L’artiste Jo Di Bona prolonge la fête olympique avec « Visages des Jeux »

Dans le beffroi de Quartier Jeunes (Paris Centre) – QJ pour les habitués –, le visage d’Aurélie Aubert apparaît. La championne de boccia, médaille d’or aux Jeux paralympiques de Paris 2024, est au centre de l’un des 26 portraits d’athlètes préparés par l’artiste Jo Di Bona. Exposés jusqu’au 1^er décembre sur les grilles de QJ, un site d’exposition exceptionnel face au musée du Louvre, ils font partie du projet « Visages des Jeux ».

« Tous les panneaux sont de la même dimension (2 mètres sur 2), détaille l’artiste. Pendant les Jeux olympiques, ce sont les volontaires qui ont travaillé dessus. » Au total, plusieurs centaines d’anonymes ont écrit un mot, une phrase ou un dessin sur l’un des 26 panneaux.

De simples dédicaces ou des slogans rappelant les Jeux, comme « Plus vite, plus haut, plus fort ». « Sur certaines plaques, jusqu’à 63 nationalités se sont exprimées, c’est assez extraordinaire », se réjouit Jo Di Bona. Ces « visages des Jeux » sont donc autant ceux des champions que ceux des volontaires, qui ont laissé une trace d’eux sur les panneaux.

Les différents tableaux ont été stockés à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), avant d’être retravaillés par l’artiste. « J’ai collé sur chaque plaque un portrait géant d’un athlète des Jeux, inspiré d’une photo, puis j’ai déchiré petit à petit le fond pour laisser apparaître le travail des volontaires. »

Parmi les athlètes, de nombreuses stars : la gymnaste Simone Biles, le nageur Léon Marchand, le recordman de saut à la perche Armand Duplantis, les frères Félix et Alexis Lebrun, champions de tennis de table, le rugbyman Antoine Dupont, le champion brésilien de paranatation Gabriel dos Santos Araújo et, bien sûr, la Française Aurélie Aubert. « Cette fille est un vrai soleil. J’ai repéré tout de suite son sourire lumineux : elle dégage quelque chose qui nous a tous touchés. Et son parcours est particulièrement émouvant », explique Jo Di Bona.

C’est d’ailleurs le parcours des para-athlètes qui a le plus impressionné l’artiste, « des sportifs qui ont des handicaps souvent très lourds, capables de battre des valides dans leur discipline ».

Les Jeux olympiques, il les a surtout suivis le soir. « Je peignais pendant la journée, et je pleurais le soir en les regardant. » Des émotions à revivre à travers son regard d’artiste engagé.