Cibler les zones sensibles et anticiper les incidents : le rôle de la police municipale pendant les Jeux de Paris 2024

Inès X., cheffe de projet Police municipale parisienne et manageur des risques, et Hervé C., adjoint au chef du pôle de commandement à l’état-major de la direction de la police municipale et de la prévention, reviennent sur la période des Jeux olympiques et paralympiques et notamment sur la mobilisation des agents 24h/24 pour assurer le bon fonctionnement de l'évènement.

La salle de commandement opérationnelle parisienne (SCOP) est chargée de suivre l’activité opérationnelle des effectifs de la police municipale. Notre mission est de rendre compte des événements importants qui surviennent dans la capitale, comme les incendies ou les événements majeurs. Nous travaillons en lien avec la Préfecture de Police, les pompiers, et les élus parisiens. La SCOP est le premier maillon dans la gestion de crise à Paris.

Concrètement, lorsqu’un usager signale un incident, que ce soit via l‘application Dans Ma Rue ou un appel, la SCOP intervient pour organiser un "déroutage". Cela signifie qu’on réoriente les équipages de la police municipale disponibles pour intervenir sur place, même s'ils ont déjà une mission programmée. Certaines situations, comme les nuisances sonores ou les stationnements très gênants, justifient un déroutage systématique. Par ailleurs, les équipages peuvent demander du renfort pour des interventions complexes.

Pendant les Jeux de Paris 2024, la SCOP a continué à gérer le quotidien de la police municipale tout en maintenant une collaboration étroite avec le Paris operations center (POC), le centre de commandement pour l'événement. Notre activité était très dense, mais la présence des nombreuses forces de l’ordre a permis une répartition efficace entre les affaires courantes et les événements olympiques.

Le POC réunissait les services de la Ville de Paris, les différents partenaires des Jeux (Paris 2024, la brigade des sapeurs-pompiers de Paris), ainsi que la Préfecture de police. L’idée était de créer un véritable espace de coordination, inspiré des cellules de gestion de crise existantes.

La direction de la police municipale et de la prévention avait également deux opérateurs au POC, dédiés à la surveillance vidéo pour cibler les zones sensibles et anticiper les incidents. Ce dispositif a permis de garantir la sécurité des Parisiens et des touristes pendant les festivités. Grâce à une communication en temps réel entre les agents de terrain et le centre de commandement, nous avons pu réagir rapidement et efficacement.

Même si les Jeux olympiques et paralympiques ne représentaient pas une crise au sens strict, la Ville s’est organisée pour être prête à réagir à tout moment. Cela a demandé une grande réactivité et une capacité à travailler de manière transversale. Humainement, c’était une expérience exceptionnelle, avec une forte émulation collective et un engagement commun pour la réussite de l’événement.

Le POC surtout a montré toute son utilité. Ce modèle pourrait être réutilisé pour d’autres grands événements, comme les crues ou les célébrations du 14 juillet. C’est une structure complémentaire à la SCOP, qui pourrait être montée en moins de 72 heures pour répondre aux besoins spécifiques de la Ville.

Il y a donc une volonté claire de pérenniser ce dispositif et de capitaliser sur ce qui a été construit. La direction de la police municipale et de la prévention peut apporter son expertise en matière de commandement pour enrichir l’héritage laissé par les Jeux de Paris 2024 notamment en termes de gestion de salle de commandement.

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