Il était une fois La Goulue (en podcast)
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 11/09/2023
Sommaire
Qui était Louise Weber dite « La Goulue », icône du Paris de la Belle Époque ? Vous saurez tout sur cette femme libre dans un podcast qui lui est consacré.
Grâce à ses talents, sa personnalité, sa liberté, celle qui
était destinée à être blanchisseuse est devenue une figure du Paris Canaille
et de la butte Montmartre… avant de finir dans la misère et l’anonymat.
La journaliste Dominique Boutel raconte l'histoire de La Goulue dans ce podcast
Elle danse le chahut
Louise Joséphine Weber est née le 12 juillet 1866 à Clichy-la-Garenne
(Hauts-de-Seine). Son père est charpentier et sa mère couturière. Douée pour la
danse, elle exprime son art dès l’âge de 6 ans dans les bals publics de l’Elysée
Montmartre en dansant le chahut, ancêtre du cancan. Cette pratique inspirée par une danse andalouse
se compose de sauts allant jusqu’au grand écart.
En 1884, la jeune femme s'installe boulevard Ornano (18e),
travaille comme blanchisseuse le jour et danse le soir, après avoir emprunté les tenues de ses clientes, dans
les petits bals de la Chapelle, Montmartre, la porte Saint-Denis et même au
Moulin de la Galette. Elle donne ou vend son corps aux hommes et aux femmes.
Parmi les personnes avec qui elle s'encanaille, Auguste Renoir, qui lui demande de poser
pour lui. Sa chevelure blonde et son teint de porcelaine en font un modèle idéal. Le peintre impressionniste la recommande également auprès d’autres
peintres et photographes.
Elle devient La Goulue aux côtés de Grille d’Égout
En 1885, Louise devient actrice chanteuse dans une revue au
cirque Fernando. La danseuse-chorégraphe Grille d'Égout et la danseuse Céleste
Mogador lui prodiguent leçons et conseils et la font débuter comme danseuse au
bal Bullier ou à la Closerie des Lilas. Elle est connue sous le sobriquet de « La Goulue »… sans doute pour son penchant pour l'alcool.
En octobre 1889, elle danse au Moulin-Rouge nouvellement
ouvert, avec Valentin le Désossé, célèbre contorsionniste et son amant officiel. Ils formeront un couple de danse pendant neuf ans. La Goulue devient la reine du lieu en créant quelques figures du cancan et
surtout la célèbre figure du « coup de cul ». Personnalité du Paris de la
Belle Époque, elle côtoie les grands du monde tels que le Shah de Perse, le
baron de Rothschild, le marquis de Biron et Edouard VII.
Elle devient un des sujets favoris
de Toulouse-Lautrec, qui immortalise la Vénus parigote dans ses portraits et ses affiches. La Goulue est devenue une légende…
Auprès des fauves
Riche et célèbre, mais lassée, elle quitte le Moulin-Rouge en 1895 pour
rejoindre le milieu forain et se produit d’abord comme danseuse orientale à la
foire du Trône, puis comme dompteuse de lions. En 1898, devenue belluaire (dompteuse de fauves), elle
poursuit cette carrière dans les cirques, à la fête à Neu-Neu, à la foire du
Trône, jusqu’en 1907. Elle abandonne le domptage après avoir été blessée par un
lion.
La guerre, la fin de l'engouement pour les cirques, le vieillissement et la bouteille… C'est le retour à la case départ. La Goulue, devenue Madame Louise, vit
dans sa roulotte déglinguée du faubourg de Saint-Ouen, mais reste fantasque. Elle déambule sur la butte
Montmartre, vend des allumettes et des cigarettes devant le Moulin-Rouge,
recueille les animaux de cirque malades et âgés ainsi qu'une multitude de
chiens et de chats.
Montmartre, sa dernière demeure
À son décès en 1929, elle est enterrée au cimetière
parisien de Pantin, mais en 1992, à la demande de ses descendants, la Ville de
Paris accepte de faire transférer ses cendres au cimetière de Montmartre (18e). Deux
mille personnes assistent à cette cérémonie.
Un jardin à son nom
La Goulue donne son nom au jardin de
la rue Burq (18e) en février 2021. D’une superficie de 1 798 m² et ouvert depuis 1985, cet espace vert se cache non
loin de la butte Montmartre et à quelques pas du Moulin-Rouge si cher à l’artiste.
Des jardinières plantées d’arbustes s’accrochent aux coteaux de ses petites
terrasses, qui accueillent les jeux destinés aux enfants. Des érables, des
micocouliers et un rideau de cyprès cohabitent avec de petits arbustes : des
haies de lauriers du Portugal, des orangers du Mexique, des Photinias, des
lavandes et des éléagnus.
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