5 chiffres sur les inégalités femmes-hommes à Paris

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Mise à jour le 28/02/2025

Illustration de l'égalité homme-femme
Comme chaque année, le 8 mars marque la Journée internationale des droits des femmes. À Paris, si des inégalités entre les femmes et les hommes persistent – comme partout ailleurs en France –, elles se résorbent grâce à la multiplication des actions menées par la capitale. Découvrez le dessous des cartes de l’Apur.
Au siècle dernier, la loi française considérait encore la femme comme une « mineure », au même titre qu’un enfant, la privant ainsi de sa capacité juridique. Il faut d’ailleurs attendre 1965 pour que les femmes puissent ouvrir un compte en banque et signer des chèques sans l’autorisation de leur mari…
Si cette période apparaît très lointaine, de nombreuses inégalités perdurent entre les femmes et les hommes en France. Et Paris ne fait pas exception : si de nombreuses initiatives sont menées pour encourager l’égalité femmes-hommes dans la capitale, et les résultats encourageants, il reste du chemin à parcourir. C’est ce que confirme une étude publiée en 2022 par l’Atelier parisien de l’urbanisme (Apur).

Les chiffres à retenir

Un salaire inférieur de 21 % !

En moyenne, les Parisiennes touchent un salaire de 22 € net par heure contre 27,80 € net par heure pour les Parisiens (soit un écart de 21 %). Une différence qui se retrouve au sein d’une même catégorie socioprofessionnelle : ainsi, les cadres parisiennes ont un salaire moyen net par heure inférieur de 24 % à celui des cadres parisiens !
Ces écarts de salaire sont différents d’un arrondissement à l’autre : plus les arrondissements sont favorisés (6e, 7e, 8e et 16e), plus les écarts sont importants. Au contraire, les écarts sont plus faibles dans les arrondissements avec des niveaux de salaire moins élevés (12e, 13e, 18e, 19e et 20e).
Cette image est une carte détaillée de Paris montrant les écarts de salaires entre les femmes et les hommes. Le titre en haut de l'image indique "ÉCARTS DE SALAIRES ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES À PARIS". La carte divise Paris par arrondissements (numérotés de 1er à 20e) et utilise un code couleur pour représenter les différences salariales:  En nuances de vert/turquoise: zones où les salaires masculins sont supérieurs, avec différentes intensités selon l'ampleur de l'écart:  Vert foncé: Plus de 50% Vert moyen: De 30 à 50% Vert clair: De 10 à 30% Vert très pâle: De 0 à 10%   En rose/saumon: zones où les salaires féminins sont supérieurs (De 0 à 3%) En gris clair: emprises des principaux équipements, espaces verts, IRIS non significatifs  On observe que la majeure partie de la carte est en nuances de vert, indiquant que dans presque tout Paris, les hommes ont des salaires supérieurs aux femmes. Les écarts les plus importants (vert foncé - plus de 50%) se situent principalement dans l'ouest parisien, notamment dans les 7e, 8e, 16e arrondissements. Les zones périphériques à l'est et au nord-est (comme Pantin, Saint-Denis, Aubervilliers) montrent quelques secteurs en rose où les salaires féminins seraient légèrement supérieurs. La source indiquée est "Fichier Tous salariés (Insee) - 2019" et une échelle de 1 km est fournie en bas à droite, avec le logo "apur" (Atelier parisien d'urbanisme).

53 % de la population parisienne est féminine

Et oui, les femmes sont surreprésentées à Paris ! Un phénomène également observé dans une moindre mesure dans le reste de la France, où les femmes représentent 51,7 % de la population selon l’Insee.
À Paris, deux facteurs expliquent cette prévalence : le fait que plus de jeunes femmes s’installent dans la capitale pour suivre leurs études (dans la tranche d’âge des 20-24 ans, 56 % sont des femmes) et celui que les femmes ont une plus longue espérance de vie (59 % des personnes âgées de 65 ans ou plus à Paris sont des femmes).

76,3 % des femmes en âge de travailler sont actives (contre 80,4 % des hommes)

Comme l’illustre cette carte de l’Apur, le taux d’activité des Parisiennes est plus ou moins élevé selon les arrondissements. Dans les 5e et 6e arrondissements, la forte concentration d’étudiantes implique un plus faible taux d’activité des femmes. On observe également un plus faible taux d’activité dans les arrondissements les plus aisés ainsi que ceux où résident plus de personnes âgées (7e, 8e et 16e), mais également dans des quartiers avec une population modeste et plus de familles nombreuses.
Cette image est une carte détaillée de Paris montrant les écarts de taux d'activité entre les femmes et les hommes âgés de 15 à 64 ans. Le titre en haut de l'image indique "ÉCART DE TAUX D'ACTIVITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES À PARIS". La carte est divisée par arrondissements (numérotés de 1er à 20e) et utilise un code couleur pour illustrer les différences:  En orange/corail: zones où le taux d'activité des femmes est supérieur (avec une légende indiquant "Plus de 10 points" et "De 3 à 10 points") En jaune pâle: zones d'égalité des taux (indiquant "De -3 à +3 points") En turquoise/vert-bleu: zones où le taux d'activité des hommes est supérieur (avec des distinctions "De 3 à 10 points" et "Plus de 10 points") En gris clair: emprises des principaux équipements, espaces verts, et IRIS non significatifs  On peut observer que la majorité de la carte est en jaune pâle (égalité relative) et en turquoise (avantage aux hommes), avec quelques zones plus limitées en orange (avantage aux femmes), notamment dans les 5e, 6e et 13e arrondissements. La source indiquée est le "Recensement de la Population (Insee) - 2018" et une échelle de 1 km est fournie en bas à droite, avec le logo "apur" (Atelier parisien d'urbanisme).

