Jim Morrison surplombe désormais le bassin de l’Arsenal

Actualité

Mise à jour le 09/04/2025

Le chanteur Jim Morrison du groupe de rock The Doors pose pour un portrait le 21 décembre 1967 à Los Angeles, Californie.
Soixante ans après la formation de The Doors, une passerelle parisienne prend le nom de son leader Jim Morrison, mort à Paris en 1971.
Ce vendredi 11 avril, la passerelle située à hauteur de la rue Mornay, reliant le boulevard Bourdon au boulevard de la Bastille, prend une nouvelle dénomination : celle de Jim-Morrison. Un hommage pour cet artiste, chanteur, cinéaste et poète américain surnommé « le Roi Lézard »… qui a passé quatre mois à Paris en 1971.

Morrison en exil… à Paris

« Light my Fire », « People Are Strange », « Riders on the Storm », « The End », « Hello, I love You »… De 1965 à 1971, le groupe The Doors enchaîne les hits et multiplie les tournées aux États-Unis. Son rock psychédélique prône l’amour libre, l’usage de la drogue, le rejet de la morale puritaine, le militantisme contre la guerre… Jim Morrison, son leader, devient un sex-symbol, tout en étant reconnu pour son talent de poète.
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Mais sur scène, la star est imprévisible. Dépendant aux drogues et à l’alcool, il enchaîne les provocations, jusqu’à se faire arrêter par les forces de l’ordre pour « comportement immoral », « trouble à l’ordre public » et « refus d’obtempérer ». Condamné en 1970, il décide de s’exiler à Paris. Une façon aussi de prendre de la distance avec le monde de la musique et la notoriété. Sa vie parisienne durera quatre mois, jusqu’à sa mort le 3 juillet 1971.

Sex, drugs, rock and roll et Paris !

Il pose d’abord ses valises à l’hôtel George V (8e) au printemps 1971, puis à l’Hôtel de Nice (6e), avant de s’installer avec sa compagne Pamela Courson au 17, rue Beautreillis (Paris Centre).
Morrison est venu à Paris dans l’espoir de lancer sa carrière littéraire. Il aime se balader sur la place des Vosges (Paris Centre) et sur l’île Saint-Louis (Paris Centre), commander des bouteilles de vin blanc à l’ancien bar L’Alexandre (8e), se saouler au Rosebud (14e), fréquenter les quais avec les bouquinistes ou la librairie Shakespeare et Company (5e), mais passe aussi ses nuits au Rock’n’Roll Circus (6e), une boîte de nuit aujourd’hui disparue.

Une star parmi les stars

Nombreux sont les poètes et les artistes français qui ont influencé Morrison : il vénère Antonin Artaud et lit François Villon, André Breton, Baudelaire, Verlaine et Apollinaire. Quant à Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline, il a inspiré son titre « End of the Night ».
Parmi ses amis parisiens, Jacques Demy et Agnès Varda. À la fin des années 1960, le couple s’est installé à Los Angeles pour réaliser une série de longs métrages… et fait la rencontre du leader de The Doors. Une grande amitié se noue. Une fois en France, Morrison se rend même sur le tournage de Peau d’âne, près de Chambord. C’est Agnès Varda qui a appelé les pompiers lorsque le chanteur est retrouvé mort dans sa baignoire. C’est aussi grâce à son entregent qu’il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (20e).
À Paris, Jim Morrison côtoie également le photographe Alain Ronay ainsi que Jean de Breteuil, un aristocrate débauché, autoproclamé « dealer des stars ».
Le chanteur Jim Morrison des Doors, en 1969, lors de l'émission The Smothers Brothers comedy hour.

Une mort entourée de mystère

Si Jim Morrison s’est installé à Paris avec la ferme intention de mener une vie plus disciplinée – écrire plus et boire moins –, cet exil est un échec. Paranoïaque, dépressif, ses problèmes s’aggravent dans cette ville dont il ne parle pas la langue. Il meurt le 3 juillet 1971. Selon la version officielle, le chanteur a succombé d’un arrêt cardiaque dans sa baignoire. C’est en tout cas ce que la police conclut, sans autopsie, après avoir recueilli les témoignages de sa compagne Pam et d’Agnès Varda.
Mais il existe aussi une autre version, basée sur une série d’indices inexpliqués : et si l’icône rock avait fait une overdose d’héroïne dans les toilettes du Rock’n’Roll Circus (6e) ? Pour éviter une descente de police dans le club, on aurait déplacé son corps par une sortie dérobée… Le bain froid dans lequel on l’a retrouvé étant une « technique » de réanimation fréquemment utilisée en cas d’overdose. C’est en tout cas le bruit qui court parmi les junkies à l’époque.

Sa tombe, devenue lieu de culte

Le corps de Jim Morrison n’est pas rapatrié aux États-Unis. C’est donc à Paris, au cimetière du Père-Lachaise (20e), qu’il est enterré. Depuis, sa tombe fait l’objet d’un culte parmi les fans du monde entier : fleurie toute l’année, elle est l’une des plus visitées du lieu de sépulture parisien. Sur la dalle, un simple bloc de granite, une inscription en grec ancien intrigue. Elle signifie « Tu es fidèle à tes démons » ou « Tu es là à cause de tes démons ».
Pour les dix ans de la mort de l’artiste, la pierre tombale est surmontée d’un buste réalisé par le sculpteur croate Mladen Mikulin. En 1988, la sculpture disparaît mystérieusement…
La tombe fleurie de Jim Morrison au cimetière du Père Lachaise.
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