Logement : la nouvelle vie de la caserne de Reuilly
Actualité
Mise à jour le 26/11/2019
Sommaire
Sur l'ancien site de la Caserne de Reuilly (12e), Paris Habitat vient de livrer les 127 premiers appartements de cette opération de transformation en logements sociaux. Ce sont aussi les prémices d’un nouveau quartier sur deux hectares de l’arrondissement. Rencontre avec les habitants.
« Nous venons d'emménager, nous n'avons pas encore eu le temps de tout ranger », s’excuse Danielle, nouvelle locataire de la caserne de Reuilly, en ouvrant la porte de son appartement. « Nous sommes passés d'un 3 pièces à un 5 pièces en duplex, alors il nous manque des meubles. Mais ça nous change la vie avec nos 5 enfants ! » Pâris, 9 ans, est ravi : « C’est plus grand qu’avant ! Mes 4 sœurs se partagent deux chambres, mais moi j’ai la mienne. Et de la fenêtre de la salle de bain, on voit la Grande Bibliothèque. »
Pour cette famille qui habitait auparavant vers le quartier d' Aligre, ces nouveaux appartements ont été une opportunité. « Nous voulions déménager pas trop loin car les enfants ont leur école dans le 12e. Ici, ils ne sont qu’à un arrêt de bus, c’est parfait », reprend Danielle.
Une ancienne caserne militaire
L’ancien site de la Caserne de Reuilly, riche d'une histoire militaire avec ses régiments d’infanteries, de cavaleries et d’artillerie, laisse donc aujourd’hui place aux enfants et aux familles à revenus faibles ou modérés pouvant bénéficier de logements sociaux. 127 appartements viennent d’être livrés par Paris Habitat qui assure la maîtrise d’ouvrage et coordonne l’ensemble des opérateurs intervenants sur cette immense opération de réhabilitation et de transformation. Les 582 appartements prévus à terme devraient être livrés fin 2020.
En tout, l'ensemble comptera 50 % de logements sociaux/familiaux/spécifiques dont des logements étudiants, 20% de logements à loyer maîtrisé (intermédiaires) et 30% de logements locatifs à loyer libre encadré, gérés par une filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC Investissement Immobilier).
Adapté aux personnes à mobilité réduite
Dans un autre bâtiment fraîchement repeint, Maïna rentre avec son bébé, retrouver son mari. Ils sont eux aussi de nouveaux arrivants : « Mon mari est en fauteuil roulant et cela faisait 11 ans qu’on attendait un appartement vraiment adapté. Ici, tout a été vraiment pensé pour l’accessibilité, aussi bien les accès extérieurs que dans l’appartement où il peut bien circuler. La salle de bain aussi est adaptée. Nous étions dans le 18e jusque-là et c’était compliqué avec les rues en pente. Ici, même les trottoirs sont plus larges ! », sourit cette jeune maman, qui va aussi pouvoir demander une place dans la toute nouvelle crèche ouverte en novembre 2019 au pied de son immeuble, avec ses 66 berceaux.
Un jardin, une histoire
Par ailleurs, un jardin a pris place sur l’ancienne place d’armes, aujourd’hui complètement ouverte, et forme un passage public entre le boulevard Diderot et la rue de Reuilly. Assis sur un banc, Hugo, « plutôt de Daumesnil » est venu en curieux voir l’avancée des travaux. « C’est vraiment un quartier en devenir. J’ai déjà remarqué un nouveau restaurant et une galerie d’art », se réjouit-il. Pour ce photographe d’architecture, le travail réalisé est intéressant: « Le mélange est plutôt réussi entre les bâtiments d’origine et les nouveaux blocs modernes. Et le jardin est très plaisant. On a hâte d’être au printemps pour venir y pique-niquer à l’heure du déjeuner. » Et même y observer les faucons crécerelle qui nichent sur un des anciens bâtiments, comme l'explique un panneau sur la palissade de la partie du jardin encore en travaux…
Le jardin porte le nom de Martha Desrumaux (1897-1982), ouvrière du textile, engagée dans la lutte syndicale, résistante pendant la guerre et déportée en 1942. Un hommage au passé pour un lieu qui souhaite préserver la mémoire. Une plaque rappelle d’ailleurs l’investissement des soldats pendant les 1ère et la 2e guerres mondiales. Tout le projet architectural a en effet été pensé pour que le nouveau visage du site n’oublie pas l’histoire des lieux. Il a ainsi été décidé que les trois bâtiments qui entourent la place d’armes ainsi que les 2 pavillons d’entrée soient conservés. Seuls les murs d’enceinte et les autres édifices ont été démolis pour laisser place à six nouveaux immeubles.
