national du
sport, de l'expertise et de la performance (Insep), Vimala Hériau est comme un poisson
dans l’eau. « Cela fait 6 ans que je m’entraîne ici, confie la jeune
championne, alors qu’elle nous amène vers l’immense salle de badminton du vaste
complexe sportif implanté dans le bois de Vincennes. Pôle médical,
balnéothérapie, diététiciens… On a tous les services sur place. C’est la
structure la plus complète pour les sports olympiques ! ».
L’endroit idéal pour Vimala Hériau : à 23 ans, la double
championne de France de badminton en double dames (en 2018 et 2020), licenciée au Racing
Club de France, est l’une des têtes d’affiche de l’équipe de France, et fait
partie des 54 athlètes soutenus par la Ville de Paris dans leur préparation
pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
Les Jeux à Paris ? Un rêve pour la jeune femme. « J’aimerais
vraiment y aller, je m’entraîne tous les jours pour cela ! » Mais la concurrence est rude dans le petit monde des championnes de
« bad » : « On sait que face aux joueuses asiatiques, cela
va être dur, mais on a un très bon groupe à l’international. » L’équipe de France féminine a d’ailleurs
décroché la première médaille collective de son histoire (le bronze)
aux championnats d’Europe à Liévin en 2020.
Les matches de haut niveau sont aussi cool que ceux du tennis professionnel. C’est un sport intense, explosif, qui requiert un grand sens tactique et de l’endurance.
championne de france de badminton en double dames
Les Jeux sont aussi l’occasion de montrer que le bad n’est pas qu’un sport… de plage : « Les matches de haut
niveau sont aussi cool que ceux du tennis professionnel. C’est un sport
intense, explosif, qui requiert un grand sens tactique et de l’endurance. Le
public français n’en a pas forcément encore conscience ! » En Asie, les
plus grosses compétitions rassemblent déjà des milliers de fans enthousiastes
et les sponsors sont nombreux.
Seules 16 paires de joueuses pourront se qualifier
pour les épreuves olympiques de Paris 2024. La période des qualifications débutera
en avril 2023, pour s’achever quelques mois avant l’olympiade parisienne. D’ici 2024, Vimala, qui s’est spécialisée dans
le double (dames et mixte), espère rentrer dans le top 20 mondial.
Une passion depuis ses 5 ans
Le bad, elle est tombée dedans toute petite. À
5 ans, Vimala (« pureté » en laotien, un hommage au pays d’origine de
sa mère) tape déjà dans ses premiers volants. Sa famille est installée à
Sartrouville (Yvelines) et la fillette découvre la discipline dans le club de Maisons-Laffitte.
« Ma mère jouait au badminton, et mon frère également.
Il faisait partie du top national et a joué en équipe de France dès ses 13 ans. » Pour Vimala, l’ascension est rapide : sélectionnée en équipe
de France benjamine à 11 ans, elle intègre en 2011 le pôle espoir badminton à
Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), puis
le pôle France à Bordeaux, avant d’arriver à l’Insep après son bac.
Dans cette fabrique de champions, où elle côtoie les espoirs
de médailles olympiques de tous les sports, l’émulation entre joueuses carbure à
fond : « Tout est fait pour que tu deviennes le meilleur dans ta
discipline, et les meilleures joueuses s’y entraînent. »
Depuis, elle mène de
front sa carrière de joueuse semi-professionnelle et celle d’étudiante en
master d’ingénierie de la santé. « Ce n’est pas toujours facile de
concilier les deux, mais j’y arrive ! Ma fac, Sciences Sorbonne Université, a un partenariat avec l’Insep, ce qui me permet de faire mon master en 4 ans au
lieu de 2 ».
Toute ma vie tourne autour du bad. C’est beaucoup de travail et beaucoup de sacrifices. On est moins présents pour les amis, pour la famille. Mais c’est moi qui ai fait ces choix.
CHAMPIONNE DE FRANCE DE BADMINTON EN DOUBLE DAMES
Car, avec 20 heures d’entraînement hebdomadaires, des
séances vidéo et de la préparation mentale, les semaines sont très chargées.
Sans oublier le rythme intensif des compétitions :
« Pour les tournois, on peut être en déplacement du mardi au
dimanche… »
« Toute ma vie
tourne autour du bad, confie Vimala. C’est beaucoup de travail et beaucoup de
sacrifices. On est moins présents pour les amis, pour la famille. Mais c’est
moi qui ai fait ces choix. »
Parfois, le doute survient. Comme en 2021, où la jeune femme
affronte des problèmes de santé qui l’éloignent des terrains. « Pendant un
an, je n’ai pas pu faire de sport. Cela m’a fait réfléchir à la suite. Le sport
de haut niveau est un métier de passion, mais qui peut s’arrêter à tout moment. »
Car les étoiles du bad ne brillent pas pour toujours :
« Au badminton, la carrière d’un joueur s’arrête vers 30 ans. C’est
essentiel d’avoir un métier à côté du sport ». La suite ? Peut-être
une carrière d’ingénieure dans la santé. Mais, avant cela, la préparation pour
2024 s’accélère. Elle multiplie les compétitions internationales. Fin mars,
direction Orléans pour le « Orléans masters badminton », puis la Suisse, avant le rendez-vous majeur de 2022 au
printemps prochain : les championnats du monde en Thaïlande.
Le badminton à Paris 2024
Aux Jeux de Paris 2024, les épreuves de badminton se
dérouleront au sein de l’Arena Porte de la Chapelle (18e). Le para-badminton,
discipline paralympique depuis les Jeux de Tokyo 2021, sera également accueilli dans cette même Arena.
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