Circulation en centre-ville : que font les autres villes européennes ?
Focus
Mise à jour le 31/05/2021
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La Ville de Paris a récemment lancé une concertation pour la mise en place d’une zone à trafic limité dans le centre-ville. Si cette zone apaisée est une nouveauté pour la capitale, plusieurs grandes villes européennes comme Londres, Barcelone ou Rome ont d’ores et déjà déployé différents dispositifs pour libérer leur centre-ville des véhicules. Petit tour d’horizon !
Zone à faibles émissions, zone à trafic limité ou péage urbain, les dispositifs visant à réduire le trafic et apaiser les centres-villes prennent différentes formes en fonction des villes, et peuvent parfois se combiner. Bien qu’ils soient différents dans leur application et leur étendue, ils visent tous à favoriser la pratique de la marche, du vélo, et l'usage des transports publics.
Les zones à trafic limité italiennes
Apparues dans les années 1970, les zones à trafic limité (ZTL) se développent dans un premier temps en Italie pour protéger le patrimoine des centres-villes historiques (Florence, Sienne, Bologne, etc.). Le dispositif s’est progressivement étendu et, désormais, de grandes villes comme Rome ou Milan limitent l’accès à leur centre-ville.
Indiquées aux automobilistes par des panneaux de signalisation spécifiques, ces zones à trafic limité ne sont accessibles qu'à certaines catégories de véhicules et d'usagers, identifiables grâce à un macaron apposé sur le pare-brise.
Des caméras pour contrôler l'immatriculation
Parmi les ayant droit pouvant obtenir ce permis de circuler, on retrouve :
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les riverains,
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les commerçants,
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les véhicules d'urgence,
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les taxis,
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les services à la personne, etc.
Une fois dans la zone, la vitesse maximale autorisée est de 30km/h.
Mais la prudence est de mise ! Si rares sont les villes équipées de portes électroniques contrôlant l'accès aux zones à trafic limité, l'utilisation de caméras identifiant les plaques d'immatriculation permet de détecter rapidement les véhicules non autorisés.
Les « superblocks » de Barcelone
À Barcelone aussi, les voitures s’effacent pour faire place aux piétons… et aux espaces verts ! A la suite d’importants problèmes de pollution atmosphérique et sonore, la ville s’est fixée pour objectif une réduction de 21 % du trafic en interdisant la circulation automobile dans 60 % des rues de Barcelone.
Pour ce faire, la municipalité a déployé des superblocksdans plusieurs quartiers. Concept de design urbain, le superblock permet de minimiser la présence de la voiture dans les centres-villes et, ainsi, de rendre la rue aux piétons et aux espaces verts.
Le plan d'urbanisme Cerdà
Originalement dessiné au XIXe siècle par Ildefons Cerdà, le plan d’urbanisme de Barcelone divise la ville en un damier continu de petits ilots. Pour constituer un superblock, la démarche est simple : il suffit de regrouper neuf ilots (qui forment alors une sorte de mini-quartier) et d’interdire la circulation à l’intérieur. Les automobilistes souhaitant traverser la zone n’ont alors pas d’autre choix que de la contourner !
À l'intérieur du superblock, les déplacements sont exclusivement réservés aux piétons, aux transports en communs et aux vélos, mais sont bien sûr autorisés aux résidents. L’accès est contrôlé grâce à des barrières physiques et des bornes, mais aussi par d’autres moyens plus subtils et discrets. Du mobilier urbain et des espaces de vie rendent en effet la traversée complexe et des systèmes de signalisation permettent d’expulser rapidement de la zone tout véhicule non autorisé ayant malgré tout tenté de la traverser.
Les livraisons au sein des superblocks sont également autorisées, mais doivent s’effectuer avec un véhicule de petit gabarit, ou électrique. Des points relais sont présents en périphérie des zones pour permettent d’effectuer des changements de véhicule.
Le péage urbain de Londres
Depuis février 2003, l’accès au centre-ville de Londres est également restreint. Une zone de péage, comprenant le centre historique et le quartier financier de la ville, permet de limiter l’entrée dans le cœur de la capitale britannique. Le fonctionnement est simple : tout véhicule désirant entrer dans cette zone ou circuler à l’intérieur doit s’acquitter d’une certaine somme (environ 13 euros par jour).
Cette redevance est due en semaine, du lundi au vendredi entre 7 h et 18 h, sauf les jours fériés. Les automobilistes peuvent aussi souscrire à des abonnements mensuels ou annuels qui permettent de faire quelques économies. Les recettes sont ensuite affectées aux transports publics.
Bien évidemment, certaines catégories de véhicules et d’usagers sont exemptées de cette redevance. C’est le cas :
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des deux-roues,
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des taxis,
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des véhicules pour personnes handicapées,
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des véhicules de transports collectifs,
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des véhicules à faible consommation d’énergie.
Les résidents habitant à l’intérieur de la zone de péage doivent également s’acquitter de la taxe, mais dans une moindre mesure en bénéficiant d’une réduction de 90% par rapport au tarif en vigueur.
Des restrictions pour les véhicules polluants
Et les restrictions ne s’arrêtent pas là ! Une zone à ultra-basse émission (Ultra Low Emission Zone) s’étendant sur le même périmètre que le péage urbain vient rallonger la facture des conducteurs de véhicules polluants. Cette fois, les restrictions sont permanentes et à partir du mois d’octobre 2021, cette zone s’étendra à l’ensemble de la ville de Londres.
Le contrôle du paiement de la taxe est effectué par des caméras de reconnaissance des plaques d’immatriculation, disséminées aux points d’entrées de la zone, mais aussi à l’intérieur… difficile donc d’échapper au contrôle !
Et en France ?
Nantes, première zone à trafic limité de France
Depuis octobre 2012, la ville de Nantes dispose d'une zone à trafic limité. Comme c'est le cas au sein des ZTL italiennes, la vitesse est limitée à 30 km/h et la circulation automobile est interdite, sauf pour quelques usagers. Si les résidents et commerçants doivent simplement disposer d'un macaron pour circuler, certains automobilistes comme les clients des hôtels de la zone, les livreurs ou les patients se rendant chez le médecin, par exemple, doivent se munir d'un justificatif.
Les bus touristiques, les taxis ou encore la police et les secours peuvent quant à eux circuler librement dans le périmètre de la zone.
Les restrictions sont permanentes et le contrôle du droit à traverser la ZTL est assuré par des agents de la police municipale.
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