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Simoné Etna, co-directeur de Kabubu, association d'insertion par le sport à destination des personnes exilées en France, répond à trois questions autour de ses multiples activités et de son développement. Il compte sur les Jeux de Paris 2024 pour conquérir davantage le public féminin.
Kabubu, lauréate de Paris Sportives et Talents 2024, est une association née en 2018. Le mot veut dire en swahili « l’amitié par le sport ». Ses travaux et missions consistent à favoriser, à travers le sport, l’inclusion sociale et professionnelle des personnes exilées. Rencontre avec Simoné Etna.
En quoi consiste le travail de Kabubu ?
Simoné Etna : Les actions de l'association se déclinent sous plusieurs
axes. La principale est de proposer des séances de sport pour créer du lien
social entre les personnes qu’on définit comme « locales » et les personnes exilées.
Elles sont ouvertes à toutes et à tous, et gratuites. Il y a environ quinze activités hebdomadaires à Paris, dont certaines destinées
exclusivement aux femmes.
Les autres axes sont la création de
lien social sous forme de programmes spécifiques, comme la découverte
d’animations.
Nous avons aussi une mission de formation
professionnelle. Nous sommes un organisme de formation depuis 2020 qui a pour but de
former des exilés légalement accueillis en France.
Enfin, le dernier pôle est la sensibilisation aux
sujets de migration.
Parmi les mesures et les plans que
l’on propose, nous avons un programme soutenu par la Ville de Paris dans le
cadre du Paris Tous en Jeux, qui s’appelle le Splash. C’est une formation qui
prépare au métier de surveillant de baignade. Sur les deux dernières années, on
a pu accompagner seize personnes.
Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés ?
Nous sommes toujours à la recherche de
soutiens financiers pour nous développer et continuer à faire ce que l’on fait.
Nous rencontrons plusieurs freins qui vont de la difficulté à
avoir accès à certains droits au manque de créneaux et d’espaces où pratiquer. La
barrière de la langue peut aussi être une difficulté.
L’association a besoin de s’adapter
continuellement pour faire face à ces défis. Il faut que les personnes qui viennent
aient le maximum d’opportunités pour s’insérer durablement.
Quelles sont les perspectives avec les Jeux de Paris 2024 ?
Nous ne sommes pas les seuls à être sur
le créneau de l'inclusion via le sport. Nous faisons partie de « Terrains d’Avenir », un ensemble de six structures d’inclusion par le sport. L’enjeu est de pérenniser cet intérêt et ces
pratiques une fois les Jeux olympiques et paralympiques passés. On va continuer à développer nos formations, notamment sur le métier du sport et de l’animation.
Notre enjeu est
d’aller de plus en plus à la rencontre de publics féminins. Or la difficulté est d’attirer davantage de femmes sur la pratique sportive. On investit énormément d’énergie
pour faire des actions qui sont destinées à ce public, comme des initiations
sportives ou des programmes dédiés.
À terme,
on aimerait arriver à mettre en place à Paris un lieu du sport inclusif qui
concentrerait des services d’accompagnement, de formations et de la pratique
sportive sans discriminations.
Kabubu en quelques chiffres
3 antennes à Paris, à Lyon et à Strasbourg.
2 400 personnes ont participé aux activités sur les trois territoires en 2022.
2 équipes mixes de foot à 7 et 1 club affilié à la Fédération française de boxe.
2 400 personnes ont participé aux activités sur les trois territoires en 2022.
2 équipes mixes de foot à 7 et 1 club affilié à la Fédération française de boxe.
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