L'Oratoire, la table solidaire des Grands Voisins
Actualité
Mise à jour le 25/04/2019
Ce restaurant situé dans le 14e arrondissement propose des menus à petits prix, préparés par des personnes en reconversion. Un projet soutenu dans le cadre du Budget participatif. Découverte en images et témoignages.
"Vous êtes deux ?" : midi trente a sonné et les premiers clients affluent à l'Oratoire. Peu à peu, les tables se remplissent d'habitués ou de simples curieux attirés par la réputation du lieu. Nous voici au cœur des Grands Voisins, un espace solidaire et innovant installé au sein de l'ancien hôpital Saint-Vincent de Paul (14e).
"À l'Oratoire, notre premier objectif est de nourrir les personnes qui travaillent sur le site des Grands Voisins, détaille Chloé, coordonnatrice du restaurant, les résidents du site, mais aussi les personnes de passage." Géré par l'association "Yes we camp", ce lieu atypique et solidaire avec Aurore et Plateau urbain vise à la fois la qualité et la proximité en circuit court. "Le pain est fabriqué par un boulanger des Grands Voisins, nous avons aussi une pâtissière et même une bière brassée sur place", précise Chloé.
Le soutien du Budget participatif
Second objectif de l'Oratoire : permettre une insertion professionnelle par la cuisine. En lien, notamment, avec les centres d'hébergement installés aux Grands Voisins. Ce projet "inclusif" est soutenu par le Budget participatif de Paris et permet notamment à une trentaine de personnes en insertion de trouver du travail par la gastronomie.
"Un jour, j'aurais mon propre restaurant"
Elle est arrivée d'Éthiopie "en mai 2015", confie-t-elle d'une voix fluette. À 28 ans, Hayat a commencé à exercer ses talents de cuisinière l'été dernier à l'Oratoire. "Je suis hébergée dans la résidence Cœur de femmes d'Aurore" (Ndlr : un des trois lieux d'hébergement des Grands Voisins), explique-t-elle lors de sa courte pause déjeuner.
Sa spécialité ? "Les recettes végétariennes", comme le "gomen" (une recette à base de feuilles d'épinard) ou le "alicha wot" (un curry éthiopien à base de sauce de lentilles). Grâce aux équipes des Grands Voisins "j'ai également appris le français", sourit-elle. Et un vœu, qu'elle espère exaucer après sa formation : "Un jour, j'aurais mon propre restaurant."
"Un vrai climat d'émulation"
Dans la cuisine de l'Oratoire, des parcours professionnels atypiques se croisent. Comme Charlie, apprenti pâtissier, en pleine confection de tartes tatin. Lui prépare un CAP de cuisine, "après avoir travaillé dans plusieurs ONG". "L'ambiance de l'Oratoire est très différente d'autres lieux où j'ai déjà travaillé, confie-t-il. C'est moins guindé et il y a un vrai climat d'émulation".
Cafés, brunchs et repas "suspendus"
Côté salle, le "bien manger" défendu par l'Oratoire est à prix abordable : une formule à 10 euros le midi et un brunch le dimanche à 15 euros ! Et le restaurant poursuit les innovations solidaires avec des "cafés suspendus", des "repas suspendus" ou encore des "brunchs suspendus". Le principe ? "Par exemple, vous consommez un café, détaille Lucas qui travaille sur place, et vous en payez un second pour une personne qui n'a pas les moyens d'en acheter un". Ces consommations dites "suspendues" sont inscrites sur un tableau derrière le comptoir.
Autre surprise : une "monnaie temps" est en circulation aux Grands Voisins. Un résident, hébergé sur place peut, par exemple, passer 30 minutes à nettoyer les tables extérieures. En échange, il recevra cette "monnaie" à utiliser dans les différentes boutiques du site.
En images : le restaurant côté cuisine et côté salle
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