Nikola Karabatic : « Mon dernier match de championnat sera spécial ! »

Rencontre
Mise à jour le 02/04/2024
Après neuf saisons dans la capitale, Nikola Karabatic s’apprête à tourner la page d’une carrière exceptionnelle. Le handballeur de 39 ans nous reçoit au stade Pierre-de-Coubertin (16e), où il s’entraîne et dispute ses matchs avec le PSG Handball. L’occasion de revenir sur son expérience parisienne, de nous donner rendez-vous le 31 mai… et pour les Jeux olympiques.
Mieux vaut prendre une grande respiration avant d’énumérer le palmarès du handballeur français Nikola Karabatic. Triple champion olympique, quadruple champion du monde, quadruple champion d’Europe, élu trois fois meilleur joueur du monde, vainqueur de 21 championnats nationaux, dont huit avec le PSG Handball… Une impressionnante liste qui pourrait encore s’allonger, avec l’équipe de France et Paris, avant que ce mythe de 1,96 mètre ne remise pour de bon son maillot au vestiaire.

Vous avez annoncé que cette saison serait votre dernière. Comment va-t-elle se terminer avec Paris ?

Mon dernier match de championnat sera un peu spécial puisqu’il sera délocalisé à l’Accor Arena (12e). C’est quelque chose de fou, je ne connais pas encore les émotions qui me traverseront pour cette ultime rencontre, mais pouvoir la partager avec ma famille, mes amis et le public parisien, ce sera grandiose.

Cette rencontre peut permettre de battre un nouveau record…

Oui, le record d’affluence pour un match de handball dans le championnat français. Et les records, moi, j’aime bien ça !
The Final Game, Paris Saint-Germin Handball contre Aix, le 31 mai 2024 à l'Accor Arena.
Rendez-vous à l’Accor Arena !
Le 31 mai 2024, à 20 h 45, le PSG Handball affrontera le Pays d’Aix Université Club Handball à l’Accor Arena (12e).
Une première dans l’histoire du club afin de célébrer la dernière de Nikola Karabatic.

Billetterie :
Places à partir de 17 euros

Revenons neuf ans en arrière. Qu’est-ce qui vous incite à rejoindre Paris à ce moment-là ?

Il y a l’opportunité de jouer avec mon frère, Luka, dans un grand club français avec beaucoup d’ambition. Cela me permet également de retrouver mon ancien entraîneur, Zvonimir Serdarušić. Et il y a l’envie d’installer un club de handball majeur dans la capitale, capable de rayonner : je savais que cela allait être très important pour l’équipe de France et que cela participerait au développement de jeunes talents. Et cela a plutôt bien fonctionné, puisque des joueurs comme Nedim Remili, Dylan Nahi et Benoît Kounkoud sont passés par le PSG et font aujourd’hui les grandes heures de la sélection.

À Coubertin, je me sens comme à la maison.

Nikola Karabatic
joueur du psg handball

Que retenez-vous de votre passage ici ?

J’ai énormément de souvenirs forts. En neuf ans, on gagne huit titres de champion de France et on soulève autant de fois le trophée au stade Pierre-de-Coubertin avec notre public. On se qualifie aussi pour des Final4 (phase finale de la Ligue des champions de handball) en faisant de gros matchs contre Kiel ou contre Szeged. C’est lors de ce dernier match que les ultras sont venus pour la première fois. Ces supporters chantent pendant toute la rencontre et mettent toujours une belle ambiance, donc je retiens forcément tous ces moments de communion.

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Comment vous sentez-vous au stade Pierre-de-Coubertin (16e) ?

Je me sens comme à la maison, je suis quasiment ici tous les jours pour les entraînements et les matchs !

En dehors du handball, qu’est-ce qui a marqué votre passage à Paris ?

Il y a deux événements dont je suis très fier : les naissances de mes enfants, Alek et Nora, qui sont venus au monde à Paris. Des moments gravés à jamais ! Notre famille est parisienne et on se sent bien dans la région.

Est-ce que la capitale a encore des secrets pour vous ?

Paris est une ville constamment en mouvement, qui évolue d’année en année. Il y a de nouveaux quartiers, des restaurants qui ouvrent, des musées qui changent… Elle a encore beaucoup de secrets pour moi, d’autant que concilier la vie de père de famille et de sportif de haut niveau laisse un peu moins de temps pour la découvrir.

On a gardé l’habitude d’amener nos enfants à l’école en vélo-cargo.

Nikola Karabatic
joueur du psg handball

Quels sont vos immanquables ?

Avec les enfants, on aime beaucoup se rendre au Jardin d’acclimatation (16e) et se balader dans Paris pour partir à la recherche des Invaders (des œuvres en mosaïque sur les murs). On les chasse et cela nous permet de découvrir plein de petites rues inconnues. Il y a aussi des restaurants que j’affectionne : Liquide, Substance, Le Jules Verne sur la tour Eiffel ou Le Pré Catelan.
J’aime aussi assister à des spectacles ou à des matchs de sport. Récemment, je suis allé à l’inauguration de l’Adidas Arena (18e) pour le Paris Basketball. Sinon, j’apprécie simplement me balader au jardin du Luxembourg (6e) et j’adorais courir dans le bois de Boulogne quand j’habitais dans le 16e.

Il paraît que vous êtes cycliste ?

J’ai fait partie des cyclistes à Paris et j’en fais toujours partie maintenant que j’ai déménagé à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Avec ma compagne, on avait fait le choix de ne pas prendre de voiture en habitant dans Paris. Je me déplaçais en transport en commun, en vélo, en trottinette.
Quand on a eu les enfants, on a pris un vélo-cargo et on les amenait à l’école avec ! On était très heureux, même lorsqu’il pleuvait : on enfilait nos capes et cela marchait très bien. On a gardé cette habitude et, de mon côté, je viens assez souvent jusqu’à Coubertin à vélo. C’est un modèle électrique, car je fais assez de sport dans la journée ! Mais dès que j’arrêterai le hand, je me mettrai au non-électrique !

La perspective des Jeux olympiques m’a donné de la motivation et de la joie pour continuer de pousser le plus loin possible.

Nikola Karabatic
joueur du psg handball

Justement, que se passera-t-il pour vous après la rencontre du 31 mai ?

Ce match ne sera peut-être pas le dernier de ma carrière, car les Jeux de Paris 2024 arrivent. Je vais m’entraîner et espérer pouvoir porter le maillot de l’équipe de France une ultime fois pour cette magnifique compétition. Jamais je n’aurais pensé pousser jusqu’à mes 40 ans, un chiffre élevé quand on joue au handball, avec des rencontres tous les trois jours. Mais la perspective des Jeux olympiques et paralympiques m’a donné de la motivation et de la joie pour continuer le plus loin possible.

Et après l’été ?

J’ai déjà pas mal d’idées. Je compte prendre du temps pour souffler, partir en vacances, savourer cette fin de carrière avec ma famille et mes amis. J’organise également des stages de handball avec mon frère depuis une quinzaine d’années et j’ai commencé à investir dans des start-up à impact écologique et social. J’aimerais aussi voir de quelle manière je peux aider mon club de Paris à continuer de rayonner au plus haut niveau.