Budget : Paris maintient son engagement pour répondre aux crises climatiques et du logement
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Mise à jour le 19/11/2024
Sommaire
Le Conseil de Paris de novembre examine le rapport d’orientations budgétaires de la Ville pour 2025. Malgré les contraintes, le prochain budget devrait s'inscrire dans la continuité des priorités de la Ville : protéger les personnes les plus vulnérables, financer le logement social et l'adaptation de Paris au changement climatique.
C’est un moment phare qui impacte le territoire pendant plusieurs années : le vote du budget de la Ville prévu au Conseil de Paris de décembre, dont les grandes orientations budgétaires sont d’ores et déjà définies. Alors quelles sont-elles ? Quelles sont les contraintes qui pèsent sur la Ville et quelles marges de manœuvre a-t-elle ? Quelle sera sa politique d’investissement ? Pour qui et dans quels domaines ? On vous détaille tout cela.
Les précédents exercices ont été marqués par
les crises sanitaire, économique et énergétique, autant d’éléments extérieurs
qui ont un impact important sur son budget. S’y ajoute une forte
incertitude avec le projet de loi de finances pour 2025 en cours d’examen
par le Parlement qui, s’il était adopté en l’état, ponctionnerait entre 300 et
350 millions d’euros à la Ville de Paris.
Malgré ces contraintes et ces incertitudes, la municipalité a fait le choix de la continuité en maintenant un niveau d’investissement fort, soit 1,7 milliard d’euros.
Les impacts potentiels du projet de loi de finances 2025
Alors que le déficit des collectivités locales ne représente que 6,4 % du déficit public total, le projet de loi de finances pour 2025, déposé le 10 octobre 2024 par le Gouvernement devant le Parlement, envisage de leur faire supporter 5 milliards d’euros « d’économies ».
Il comporterait un prélèvement pouvant aller jusqu’à 2 % des recettes réelles de fonctionnement, le gel en valeur des montants de TVA transférés aux collectivités territoriales, une réduction de 800 millions d’euros de l’enveloppe consacrée au Fonds de compensation de la TVA et un relèvement des plafonds des dépenses de péréquation. Pour Paris, l’impact serait compris entre 300 et 350 millions d’euros dès 2025.
Il comporterait un prélèvement pouvant aller jusqu’à 2 % des recettes réelles de fonctionnement, le gel en valeur des montants de TVA transférés aux collectivités territoriales, une réduction de 800 millions d’euros de l’enveloppe consacrée au Fonds de compensation de la TVA et un relèvement des plafonds des dépenses de péréquation. Pour Paris, l’impact serait compris entre 300 et 350 millions d’euros dès 2025.
Des recettes qui se maintiennent malgré le contexte
L’instabilité et la volatilité de certaines recettes
Le rapport d’orientations budgétaires 2025 de la Ville de Paris prévoit des recettes de fonctionnement en légère augmentation par rapport à 2024 (9836 millions d’euros contre 9727 millions d’euros). Habituellement stables, ces recettes de fonctionnement sont toutefois sensibles à la conjoncture économique comme c’est le cas pour les recettes fiscales issues des droits de mutation à titre onéreux (DMTO).
Ces DMTO sont des taxes perçues lors de la vente de logements et locaux professionnels : ils sont donc particulièrement sensibles au dynamisme du marché immobilier parisien. Le montant des recettes issues de ces droits est passé de 1746 millions d’euros en 2022 à 1500 millions (projection pour 2025) : la faute notamment à l’inflation et à l’augmentation des taux d’intérêt qui a rendu le marché immobilier atone.
Depuis 2023, la Ville de Paris perçoit deux fractions de TVA nationale (une au titre de la taxe d’habitation sur les résidences principales et une seconde en replacement de la CVAE, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises). Or la TVA est directement dépendante de la conjoncture économique nationale et constitue donc une recette incertaine et volatile : d’où une projection en très légère baisse concernant ses recettes (1375 millions en 2025 contre 1382 millions l’année précédente).
