Centenaire du surréalisme : Paris rend hommage aux artistes !
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Mise à jour le 16/12/2024
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Alors que s’achève l’année 2024, qui célèbre les 100 ans du surréalisme, la Ville a posé, le 13 décembre 2024, trois plaques de rue en hommage à des figures emblématiques de ce mouvement poétique et artistique fondé par André Breton et basé sur l’exploration du monde onirique : Max Ernst, Leonora Carrington, Marcel Duchamp, Ady Fidelin et Man Ray.
Marcel Duchamp au 11, rue Larrey (5e)
Lorsqu’il arrive de Normandie à Paris en 1904, Marcel Duchamp se lance corps et âme dans la peinture en autodidacte. Alors installé au 71, rue Caulaincourt (18e), il s’essaie à tous les genres : l’impressionnisme, le fauvisme, le cubisme et le dadaïsme, puis le surréalisme, né du mouvement dada.
En 1913, il s’écarte de la peinture et réalise ses premiers « ready-made », des objets du quotidien qu’il détourne pour les faire entrer au musée. Le plus célèbre de tous est un urinoir en céramique qu’il intitule Fontaine et signe « R. Mutt ».
C’est lors d’une exposition à New York qu’il rencontre Man Ray, avec qui il crée plusieurs de ses œuvres, comme Élevage de poussière (1920), nature morte qui représente de la poussière sur une plaque de verre.
En 1926, de retour à Paris, Duchamp s’installe rue Larrey (5e) – il y restera vingt ans –, où il poursuit son travail de création. La porte de son appartement-atelier deviendra elle-même une œuvre d’art.
Afin de lui rendre hommage, il a été décidé d’apposer une plaque commémorative à cette adresse avec pour texte : « Ici Marcel Duchamp, 1887-1968, artiste majeur du XXe siècle, installa son atelier de 1927 à 1947 ».
Ady Fidelin et Man Ray au 40, rue Henri-Barbusse (5e)
Née en Guadeloupe en 1915, Adrienne « Ady » Fidelin débarque à Paris à l’âge de 20 ans. Elle découvre le jazz, côtoie la diaspora antillaise, devient danseuse et fréquente assidûment les bals. Au Bal Nègre de la rue Blomet (15e), elle rencontre des artistes surréalistes, dont le photographe et cinéaste américain Emmanuel Radnitsky, dit Man Ray (1890-1976). Ady pose pour celui qui a fondé la branche américaine du mouvement dada avec Marcel Duchamp, et qui est en train de révolutionner l’art photographique avec la mise au point du procédé de la solarisation. En 1925, Man Ray fait partie des artistes surréalistes à exposer à la galerie Pierre (6e).
Il photographie ses muses : Kiki de Montparnasse, Lee Miller, Juliette Gréco, Dora Maar… et Ady, qui s’installe chez lui au 40, rue Denfert-Rochereau (actuellement le 40, rue Henri-Barbusse) en 1937. Cette même année, elle est le premier mannequin noir à apparaître dans un magazine de mode américain.
L’invasion de la France par l’Allemagne nazie oblige le couple à se séparer brutalement après cinq années de vie commune. D’origine juive, le photographe fuit l’Europe alors qu’Ady Fedelin choisit de rester à Paris pour veiller sur les œuvres que Man Ray n’a pu emporter avec lui.
Leonora Carrington et Max Ernst au 12, rue Jacob (6e)
« Leonora Carrington, 1917-2011, et Max Ernst, 1891-1976, tous deux artistes au cœur de l’effervescence surréaliste, ont séjourné à cette adresse en 1937 » : tel est le texte qui apparaît sur la plaque commémorative. Qui étaient ces artistes ?
Née en Angleterre, Leonora Carrington est peintre, sculptrice et romancière, fascinée par le surnaturel et la mythologie celte. En 1936, elle s’éprend à la fois du surréalisme et du peintre allemand Max Ernst, dont l’œuvre L’Éléphant de Célèbes, est l’une des plus fascinantes du mouvement. Après leur bref passage à Paris, le couple s’installe en Ardèche. Ils seront tous les deux présents à la grande exposition internationale surréaliste de l938 organisée à Paris par Marcel Duchamp et André Breton, l’auteur du Manifeste du surréalisme.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Max Ernst est emprisonné une première fois en tant que citoyen allemand, puis arrêté en tant que ressortissant étranger hostile. Libéré, il est à nouveau arrêté pendant l’Occupation, accusé de créer un art dit « dégénéré ». Après avoir pu s’échapper, il s’enfuit aux États-Unis et épouse Peggy Guggenheim en 1941.
Leonora, dont les peintures La Fille du Minotaure ou Green Tea, reflètent son univers, se réfugie de son côté en Espagne, puis au Portugal, avant de se retirer au Mexique pour y poursuivre son art. Dans les années 1970, elle devient l’une des voix du mouvement de libération des femmes d’Amérique latine.
D’autres surréalistes honorés à Paris
Des plaques rendant hommage à d’autres artistes du surréalisme sont déjà présentes sur les murs de la capitale :
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André Breton au 35, rue Delambre (14e), où il a vécu en 1921, et au 42, rue Fontaine (9e), adresse mythique où il rédige Le Manifeste du surréalisme et qui devient le centre de ce mouvement de 1946 à 1966. Il existe également une place André Breton dans le 9e arrondissement.
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Tristan Tzara, écrivain, apparaît sur la plaque dédiée à l’architecte Adolf Loos qui a construit la maison de l’artiste au 15, avenue Junot (18e). Il a aussi sa rue et un gymnase à son nom dans le quartier de la Chapelle (18e).
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Joan Miró, peintre et sculpteur, au 3, rue François-Mouthon (15e), immeuble dans lequel il a habité de 1929 à 1932. Il a aussi un jardin à son nom dans le 13e. Son exposition à la galerie Pierre en 1925 a été la première à présenter des peintures surréalistes.
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Guillaume Apollinaire, poète, au 202, boulevard Saint-Germain (6e). Une voie porte son nom dans le même quartier.
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René Char, poète, au 4, rue de Chanaleilles (7e), où il a habité de 1907 à 1988. Il a également une place à son nom dans le 7e arrondissement.
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Robert Desnos, poète et résistant, au 19, rue Mazarine (6e) et au 32, boulevard Richard-Lenoir (12e). Une place porte aussi son nom dans le 10e arrondissement.
Que vaut vraiment « Le surréalisme - L'exposition du centenaire » au Centre Pompidou ?
Centre Pompidou - Place Georges Pompidou, Paris 4e
Du mercredi 04 septembre 2024 au lundi 13 janvier 2025
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