Cinq réalisations "coups de cœur " d'agriculture urbaine à Paris
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Mise à jour le 20/02/2020
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À Paris, l’agriculture urbaine est en passe de devenir une réalité grâce à de nombreux porteurs de projets bien décidés à profiter de tous les espaces disponibles, aussi étonnants soient-ils. Focus sur cinq réalisations d'agriculteurs parisiens qui font rimer urbanité avec fertilité
Plus qu’un effet de mode, l’agriculture urbaine fait diminuer les émissions de CO2, les coûts de production et génère des emplois. Elle a aussi une vocation sociale en répondant à un besoin des citadins de retisser des liens avec la nature mais aussi de se retrouver avec d’autres citadins, autour d’une activité commune. Mais si certains se demandent encore comment installer la nature en ville, d'autres ont déjà trouvé des réponses faisant grimper l’agriculture sur les murs, l’installant sur les toits ou, à contrario, dans les sous-sols. Découvrez quelques installations insolites d’agriculture urbaine.
La plus (techniquement) folle : une serre de tomates sur les toits
Projet initié en 2013, La "Serre Perchée" de la société Sous les fraises est une véritable prouesse technique. Installée sur le toit d’un immeuble des années 30, dans le 20e, rue Sorbier, la serre longue de 70 mètres, permet une exploitation de 400 m2. C'est aujourd’hui la seule serre de production installée sur un toit parisien. Ici, on y cultive surtout des tomates en été et on fabrique de la sauce tomate, de la piperade parisienne ou du pesto rosso, en hiver. Car pas question de chauffer la serre pour continuer à produire quand ce n'est pas la saison. La serre accueille aussi des ateliers de permaculture et des cours gratuits pour les habitants de la résidence qui l’entoure.
Dès 2017, "Sous les fraises" a créé la première gamme d’épicerie fine urbaine "l'épicerie des toits" avec des artisans locaux engagés dans la transition environnementale et la réhabilitation des pratiques artisanales en ville.
La plus festive : du houblon des murs à la pinte au bar
Elle grimpe au mur des terrains de foot du centre sportif Déjerine depuis 2018 et du stade Louis Lumière (20e) depuis 2019, la houblonnière de la brasserie La Parisienne a remporté, par deux fois, l'appel à projets Houblon. Avec la récolte de ses 500 pieds de houblon sur 2 150 m2 de murs, la brasserie, localisée à Pantin, brasse l'Intramuros, une bière blonde historique de type "petite bière". Il s’agit d’un style typiquement parisien, disparu depuis les années 50. En résulte une bière légère (4 % alcool), fraîche et parfaitement équilibrée.
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En plus, "La Parisienne" est conviviale. Elle organise deux événements dédiés à sa bière saisonnière et locale : une récolte participative qui réunit brasseurs, amateurs et jardiniers en herbe et une « fête de la bière nouvelle » qui permet de déguster (avec modération) l’Intramuros dans différents bars de la capitale.
La plus "trognon" : jardiner à la récré
Faire pousser des fraises ou prendre soin des semis, apprendre la biodiversité, le compostage, ou le binage sont autant d'activités de la récré pour les jeunes agriculteurs du collège Flora-Tristan (20e). Ils sont accompagnés pour ce club jardin par Nicolas ou Corentin, salariés de l’association Veni Verdi, spécialisée en agriculture urbaine.
L’atout du collège est de bénéficier d'une ancienne cour de récréation, une terrasse de 2 300 m2 équipée d'arrivées d'eau, d'électricité et de garde-corps sécurisés. Elle abrite également deux préaux. La principale-adjointe a lancé l’idée de rendre fertile cet espace inutilisé depuis 2010. Les élèves s’en sont emparés avec une telle volonté qu’ils en ont dessiné les plans et sont allés eux-mêmes chercher des subventions. Ils en ont obtenu de la Fondation de France ou de la Fondation Carrefour pour lancer le projet comme "démonstrateur d’agriculture urbaine".»
La plus perchée : les racines en lévitation
Perchée ? Surtout grâce à l'aéroponie, la technique de production employée par Agripolis qui, via l'appel à projets Parisculteurs saison 1, a déjà investi les toits du Gymnase de la Cour des Lions dans le 11e et ceux du collège Delacroix dans le 16e. Le principe est simple mais étonnant : les pousses de légumes et de fruits sont installées dans des colonnes de culture. Les racines sont isolées dans le vide et sans terre. Régulièrement, est vaporisé un liquide qui mélange eau, nutriments biologiques et bactéries permettant de recréer le même biotope qu’en pleine terre. Les liquides reviennent ensuite dans des bacs et sont automatiquement réinjectés au cycle suivant. Grâce à ce système, seulement 10 % d’eau sont employées par rapport à une exploitation classique.
Par ailleurs, les rendements sont nettement supérieurs à l’agriculture traditionnelle, pour la simple raison que les plantations verticales permettent de cultiver une cinquantaine de salades sur un mètre carré. Là où l’on pourrait n'en planter qu'une dizaine dans la terre.
Et parce qu'on n'arrête pas "Agripolis", c'est aussi eux avec Cultures en Ville et le Perchoir qui seront aux manettes de la plus grand ferme urbaine au monde sur les toits de Paris Expo Porte de Versailles, annoncée pour le printemps 2020.
La plus "on est bien curieux de voir ça" : une ferme sous un parc
La société Florentaise, spécialiste de gammes complètes de terreaux, amendements et paillages depuis plus de 30 ans, a mis en 2016 l’agriculture urbaine au cœur de ses innovations. En 2019, elle a remporté le projet des Parisculteurs saison 2, pour le site Van Dyck, 5000m2 en sous-sol du parc Monceau (8e).
Boucle de retournement de la ligne 3 du métro parisien dans les années 1900, centre de formation de la RATP dans les années 1980, le site Van Dyck consiste en une soixantaine de salles desservies par un couloir…
A lieu incroyable, solution innovante avec le projet "HRVST* (prononcez harvest) dans le métro" : une ferme verticale que la société Florentaise a inventée. Cette première ferme verticale souterraine de Paris fournira aux restaurateurs de la capitale un vaste choix de jeunes pousses aromatiques, aujourd’hui importées de Hollande, en privilégiant avant tout les variétés insolites et méconnues ne poussant pas localement. Les jeunes pousses sont cultivées sous LED, dans des pots en fibre de bois et substrats 100% renouvelables.
Le projet est en cours d’instruction, en lien avec la RATP pour l’étude approfondie du lieu qui a, comme on s'en doute, des contraintes fortes en terme d’accessibilité et de sécurité, que la société est en train de lever une à une.
Ceci n'est qu'un tout petit panel de la richesse des porteurs de projets parisiens, en matière d'agriculture urbaine.
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