En revanche, la taxe de séjour devrait quant à elle bénéficier du regain d’attractivité de Paris au niveau international grâce au succès des Jeux olympiques et paralympiques en s’élevant à un niveau sensiblement plus élevé qu’avant 2024 (135 millions d’euros en 2025, contre 118 millions d’euros en 2023).
Un désengagement croissant de l’État
La principale dotation versée par l’État aux collectivités, la dotation globale de fonctionnement (DGF) sera quasi nulle pour Paris en 2025 (seulement 40 000 euros), comme chaque année depuis 2022. Depuis 2014, la baisse réelle de cette DGF perçue par la Ville de Paris a atteint 681 millions d’euros : cela pèse fortement sur les ressources de la collectivité et diminue sa capacité d’autofinancement, ce qui impose un recours accru à l’emprunt.
La Ville de Paris bénéficie d’autres dotations de l’État pour des montants bien moins importants, à l’image de la dotation de décentralisation, dont le montant de 15,8 millions d’euros est stable depuis 2015.
Des relations financières déséquilibrées avec l’État
Le solde entre les dotations versées par l’État et les dépenses mises à la charge de la collectivité continue de se creuser. Entre 2010 et 2024, les dotations de l’État ont baissé de 60 %, tandis que les dépenses de péréquation ont été multipliées par neuf (ces dépenses consistent à attribuer aux collectivités défavorisées une partie des ressources des collectivités les plus « riches »). Les dépenses de péréquation de la Ville de Paris s’élèvent, en projection 2025, à 652 millions d’euros, alors que les dotations attendues sont de 515 millions d’euros, soit un solde déficitaire de 137 millions d’euros.
Recettes de gestion : garantir l’accès de tous à des services de qualité
Les recettes de gestion devraient s’établir à 1,5 milliard d’euros en 2025. Elles comprennent notamment les recettes liées à la politique d’accueil de la petite enfance (participations familiales et financement de la caisse d’allocations familiales), les tarifs des cantines, les tarifs facturés aux usagers des équipements sportifs, les recettes de stationnement, ainsi que certains produits issus de l’activité économique (concessions de la Ville de Paris, droits de voirie, etc.).
Pour les années suivantes, l’évolution moyenne projetée de ces recettes est proche de l’inflation, reflétant la volonté de tenir compte de l’évolution des coûts sans pénaliser les Parisiennes et les Parisiens, afin de permettre à chacun de bénéficier de services publics municipaux de qualité.
Dépenses de fonctionnement : protéger et s’adapter
Ces dépenses englobent tous les coûts nécessaires pour assurer le bon fonctionnement quotidien des services publics et des infrastructures municipales. Elles sont essentielles pour maintenir la qualité de vie des habitants, la sécurité, la propreté et la gestion urbaine.
Maîtriser les dépenses de gestion tout en prenant en compte l’urgence écologique
Pour favoriser la transition écologique et réduire des dépenses de fonctionnement, la Ville renforce la performance énergétique du bâti via des contrats de performance énergétique qui permettent des réductions de consommation comprises entre -30 % et -40 %. Elle investit également pour renforcer la performance de l’éclairage public, avec une diminution des consommations estimée à 60 % d’ici 2030 par rapport à 2004.
Quant aux dépenses relatives aux espaces verts (entretien et arrosage, par exemple) et à l’agriculture urbaine, elles ont logiquement augmenté du fait de la végétalisation de plus en plus importante de la ville. En 2025, l’aide au verdissement du parc résidentiel parisien augmentera d’ailleurs de 30 % avec un budget total de près de 4 millions d’euros.
À noter également que les dépenses dédiées à la gestion de l’eau ainsi qu’à la collecte, au tri, à la valorisation des déchets ainsi qu’à la propreté vont continuer d’augmenter en 2025, avec + 9 millions d’euros d’investissement.
