Grands Prix de la Création 2019 : Paris distingue six talents

Paris, ville de la mode, ville d’artisans et de design. Une réputation qui ne se dément pas au fil du temps. Pour preuve, les Grands Prix de la Création que la Ville de Paris a remis à six créateurs vendredi 29 novembre. Dans un souci d’excellence, trois personnalités reconnues des métiers de la création ont été invités à présider les jurys : Hubert Barrère pour les métiers d’art, Julien Fournié pour la mode et India Mahdavi pour le design.

Le jury sélectionné une dizaine de dossiers par catégorie parmi plus de 200 candidatures. Il s’est réuni les 21 et 22 novembre 2019 à l’Hôtel de Ville. Chaque finaliste a alors disposé de 5 minutes pour présenter son travail et a ensuite eu l’opportunité d’échanger avec les membres du jury.

Pour chaque catégorie, un talent émergent et un Grand Prix ont été distingués. Le prix Talent émergent récompense un professionnel dont le projet est particulièrement prometteur.

Le Grand Prix de la Création récompense un professionnel pour la qualité de son projet, sa stratégie de développement, son engagement dans la transmission des savoir-faire ou l’innovation.

Les Grands Prix offrent aux lauréats une dotation de 15 000 euros. Chaque prix est doté de 8 000 euros par la Ville de Paris et enrichi via le Fonds de dotation des Ateliers de Paris par des partenaires privés : le Groupe Galeries Lafayette, la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, ESMOD, Roger Pradier, la Fondation Rémy Cointreau et Victoire.

Sa démarche et son travail trouvent leur origine dans le souhait d’amener plus loin le courant actuel de l’upcycling. Il considère le déchet comme une matière première de création et le traite comme les matériaux nobles du secteur du luxe. William Amor imagine un process technique singulier. Il façonne ses créations ornementales avec méticulosité et ainsi réinvente le métier de parurier floral. À sa démarche artistique, s’ajoute une dimension sociale, l’artiste s’entoure pour ses productions de personnes handicapées les petites mains d’or à qui il transmet son savoir-faire.

Cécile Feilchenfeldt est une magicienne qui sait créer des sculptures mouvantes avec un simple fil et les 380 aiguilles que compte sa machine à tricoter semi-automatique. Suissesse d'origine, a grandi à Munich, a fait ses études en design textile à Zürich et s’est installée à Paris en 2007. Elle sait se plier a ux désirs des créateurs et couturiers qui trouvent en sa maille expérimentale l’élément essentiel pour raconter leur histoire en trois dimensions. Son beau travail ne tient qu’à un fil.

Française d’origine Chypriote, Marianna est fascinée par la toge grecque, ses mythologies, et comment ces pièces iconiques et archaïques peuvent retrouver une modernité. Finaliste du Festival International de la Mode à Hyères en 2017, elle lance en 2018 une collection de sacs, aventure qui la conduit à lancer sa marque éponyme de prêt-à-porter et accessoires en février 2019. Ses deux premières collections sont présentées durant la Fashion Week de Paris dans le showroom Designers Apartment au Palais de Tokyo.

De ses études en géo-ethnologie et de stylisme, aux studios de la Maison Martin Margiela, directrice artistique d’un concept store de lifestyle puis grande gagnante du Festival International des Jeunes Créateurs de Mode de Dinard juste avant le lancement de sa marque éponyme en 2007 et l’ouverture de sa première boutique en 2009, le parcours de Valentine reflète son état d’esprit : créatif, volontaire et passionné. En 2018, elle ouvre un flagship dans le Haut Marais à Paris, composé de deux boutiques et d’un appartement.

natacha&sacha est un studio de design et de recherche dont l’ambition est de réinterroger certains objets et usages, tout en tenant compte des enjeux sociétaux et environnementaux. Les deux designers souhaitent faire évoluer la façon dont on conçoit, produit et perçoit les objets technologiques et électroniques — rendre désirable pour rendre plus durable. Ils ont également à cœur de valoriser la diversité des savoir-faire manufacturiers, et ainsi redonner du sens au choix du matériau.

Né en 1984, Jean-Baptiste Fastrez invente de nouvelles narrations autour de l’objet en transférant les savoir-faire et combinant les opposés. Il travaille sur différents projets de produit et d’espaces, de la série limitée à l’édition industrielle pour des maisons telles que Kvadrat, Sèvres / Cité de la céramique ou Moustache. En 2019, il signe sa première exposition personnelle avec la Galerie kreo et présente une rétrospective de ses dix premières années de travail à Mayenne en France.