L'histoire de la flèche de Notre-Dame

Focus

Mise à jour le 28/11/2024

Notre Dame de Paris vers 1870
La flèche de Notre-Dame qui s'écroule restera, pour certains, l’image la plus marquante du terrible incendie qui a touché l'édifice. Retour sur l'histoire de cette flèche… et de son fier coq !

Toute première flèche

A l'origine, la flèche de Notre-Dame de Paris est… un clocher ! Il domine la cathédrale çà 83 mètres de hauteur et qui abrite six petites cloches. La flèche recouverte de plomb qui surmonte la croisée du transept va être fragilisée par les intempéries au fil du temps. Elle est démontée à la fin du XVIIIe siècle et n'apparaît plus sur aucune représentation de la cathédrale à partir de 1797. Notre-Dame de Paris reste plus de soixante ans sans flèche

Une flèche et son coq

Quand le concours est lancé pour la restauration de Notre-Dame en 1842, Viollet-le-Duc et Lassus proposent qu'elle fasse son retour. Ils la dessinent en s'inspirant des dessins originaux.
Ils lui enlèvent sa fonction de clocher et confie sa conception au charpentier Bellu qui a déjà conçu la flèche de la cathédrale d'Orléans.
La flèche de Notre-Dame est constituée de 500 tonnes de chênes et de 250 tonnes de plomb et culmine à 93 mètres de haut. Elle est agrémentée d’un étagement de seize statues en cuivre accroissant l’effet d’élancement. Son aiguille est surmontée par un coq, d'un poids de 30 kg et dans lequel sont déposées trois reliques : une petite parcelle de la Saint-Couronne, une relique de Saint-Denis et une de Sainte-Geneviève. Ce qui porte le sommet de la cathédrale à 96 mètres !
La flèche est inaugurée le 15 août 1859.
Pourquoi un coq ?
« Le coq est l’animal connu pour être le premier à annoncer le lever du soleil par son chant, décrit le diocèse de Paris. Il symbolise la vigilance (celui qui guette la venue de l’aurore) et l’annonce de la Résurrection de Jésus-Christ au matin de Pâques, la victoire de la vie sur la mort, la lumière qui chasse les ténèbres. Placé au sommet des clochers, il indique la direction du vent et de la tempête, en lui faisant face. »
La flèche était encadrée à sa base, entre chaque toiture, de quatre statues disposées en quatre rangées, aux quatre points cardinaux. Elles représentent les douze apôtres.
Chaque rangée est précédée par une créature qui symbolise chacune, un évangéliste : le bœuf pour Luc, le lion pour Marc, l'aigle pour Jean et l'homme (ou l'ange) pour Matthieu.
Parmi les apôtres qui étaient tous tournés vers Paris, un seul regarde en arrière vers la flèche : saint Thomas, patron des architectes et dont les traits ressemblent à ceux de Viollet-le-Duc…
Toutes ces statues ont échappé à l’incendie car elles avaient été déposées et emportées dans le Périgord au moment du commencement du chantier de restauration de la cathédrale !

Et de trois !

Les images de la flèche qui s'effondre, peu avant 20 heures le 15 avril 2019, deviennent le symbole de ce drame national. Après une longue réflexion, il est décider de restaurer la flèche à l'identique de son état avant l'incendie
Les travaux de la flèche contemporaine s'achèvent à la fin de l'année 2023. Le démontage de l'échafaudage de 600 tonnes a lieu en février 2024, dévoilant la nouvelle flèche.
La flèche de Notre-Dame de Paris.

Et le coq dans tout ça ?

Au lendemain de l'incendie, un adhérent du Groupement des entreprises de restauration de monuments historiques retrouve le coq, cabossé mais sauvé, sur le côté nord du chemin de ronde de la nef !

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« Le coq de Viollet le Duc, projeté de la croix sommitale pendant l’incendie, témoin d’heures sombres, appelait un nouveau coq », déclare alors Philippe Jost, président de l'Établissement public en charge de la restauration de l'édifice.
Déposé par une grue le coq vole dans le ciel de Paris
C'est l'architecte Philippe Villeneuve qui réalise cette nouvelle sculpture dorée de 90 cm pour 25 kg, qui renferme les mêmes reliques que l'ancien coq mais aussi les noms des 2 000 personnes qui ont participé à la reconstruction de l'édifice. « Ce coq a des ailes de feu, il rappelle qu’une cathédrale peut renaître de ses cendres, tel un phénix », pointe celui qui a piloté le gigantesque chantier.
L'ancien coq a été conservé et présenté à la Cité de l'architecture et du patrimoine. Il trouvera sa place dans le futur musée de l'Oeuvre de Notre-Dame de Paris.
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