La sobriété énergétique porte ses fruits
Depuis 2022, la Ville est engagée dans une démarche de sobriété traduite par des mesures afin d’agir sur le principal poste de consommation d’énergie de la collectivité : le chauffage. Sur la saison de chauffe 2023-2024, les consommations ont enregistré une baisse de 5 %, ce qui équivaut à 1,9 million d’euros d’économies sur une année.
Des dépenses sociales pour les plus précaires
En tant que département, Paris assure également des dépenses sociales : celles-ci progressent, en écho aux difficultés économiques rencontrées dans le pays. Ainsi, le revenu de solidarité active (RSA) a été revalorisé du fait de l’inflation : en 2025, il représentera une dépense de 421 millions d’euros.
S’ajoute également l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) qui permet aux personnes âgées et en perte d’autonomie de payer les dépenses nécessaires pour rester à domicile : elle représentera 142 millions d’euros en 2025.
La prestation de compensation du handicap voit quant à elle son nombre de bénéficiaires croître, ce qui représente une dépense significative pour la Ville : celle-ci est passée de 72 millions d’euros en 2022 à 84 millions d’euros pour 2025.
Une qualité de gestion reconnue par les agences de notation
Les deux agences de notation qui suivent Paris notent la Ville au même niveau que l’État, à savoir « AA2 avec perspective négative » pour l’agence Moody’s depuis octobre 2024 et « AA- avec perspective stable » pour l’agence Standard & Poor’s confirmée en juin 2024, traduisant la confiance du marché dans notre collectivité.
Des investissements pour continuer la transition écologique et sociale
Après deux années de forte accélération de ses investissements (passant de 1,5 milliard d’euros investis à 1,75 milliard d’euros en 2023), la Ville maintient un haut niveau d’investissement pour continuer la transformation de Paris. En 2025, le montant des dépenses opérationnelles d’investissement devrait s’établir à 1,7 milliard d’euros. Au total, 25 % des investissements seront mis en œuvre dans les quartiers prioritaires de la Ville.
Poursuivre la création de logements sociaux pour préserver la mixité sociale
L’objectif fixé par la loi SRU de porter la part des logements sociaux à 25 % sera atteint en 2025. Mais la politique parisienne du logement ne s’arrête pas là et continue de développer le parc social ainsi que les aides au logement avec pour objectif 40 % de logements publics (sociaux et abordables).
Pour cela, 1,4 milliard d’euros seront investis sur la période 2025 à 2027 afin de continuer de construire, acquérir et rénover des logements sociaux, notamment dans le cadre du compte foncier logement (doté de 200 millions d’euros en 2025).
Des actions pour répondre à la crise du logement
L’objectif de la Ville est double : continuer de produire de nombreux logements sociaux et davantage contrôler les loyers du parc locatif privé.
Le budget 2025 permettra d’acquérir du foncier pour développer des programmes de logements, de permettre à la Foncière logement abordable de monter en puissance et de subventionner les bailleurs sociaux. Au total, cela représente 800 millions d’euros de crédits d’engagement et 480 millions d’euros de crédits de paiement.
Le budget 2025 permettra d’acquérir du foncier pour développer des programmes de logements, de permettre à la Foncière logement abordable de monter en puissance et de subventionner les bailleurs sociaux. Au total, cela représente 800 millions d’euros de crédits d’engagement et 480 millions d’euros de crédits de paiement.
Une ville plus inclusive et plus agréable
En 2025, 400 millions d’euros seront investis en faveur de la transition écologique. Cette somme permettra l’ouverture de nouveaux espaces verts, la végétalisation et la plantation d’arbres avec, par exemple, deux nouvelles forêts urbaines créées place du Colonel Fabien (10e) et sur le parvis de l’Hôtel de Ville d’ici 2026.
7 millions d’euros seront consacrés au déploiement des cours oasis dans les écoles et les collèges, 25 millions d’euros permettront de réaliser les objectifs du plan vélo avec la création de nouvelles pistes cyclables dans les quartiers populaires et les axes structurants du réseau.
