Joséphine Baker et Paris, son grand amour

Actualité

Mise à jour le 05/03/2025

Joséphine Baker et un chien
À l’occasion des 50 ans de sa mort, le 12 avril 1975, et des 100 ans de son arrivée à Paris, retour sur les lieux où celle que l’on surnommait « la Vénus noire » a laissé son empreinte.
Chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revues, résistante… On ne présente plus Joséphine Baker. L’icône des Années folles, devenue française en 1937, a passé une grande partie de sa vie à Paris et y a laissé une trace indélébile. Grande femme parmi les grands hommes de son époque, elle est entrée au Panthéon (5e) en 2021.
Née dans une famille d’artistes à Saint-Louis aux États-Unis, Joséphine Baker a déjà fait carrière à Broadway quand elle pose ses valises à Paris en 1925. La Revue nègre, au Théâtre des Champs-Élysées (8e), la révèle au public français. Le succès est immédiat, sa carrière dans l’Hexagone est lancée.

Chez Joséphine

En 1926, Giuseppe Abatino, dit « Pepito », crée pour Joséphine Baker le cabaret Chez Joséphine, rue Fontaine (9e). L’artiste s’y produit chaque soir pendant deux ans et fait la fête avec Jean Cocteau, Robert Desnos et Colette. On y danse le tango, le foxtrot et le charleston. Cédé en 1928 à Jane Aubert, vedette du Moulin-Rouge, le cabaret devient quelques années plus tard un dîner-spectacle dénommé Carrousel de Paris, puis un pub, le Carrousel de Pigalle.
En mémoire à Joséphine Baker, la Ville de Paris a posé une plaque à cette adresse, sur laquelle on peut lire : « Ici Joséphine Baker (1906-1975), artiste de music-hall, résistante, militante des droits civiques, tint un cabaret de 1926 à 1928 favorisant la diffusion du jazz et de la culture afro-américaine ».

« La Folie du jour »

Dans ce spectacle joué aux Folies Bergère (9e), Joséphine porte pour la première fois son fameux pagne en banane et présente sa « banana dance ». Autre scandale, son léopard Chiquita terrorisait l’orchestre et faisait frémir le public !

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Au Casino de Paris, Joséphine chante ses deux amours

« J’ai deux amours, mon pays et Paris. » C’est avec les paroles de cette chanson que Joséphine Baker conquiert le public lors de son premier récital sur la scène du Casino de Paris (9e) en 1930. Une véritable déclaration à la capitale qui lui a ouvert ses bras. C’est aussi dans les années 1930 qu’elle se marie avec Jean Lion et obtient ainsi sa naturalisation.
Vidéo Youtube

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La Coupole, « the place to be »

Joséphine Baker adorait La Coupole (14e) avec sa décoration Art déco flamboyante. C’était « the place to be » des artistes de Montparnasse dans les années 1930. Elle y passe tellement de temps que le peintre Robiquet l’immortalise sur l’un des piliers peints de la brasserie.
À cette époque, Joséphine Baker devient une égérie de la haute couture, joue au cinéma avec Jean Gabin et parcourt le monde avec ses animaux : guépard, cochon, chèvre, rien ne l’arrête !
C’est la Seconde Guerre mondiale qui changera son destin. Elle profite de sa notoriété pour prendre part à la résistance. Ses activités lui vaudront la médaille de la Résistance française. Quelques années plus tard, les insignes de chevalier de la Légion d’honneur lui seront remis par le général Charles de Gaulle et la Croix de guerre 1939-1945 avec palme des mains du général Martial Valin. Elle reprendra ensuite sa vie, plus engagée que jamais.

Poser ses valises

L’hôtel Le Scribe (9e) est l’incarnation du luxe parisien. Joséphine Baker en fait sa résidence jusqu’en 1968. Aujourd’hui, un étage lui est dédié.
L’histoire de Joséphine connaît de nombreux rebondissements après la guerre. Elle s’engage contre les discriminations raciales et pour les droits civiques, se remarie et adopte douze enfants – sa tribu « arc-en-ciel » – et rencontre même des problèmes d’argent. Une vie très bien résumée et illustrée par Pénélope Bagieu dans sa série Culottées.

Last dance à Bobino

C’est sur la scène de Bobino (14e) qu’elle fait son grand retour artistique en 1975. Elle éblouit le Tout-Paris en retraçant sa carrière dans une série de tableaux, entourée de 46 danseurs et d’un grand orchestre. C’est d’ailleurs dans cette salle que se prépare pour le mois de juin 2025 le spectacle Joséphine Baker, le musical.
Le 12 avril 1975, quelques jours seulement après la première représentation du 8 avril où s’étaient bousculés Alain Delon, Sophia Loren, Grace de Monaco, Mireille Darc, Mick Jagger et Jeanne Moreau, Joséphine Baker meurt. Elle avait 68 ans.
« Eh oui ! Je danserai, chanterai, jouerai, toute ma vie, je suis née seulement pour cela. Vivre, c’est danser, j’aimerais mourir à bout de souffle, épuisée, à la fin d’une danse ou d’un refrain », clamait-elle dans ses Mémoires, parues en 1949.

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De la Seine au Panthéon

Ces adresses ne suffisent évidemment pas à résumer sa vie, mais Paris et la France continuent de lui rendre hommage, cinquante ans après sa mort. Une place du 14e et une piscine sur la Seine (13e) portent aujourd’hui son nom, et on retrouve son image chez les bouquinistes des berges de Seine, dans les brocantes ou dans les cafés et les cabarets qu’elle a fréquentés.
Le 30 novembre 2021, consécration posthume pour celle qui a marqué toute une génération, et qui s’est durablement inscrite dans la culture française : Joséphine Baker entre au Panthéon (5e).
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