82 % des familles monoparentales sont constituées par une femme

À Paris, les foyers monoparentaux représentent 30 % des familles (environ 75 000 familles). Ceux-ci sont très majoritairement (à 82 %) constitués d’une mère vivant seule avec son ou ses enfants. Répartis à travers la capitale, ils vivent principalement dans des logements sociaux. Raison pour laquelle une famille monoparentale sur deux habite dans les 13e, 15e, 18e, 19e et 20e arrondissements.
ette image présente un graphique intitulé "PARIS - MODE DE COHABITATION SELON LE SEXE". Il s'agit d'un graphique à barres comparant les pourcentages d'hommes et de femmes à Paris selon différents modes de vie. Le graphique utilise deux couleurs pour distinguer les données : violet pour les femmes et orange pour les hommes. L'axe vertical indique les pourcentages (de 0% à 40%), et l'axe horizontal présente six catégories de modes de cohabitation. Voici les données présentées pour chaque catégorie, de gauche à droite :  "Personnes vivant hors ménage" : environ 3% pour les femmes, 3% pour les hommes "Hors famille dans ménage de plusieurs personnes" : environ 7% pour les femmes, 7% pour les hommes "Adultes d'une famille monoparentale" : environ 9% pour les femmes, 2% pour les hommes "Adultes d'un couple avec enfant(s)" : environ 21% pour les femmes, 25% pour les hommes "Adultes d'un couple sans enfant" : environ 24% pour les femmes, 30% pour les hommes "Personnes vivant seules" : environ 37% pour les femmes, 33% pour les hommes  La source indiquée en bas du graphique est "Insee, recensement de la population 2018, traitement Apur". Les différences les plus notables entre hommes et femmes concernent les familles monoparentales (beaucoup plus de femmes), les couples sans enfant (plus d'hommes), et les personnes vivant seules (plus de femmes).

Les femmes sont moins souvent cadres (44 % contre 49 %)

Même si cet écart se réduit, il illustre un phénomène encore marqué : la distinction de genre selon les catégories socioprofessionnelles. Ainsi, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être employées (24 % contre 14 %), mais elles sont moins nombreuses à être ouvrières (3 % contre 10 %) ou à être artisanes, commerçantes ou cheffes d’entreprise à Paris (3 % des Parisiennes le sont contre 7 % des Parisiens).
En Île-de-France, des professions essentielles plus féminisées
Comme le détaille une étude de l’Apur menée en 2021, les femmes sont majoritaires parmi les métiers « essentiels du quotidien », puisqu’elles représentent 55 % des actifs. Une part qui varie très fortement selon les secteurs : si les femmes représentent moins de 30 % des effectifs dans la livraison, la logistique ou la sécurité (pompiers, policiers), elles sont plus de 75 % dans les secteurs hospitaliers (hors médecins), de l’éducation, de l’aide à domicile ou de l’accompagnement social.

Que fait la Ville de Paris en faveur de l’égalité femmes-hommes ?

Comme toutes les collectivités de plus de 20 000 habitants, la Ville doit présenter chaque année au débat d’orientation budgétaire un rapport en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. La Ville de Paris a également produit un index relatif à la mesure et à la réduction des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes où elle a obtenu un résultat très satisfaisant de 97 points, alors que la loi fixe un objectif minimum de 75 points.

Les actions du Plan Égalité 2024-2027

En 2021, un Plan Égalité portant sur trois années a été présenté au Conseil de Paris. Celui-ci comporte trois objectifs, repris dans le Plan Égalité 2024-2027 : l’égalité femmes-hommes, la lutte contre les discriminations et la prise en compte du handicap.
Ce plan prévoit notamment de sensibiliser les professionnels et les acteurs du territoire à l’égalité femmes-hommes, d’accompagner l’extension de la Cité Audacieuse (6e), de valoriser les créations des femmes dans les lieux de culture ou encore de soutenir les associations et les réseaux de recherche sur le genre et l’égalité femmes-hommes.
Toute une partie des actions consiste également à éduquer à l’égalité et à la prévention des stéréotypes sexistes dès le plus jeune âge, via un réseau de référents égalité femmes-hommes constitués d’éducateurs de jeunes enfants, d’auxiliaires de puériculture et de responsables d’établissement. Cette éducation passe également par la proposition aux enfants de jouets non genrés par les couleurs ou de costumes sans stéréotype de genre.

Un lieu consacré à l’égalité femmes-hommes

Ouverte en mars 2020 par la mairie de Paris, la Cité Audacieuse (6e) se trouve dans une ancienne école élémentaire de la rue de Vaugirard. Animé par la Fondation des femmes, ce lieu innovant de trois étages accueille différentes associations féministes, leur permet de se rencontrer et de collaborer, d’accueillir des expositions et des débats, de mener des actions de sensibilisation et bien d’autres !

Un soutien financier aux associations féministes

Ces dernières années, la Ville a renforcé le subventionnement des associations féministes : en 2023, le Service Égalité a alloué un budget total de 1,4 million d’euros (soit une hausse de 47 % par rapport à 2019). La majeure partie de cette somme est allouée à la lutte contre les violences faites aux femmes (493 500 euros) ainsi qu’à la lutte contre la prostitution (409 000 euros).