Au total, 186 millions d’euros seront consacrés à la poursuite des grands projets d’urbanisme prévus sur la mandature, qui comprennent notamment le réaménagement des portes de Paris, les acquisitions foncières (Bercy Charenton 12e, gare des Mines Fillettes 18e) ou encore des opérations emblématiques telles que les abords de Notre-Dame (Paris Centre) ou Champs-Elysées-Concorde (8e).
Répondre à la crise climatique
La politique de végétalisation de la Ville et de promotion de la biodiversité va également s’accélérer, puisqu’elle représentera 115 millions d’euros en 2025. Pour adapter la Ville et son modèle économique au changement climatique, 38 millions d’euros contribueront à la promotion d’une économie locale, résiliente et bas carbone. Huit millions d’euros seront consacrés à pérenniser la baignade en Seine, 3 millions d’euros à déployer des ombrières et des brumisateurs dans l’espace public pour protéger les Parisiens lors des vagues de chaleur.
La collectivité met également en œuvre un plan d’envergure pour diminuer la consommation énergétique du bâti via la rénovation thermique des bâtiments publics ainsi que privés. Cette volonté va de pair avec celle de préserver les ressources et de développer les énergies renouvelables. Pour cela, près de 170 millions d’euros d’investissement sont prévus en 2025 (avec par exemple 6 millions d’euros pour renforcer la performance énergétique des piscines, ou 10 millions d’euros pour accompagner les copropriétés privées via le dispositif Eco-rénovons Paris+ ou dans le cadre du dispositif Slime).
Une ville de sport (de proximité) !
La réussite des Jeux olympiques et paralympiques n’a pas seulement laissé au monde une très belle image de Paris. Elle laisse pour les Parisiens de nombreux héritages grâce à la création et l’amélioration d’équipements sportifs comme l’Arena de la Porte de la Chapelle (18e), la piscine Vallerey (20e) et bien d’autres !
Ce mouvement continue après les Jeux de Paris, puisque 164 millions d’euros d’investissement seront consacrés à la rénovation et à la création d’équipements sportifs de proximité entre 2025 et 2027.
Plus de sécurité et de propreté
780 millions d’euros dans le domaine de la sécurité, de la propreté et de l’entretien du patrimoine seront investis sur la période 2025-2027. Une partie importante concerne l’entretien et la réparation de l’espace public et du patrimoine de la collectivité et des mairies d’arrondissement.
La sûreté est renforcée grâce à des dépenses pour équiper la police municipale, la vidéo-protection mais aussi pour prévenir le risque de crue de la Seine.
Faciliter l’accès et la solidarité
La Ville continue d’investir pour rendre ses équipements et ses moyens de transport accessibles. 70 millions d’euros ont déjà été investis depuis le début de la mandature et cela continuera avec des travaux sur des centres Paris Anim', comme le centre Louis Lumière (20e) ou celui de la Zac Bédier-Oudiné (13e).
La collectivité finance également l’ouverture de nouvelles maisons de santé et maisons sport santé dans les arrondissements. Pour les séniors, la restructuration d’établissements d’accueil de personnes âgées dépendantes tel que l’Ehpad Jardin des Plantes (5e) et des projets de résidence autonomie sont planifiés pour les prochaines années.
Une ville de culture et de mémoire
Les investissements culturels concernent avant tout les travaux réalisés pour Paris Musées (31 millions d’euros depuis 2021) ainsi que le soutien à la création artistique et la diffusion culturelle (172 millions d’euros prévus sur la mandature). Mais la Ville a également déployé un plan pour les édifices de culte, afin de financer les travaux d’entretien et de préservation des bâtiments (église de la Trinité, péristyle de Saint-Eustache, corniches de l’église Sainte Marie-Madeleine…). En 2025, un mémorial pour les victimes des attentats du 13 novembre sera créé place Saint-Gervais (Paris Centre) et le monument aux morts du cimetière Père-Lachaise (20e) sera restauré.
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