Champs-Elysées, Cadet, Picpus… connaissez-vous l'origine des noms de ces voies parisiennes ?
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 11/02/2020
Sommaire
Paris possède plus de 5000 rues, avenues, places, etc. Certaines portent des noms insolites, voire mystérieux. D'autres des noms bien connus… ou que l'on croit connaître. Vraiment?
Femmes et hommes célèbres, lieux typiques, villages annexés, grandes batailles… Le choix des noms donnés aux artères et places de
Paris obéissent à des critères multiples et extrêmement hétéroclites. Certes, il y
a des appellations insolites – comme cette rue « du chat qui pêche » dans
le 5e arrondissement, ou
encore la rue « Brisemiche » dans le 4e –, mais il y a
aussi des noms nettement plus célèbres, accolés à des voies emblématiques de la
capitale dont on ne s’interroge même plus sur leur origine. Tour d’horizon à
travers quelques exemples.
On commencera par la plus célèbre avenue de la
capitale, celle qui est mondialement connue, lieu de convergence « naturel »
en cas de grand événement : les Champs-Elysées. Pourquoi ce nom ?
On doit à la mythologie grecque le nom de Champs-Elysées
Cette avenue a été créée en 1674 par André Le
Nôtre, alors paysagiste du roi Louis XIV (on lui doit les jardins du château de
Versailles), afin de prolonger le jardin royal des Tuileries. A l’origine, l’appellation
« Champs-Elysées » (accordée officiellement en 1698) désignait le carré Ledoyen, vaste étendue de
verdure située vers le bas de l’avenue, puis, par extension, après la
Révolution, il a désigné l’ensemble de la voie.
Ce nom est en fait une référence
à la mythologie grecque : les champs Elysées étaient le lieu de repos éternel des héros décédés. Aussi, par allusion, il a
été choisi pour signifier aux promeneurs qu’ils avaient le privilège de pouvoir se reposer dans les jardins du roi. « Les Champs » sont
restés des jardins jusqu’en 1833 avant que les préfets Rambuteau et Haussmann
lui donnent sa configuration actuelle.
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Rivoli, une victoire du jeune Bonaparte
Autre artère célèbre qui prolonge d’ailleurs
les Champs-Elysées dans l’axe ouest-est de la capitale, la rue de Rivoli. Elle
porte ce nom en référence à la bataille de Rivoli, remportée par le jeune Napoléon
Bonaparte contre l’Autriche en 1797. Déjà envisagée avant la Révolution, la
percée de la rue est entamée en 1802. Elle sera achevée en 1855 sous Napoléon
III. C’est maintenant l’une des voies les plus longues de la capitale avec un
total de 3070 mètres de long.
Les Ternes, un ancien village
Plus à l’ouest, dans le 17e arrondissement, on
trouve la très commerçante avenue des Ternes. Ce nom s’est très simplement
imposé : il s’agissait de la rue principale qui traversait l’ancien hameau
des Ternes. Auparavant, elle s’est appelée « vieille route de Neuilly »,
puis « route de la Montagne-du-Bon-Air ». C’est donc en 1863, quand
elle est rattachée à Paris, qu’elle prend sa dénomination actuelle.
Les Batignolles… une déformation du latin
Un peu plus au nord, pour rejoindre la place de
Clichy, on emprunte le boulevard des Batignolles. Une fois de plus, dénommé
ainsi car il longe l’ancienne commune des Batignolles, elle aussi intégrée à la
capitale. Mais on s’interroge encore sur l’origine de ce mot « Batignolles ».
Dans les archives, en 1414, est mentionné dans un bail de vignes le
« terroir de Batilloles ». Ce nom dérivé du latin batifollium
signifie « moulin à vent » en langue d’oil (alors employée dans le nord
de la France). À ne pas confondre avec « bastidiole » qui signifie
une « construction fortifiée » en langue d’oc parlée dans le sud de la France.
Picpus, un village et un ordre religieux
Nettement plus à l'est de la capitale, dans le
12e arrondissement, on trouve la rue de Picpus. Nom étrange… Une
fois encore, c’était celui d’un petit village qui touchait le faubourg Saint-Antoine. Y était établi un ordre de religieux, appelé ordre de Picpus, parfois
écrit « Piquepusse ».
Les Cadets, des maraîchers
Si l’on se dirige vers le nord-est de la
capitale, on peut croiser la rue Cadet. Auparavant, cette artère s’appelait « chemin
de la Voirie », puis « rue de la Voirie ». On y trouvait
beaucoup de cultures maraîchères. Or, au XVIIIe siècle, la rue prit le nom de
Cadet, car elle traversait un enclos maraîcher, propriété de Jacques et Jean Cadet…
La curieuse rue du « Château des Rentiers »
A propos de propriétaire, on peut croiser dans
le 13e arrondissement une voie au nom étonnant : la rue du « Château-des-Rentiers ».
Auparavant, la route était connue sous l’appellation
« Vieux-Chemin-d’Ivry », du nom du village vers lequel elle se
dirigeait. Elle doit son curieux nom actuel à monsieur Vieillard, un riche
bourgeois d’Ivry… rentier qui fît construire sur son tracé une magnifique propriété, surnommée le Château des Rentiers…
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