A l'intérieur comme à l'extérieur, Notre-Dame-de-Lorette fait peau neuve

L’église Notre-Dame-de-Lorette a été construite entre 1823 et 1836, à l’emplacement d’une chapelle homonyme datant du début du XVII^e siècle. Les habitants de ce quartier étant toujours plus nombreux, il y avait nécessité d'édifier une nouvelle église capable de les accueillir. C'est l'architecte Louis-Hippolyte Lebas qui va remporter le concours et proposer un projet ambitieux.

Le style architectural néo-romain de l'église rappelle et imite les premières basiliques chrétiennes en s’inspirant des modèles italiens, notamment celle de la basilique Sainte-Marie-Majeure et de l’église Saint-Chrysostome à Rome.

Cependant et en contradiction avec ce modèle architectural, le clocher sur plan carré est édifié au droit du chœur, ce qui donne à cette église une réelle singularité.

La sobriété de l’église du côté extérieur contraste avec un décor intérieur riche et coloré. Les nombreuses œuvres d’art illustrent les différents courants de la peinture religieuse de la première moitié du XIX^e siècle. Les peintures murales et l’église sont classées au titre des monuments historiques.

Les façades de Notre-Dame-de-Lorette font l’objet d’une restauration importante et nécessaire puisqu'elles ont subi de nombreux désordres au cours du temps. La pollution, le ruissellement de l’eau et l’érosion du vent ont en effet provoqué des dégradations sur les pierres extérieures de l’édifice et des affaissements sur les dallages intérieurs et extérieurs.

Les sculptures ont également souffert, notamment les trois vertus théologales, la Charité, la Foi et l’Espérance qui couronnent le fronton et dont certains éléments sont manquants. Le haut relief du fronton, représentant Un Hommage à la Vierge réalisé par Charles-François Leboeuf-Nanteuil, est également restauré.

L'opération en extérieur porte ainsi sur :

En plus des façades, certaines chapelles font l'objet de restaurations approfondies depuis quelques années. L'une des plus détériorées, la chapelle des Âmes du Purgatoire, est en cours de restauration depuis plus mai 2024 grâce au soutien du Budget Participatif.

Petit retour en arrière. La Ville commande les peintures de cette chapelle en 1836 à Merry-Joseph Blondel. Après son séjour à Rome (1809-1812), le peintre, de retour à Paris, entame une carrière de décorateur et obtient de nombreuses commandes officielles. Cette chapelle a pour thème « la montée des âmes au Purgatoire et la Résurrection». Pendant très longtemps, elle a servi de chapelle funéraire : de grands flambeaux y brûlaient pour veiller le corps des défunts. Le style de Blondel tranche avec celui adopté par les artistes dans les autres chapelles d’angle et contrairement à ces derniers, il choisit de réaliser son décor à l’huile et non à la cire.

Malheureusement ces belles peintures étaient depuis quelques décennies à peine visibles du public car très noircies par un vernis ancien. En 2021, une étude est menée pour dresser un constat de l’état des peintures. Les tests de nettoyage réalisés à cette occasion sont spectaculaires et dévoilent des couleurs franches et une qualité d’exécution très réussie : une belle surprise !

Au-delà d'un nettoyage approfondi et de quelques reprises, les parties sculptées (barrière de communion, ex-voto, sous-bassement) font également l’objet d’une attention particulière tandis qu'un nouvel éclairage a été pensé pour mettre en valeur ce décor peu connu.

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