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Application de guidage universelle, casques basse vision pour les spectateurs malvoyants, construction de tribunes accessibles… Ces solutions expérimentés aux championnats du monde de para athlétisme en 2023 sont présentes aux Jeux olympiques et paralympiques.
Devant l’entrée du RER Cité Universitaire, Alain Amsellem, membre de l'association APF France Handicap, sort son téléphone mobile : « Je clique où pour me rendre au stade ? », interroge le Parisien de 69 ans, qui se déplace en fauteuil roulant. Comme lui, une dizaine de membres d’associations de personnes en situation de handicap testaient, lundi 10 juillet 2023, Ezymob, une « solution de guidage universelle », mise en place par la Ville de Paris à l’occasion des championnats du monde de para athlétisme organisés en juillet 2023 dans l’enceinte du stade Charléty (13e), et évaluaient l’accessibilité de l’événement et les aménagements réalisés.
Un panel d'associations a été sollicité régulièrement par Paris, dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques, pour évaluer et trouver des solutions nouvelles pour renforcer l’accessibilité, à la fois pour les grands événements sportifs de 2024 et pour la vie quotidienne des usagers en situation de handicap après les Jeux. Il a été décidé d'utilise Ezymob pour le guidage des spectateurs autour et dans le Club France à La Villette.
A Charléty cette application a guidé non seulement les utilisateurs, pas à pas, depuis les transports en commun, mais également à l’intérieur du stade. « On a rentré tous les plans du stade Charléty et de ses alentours dans l’application, ce qui permet d’avoir une solution de guidage universelle », précise Robin Le Gal, co-fondateur d’Ezymob. Les personnes déficientes visuelles ou atteintes de troubles cognitifs peuvent aussi l'utiliser, avec un mode spécifique, qui inclut un mode vocal. « Pour les personnes malentendantes, le guidage sonore peut être très utile », insiste Cédric Lorant, président de l'Union des associations nationales pour l'inclusion des malentendants et des sourds (Unanimes) en découvrant l’application.
Dès l’entrée du stade, le guidage de l'application amène vers un accès unique « PMR » (personnes à mobilité réduite), donnant un accès direct, sans marche, à l'enceinte : un accès réservé aux personnes en situation de handicap.
Puis, le cheminement se poursuit vers les places dédiées PMR. Des plateformes réservées aux personnes en fauteuil et à leurs accompagnants ont été aménagées. La Ville a également renforcé le nombre de places PMR de Charléty en aménageant de nouvelles places, et en construisant, par exemple, de nouvelles toilettes accessibles.
Malgré les progrès, des améliorations sont possibles pour les associations. « On pourrait aussi avoir un sous-titrage pour les personnes sourdes et malentendantes sur l'écran qui retransmet les compétitions dans le stade, on pourrait aussi proposer une retranscription en langue des signes », propose Cédric Lorant.
« Je découvre l'application de guidage, précise Alain Amsellem, très attentif à l'accessibilité du site (cheminements, sanitaires, tribunes, accès aux espaces de restauration…). Tout ce qui contribue à l'autonomie des personnes handicapées est une bonne chose ». Quant à Julien Rondet, chargé de projet au Centre de ressources Autisme Île-de-France (CRAIF), il espère que des « zones de repos » seront disponibles sur les sites olympiques pour les personnes atteintes de troubles autistiques, qui souhaiteraient trouver une zone de calme pendant les compétitions.
Durant les Jeux de Paris 2024, sur la Terrasse des Jeux et le Paris Media Center, c'est l'appli StreetNav qui a été choisir pour le guidage.
Les casques « basse vision »
Côté tribunes, une autre innovation a été testée par Paris à l’occasion des championnats du monde : une vingtaine de casques « basse vision » est proposée pendant la compétition par l’entreprise GiveVision. « Cette technologie existe depuis 2015 et est testée depuis 2022 pour des événements sportifs », explique Elodie Draperi, co-fondatrice de GiveVision. Elle concerne les spectateurs malvoyants, pour suivre les compétitions en temps réel en utilisant leur vision résiduelle, à la manière de jumelles.
Bertrand, 59 ans, apprécie l’initiative : « Je suis malvoyant, et je ne vois rien à plus de 10 mètres, témoigne-t-il. Avec ces casques, je peux distinguer les coureurs du 100 mètres depuis les tribunes ».
Cissé, découvre aussi avec intérêt cette technologie : « C’est top ! J’ai une déficience visuelle depuis ma naissance, explique la jeune femme. J’adore le basket-ball et le hand-ball, mais je ne peux pas apprécier les matches : de loin, je ne vois que des formes. Aujourd’hui, je peux profiter de l’événement ».
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