A l'heure de la récré, les collégiens de Flora-Tristan jardinent sur le toit

Actualité

Mise à jour le 19/06/2019

Au collège Flora-Tristan (20e), l’association Veni Verdi gère un jardin sur le toit. Tous les mardis et vendredis midi, des élèves se retrouvent pour faire pousser fleurs, fruits et légumes. Une initiative qui connaîtra bientôt la création d'une serre et des travaux d'amélioration, grâce au budget participatif.
Biodiversité, compostage, nichoir, binage, semis, autant de mots que déclinent à l'envi les petits agriculteurs du collège Flora-Tristan. Tous les mardis et vendredis, pour ceux qui le désirent, jardinage et bricolage sont au programme après leur déjeuner. Ils sont accompagnés pour ce club jardin par Nicolas ou Corentin, salariés de l’association Veni Verdi, spécialisée en agriculture urbaine.
« On a un pass spécial à la cantine comme cela on est prioritaires pour vite monter ici », explique joyeusement Mohamed, qui ne manquerait pas une séance. « On plante, on fait du compost et aussi on a fait du bricolage. Avec Corentin, j’ai construit des gros bacs, des nichoirs et des mangeoires. On a utilisé la scie sauteuse et la visseuse, c’était super ! Mes autres copains, ils vont jouer au foot. Moi, je préfère jardiner et ici, je suis au calme. »
Pour Léa, en 6e aussi, c’est autre chose. Si elle vient, c’est un peu pour sauver la planète : « Il paraît que c’est de notre faute, la pollution, alors je viens prendre soin des plantes », explique-t-elle sagement. Avec autant de bonne volonté et son grand sourire, tout ne peut pas être perdu… Quant à Marcel, il vient car il peut aussi rencontrer d’autres copains. « Il y a toutes les classes, même des 4e parfois. » De son côté, Salah apprécie d’apprendre plein de choses sur la nature : « Avant cet atelier je n’avais jamais jardiné. C’est quand même super de faire ça dans mon collège sur le toit. »

Radis, haricots, fraises ou kiwis

Nicolas, l’animateur, explique : « On a vraiment des fidèles et des enfants qui viennent même parfois aux deux séances. Aujourd’hui, on plante courges, courgettes et tomates. Ils ont une parcelle pédagogique qui leur est dédiée. Ils s’en occupent entièrement et peuvent profiter des récoltes. »
«J’ai mangé des radis, des kiwis, des petits pois et des haricots», confirme Marcel. «Et moi des fraises!» sourit Léa. Quant à Salah, il a dégusté des carottes et des fèves: «On les a préparées dans un couscous avec mes parents, on s’est régalés» raconte-t-il.
Les autres parcelles sont des parcelles productives dont s’occupe l’association Veni Verdi pour faire pousser fruits et légumes qui seront vendus à un restaurant du quartier ou sur un point de vente qu’un café de la rue de Bagnolet leur met à disposition, tous les jeudis.

Et bientôt une serre

Mais comment a germé cette idée de jardin sur le toit ? L’atout du collège est de bénéficier d’une terrasse de 2 300 m2 équipée d'arrivées d'eau, d'électricité et de garde-corps sécurisés, vestiges de l’ancienne cour de récréation. Elle abrite également deux préaux. Mais elle était inutilisée depuis 2010. «C’est la principale-adjointe qui a lancé l’idée, raconte Nicolas. Les élèves s’en sont emparés avec une volonté telle qu’ils en ont dessiné les plans et sont allés eux-mêmes chercher des subventions. On en a obtenu de la Fondation de France ou de la Fondation Carrefour pour lancer le projet comme "démonstrateur d’agriculture urbaine".» Ces élèves sont maintenant au lycée, mais leur projet est une réalité pour les actuels collégiens.
Dans un deuxième temps le collège a remporté le budget participatif pour la construction d’une serre et des travaux d’étanchéité sur une partie du toit. Ce qui va permettre d’améliorer encore le jardin et le faire vivre encore plus.

Cultivé avec amour par des enfants

A noter aussi que les mercredis après-midi sont organisés des ateliers de sciences participatives parents-enfants : de vrais moments privilégiés pour les familles. Car l'association est très impliquée dans une démarche de création de lien social.
Alors, heureux, les collégiens de Flora Tristan ? « Ici, on est dans la nature ! Comment on ne pourrait pas l’être ! », s’exclame Salah qui quitte à regret son plant de tomates fraîchement mis en terre. De son côté, Marcel repart en sautillant, avec sa petite récolte de carottes. Il est 13h20, la reprise des cours a sonné, mais vendredi sera bientôt là et avec lui, le prochain atelier…