À quoi ressemblera Paris en 2050 ?
Dossier
Mise à jour le 08/11/2024
Un Paris à 50 degrés, comme le prédisent les études du GIEC, peut encore être évité. À une condition : agir maintenant ! D'autant plus que, si le changement climatique a déjà des effets néfastes sur nos villes, il accentue aussi les inégalités sociales et sanitaires. Pour s'adapter à ces bouleversements et y faire face, Paris va se transformer en profondeur ces prochaines années. Comment ? En se dotant de quatre plans environnementaux votés fin novembre en Conseil de Paris.
Le changement, c’est maintenant ! Paris tend à devenir une ville plus respirable et résiliente, et elle se donne les moyens pour y parvenir. Les objectifs sont simples : transformer la capitale pour offrir aux Parisiens la possibilité de se loger dignement, à un prix abordable, quelle que soit leur situation, leur permettre d’accéder facilement aux soins, aux services, aux espaces verts, toujours plus nombreux, et aux équipements, quel que soit leur lieu de résidence.
Pour y parvenir, il est nécessaire de réduire dès maintenant notre empreinte écologique. Quatre plans environnementaux, votés au Conseil de Paris fin novembre, vont définir les règles d’urbanisme et permettre la mise en place de mesures concrètes dans les prochaines années. Parmi eux, on retrouve le Plan Climat, le Plan Local d’Urbanisme Bioclimatique (PLUB), la Stratégie de résilience et le Plan parisien de Santé Environnement (PPSE).
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Le Plan Climat est composé de près de 500 actions qui concernent l’action municipale dans les 17 arrondissements de Paris ; il a été conçu comme un plan de lutte contre les inégalités sociales et environnementales.
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Le Plan local d’urbanisme bioclimatique (PLUb), qui définit les grandes orientations d’aménagement et réglemente toutes les constructions de la ville, a été pour la première fois adapté aux enjeux actuels, en particulier climatiques ;
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La Stratégie de résilience prépare Paris de façon transversale à mieux affronter les potentielles crises à venir, quelles qu’elles soient, face à la perspective d’une ville à 50C° ;
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Le Plan parisien de Santé Environnement (PPSE) met en cohérence toutes les actions menées par la Ville pour réduire l’exposition des Parisiennes et des Parisiens, notamment les moins favorisés, aux pollutions de leur environnement.
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Les 10 mesures phares des plans environnementaux et urbains
Adapter Paris aux conséquences du changement climatique
D’abord, en poursuivant les plantations d’arbres et la création de forêts urbaines. Soixante-dix hectares de végétalisation sont prévus, tandis que dix parcs seront créés ou agrandis. L’objectif est de protéger la biodiversité en remettant la nature en ville. Ensuite, en préparant les Parisiens aux crises à venir. Il est ainsi prévu de mener des exercices sur le modèle de l’exercice « Paris à 50 °C ». En 2025, un exercice « crue de la Seine » sera programmé.
Renforcer la place des services publics
D’ici 2050, Paris prévoit de créer 13 nouveaux gymnases et piscines, ainsi que 11 bibliothèques et médiathèques. Une ceinture verte et sportive verra le jour autour du périphérique parisien, et des emplacements seront réservés pour 90 nouveaux centres de santé.
Intensifier la transformation environnementale des bâtiments
Qu’ils soient publics ou privés, le Plan Climat souhaite massifier cette transformation, notamment grâce aux programmes Éco-Rénovons Paris+, qui accompagne les copropriétés. Par ailleurs, l’ensemble des crèches et des écoles parisiennes vont être rénovées d’ici 2050 et seront dotées de cours Oasis, ou encore de panneaux solaires, à l’image de 15 établissements en passe de l’être.
Devenir une ville zéro carbone d’ici 2050
Pour y parvenir, la capitale mise sur 100 % d’énergies renouvelables, en partie produites localement grâce notamment au déploiement de 6 000 micro-installations de production d’énergie renouvelable sur les bâtiments publics.
Augmenter la part de logements sociaux
C'est l’une des principales mesures du PLU bioclimatique, qui vise 40 % de logements publics d’ici 2035 (30 % de logements sociaux et 10 % de logements abordables). Pour ce faire, plusieurs dispositifs vont être mis en place, dont un dispositif inédit consistant à transformer des bureaux en logements. Mille nouveaux emplacements y seront réservés pour du logement social. Par ailleurs, on redonne vie à l’ancien pour bâtir de nouveaux logements au goût du jour.
Limiter les meublés touristiques
Pour réduire la place des Airbnb dans les zones en tension, le PLU bioclimatique souhaite interdire la transformation des locaux commerciaux et des bureaux en meublés touristiques dans ces secteurs.
Former la population à la résilience
L’une des initiatives majeures de la Stratégie de résilience consiste à former les Parisiens. Pour ce faire, Paris va créer un Campus de la résilience, en partenariat avec les pompiers et les associations agréées de sécurité civile. Les habitants de la capitale bénéficieront d’un lieu accessible à tous, proposant des activités ludiques et immersives, mais également des formations sur les risques, la résilience ainsi que la gestion de crise.
Adapter les toits de Paris au climat
La Stratégie de résilience mise également sur le développement de la résilience des infrastructures et du bâti parisien. Il est notamment prévu d’adapter les toits de Paris au climat futur, en particulier les toits en zinc, dans l’objectif de protéger les personnes qui habitent aux derniers étages des immeubles en cas de canicule. Plusieurs solutions sont envisagées, telles que végétaliser, isoler par la méthode de sarking (méthode d’isolation thermique du toit par l’extérieur) ou encore peindre en blanc.
Mieux connaître les effets d'une mesure sur la santé
L’un des principaux dispositifs du Plan parisien de Santé Environnement (PPSE) est de documenter scientifiquement les effets d’une pratique ou d’une action afin de faire connaître ses bénéfices directs et indirects pour la santé. Ainsi, les effets du périphérique limité à 50 km/h et la réduction de la place de la voiture en ville seront analysés.
Protéger la santé de tous
Le PPSE prévoit de protéger la santé de tous en conciliant la santé sociale et la santé environnementale, deux dimensions historiques de la santé publique trop souvent présentées comme antagoniques. Concrètement, cela passe par une meilleure alimentation dans les crèches et les écoles, le développement des Maisons Sport Santé ou encore les Pollinariums sentinelles.
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