Lieu clos pendant plusieurs siècles, l’espace de l'ancienne Caserne de Reuilly est aujourd’hui offert aux Parisien.ne.s et le 12e arrondissement retrouve pas moins de deux hectares de son territoire. Une nouvelle vie de quartier peut commencer.
350 ans d'histoire
L’histoire de la Caserne de Reuilly a commencé en 1665, sous le faste de la royauté de Louis XIV. Et par un challenge: supplanter la République de Venise, alors premier fournisseur de verre et de miroirs pour l’Europe entière. Jean-Baptiste Colbert, ministre des Finances du roi, crée donc la Manufacture royale de Glaces de Miroirs. Des ouvriers vénitiens sont même embauchés pour copier les procédés de fabrication de Venise. Sortiront de là, entre autres, les miroirs de la galerie des glaces du château de Versailles… Le projet industriel de Colbert atteint ses objectifs : à la fin du règne de Louis XIV, la France fournit l’Europe entière en verre. A la Révolution, la manufacture Royale perd ses privilèges et devient Saint-Gobain.
En 1832 le site est vendu à l’armée qui y installe des régiments d’infanterie, de cavalerie et d’artillerie. En 1847, les bâtiments anciens sont démolis et une nouvelle caserne est construite. Derrière la grille d’entrée, le bâtiment principal est situé au fond de la place d’arme. Il est encadré par deux bâtiments perpendiculaires qui se font face. Après la fermeture de la caserne, les bâtiments abritent de 1999 à 2011 le tribunal aux Armées de Paris.
En 2013, La Ville de Paris rachète le terrain et les bâtiments à l’État dont elle transfère la propriété à Paris Habitat. Un centre d’hébergement d’urgence ainsi que plusieurs associations, dont Emmaüs, s’y installent. En 2015, un projet de reconversion en logements est retenu à la suite d’une enquête publique.
En 1832 le site est vendu à l’armée qui y installe des régiments d’infanterie, de cavalerie et d’artillerie. En 1847, les bâtiments anciens sont démolis et une nouvelle caserne est construite. Derrière la grille d’entrée, le bâtiment principal est situé au fond de la place d’arme. Il est encadré par deux bâtiments perpendiculaires qui se font face. Après la fermeture de la caserne, les bâtiments abritent de 1999 à 2011 le tribunal aux Armées de Paris.
En 2013, La Ville de Paris rachète le terrain et les bâtiments à l’État dont elle transfère la propriété à Paris Habitat. Un centre d’hébergement d’urgence ainsi que plusieurs associations, dont Emmaüs, s’y installent. En 2015, un projet de reconversion en logements est retenu à la suite d’une enquête publique.
A chaque lot, son architecte
Les six nouveaux lots ont été confiés, chacun, à une équipe d'architectes.
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Le lot A par LIN Architects Urbanisté Situé à l'angle Reuilly-Diderot, le projet englobe deux constructions neuves ainsi qu'un bâtiment réhabilité. Il accueille au sein des trois édifices 130 logements étudiants, 91 logements sociaux familiaux, des loges de gardiens de Paris Habitat en plus de locaux commerciaux (1237 m²).
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Le lot B par Anyoji Beltrando Ce projet inclut la réhabilitation du bâtiment majeur de l'ancienne caserne. Ce lot, destiné à la création de 133 logements à loyer libre, est revendu en Vefa (vente en état futur d'achèvement). Il s'agit de la première Vefa inversée portée par un bailleur social.
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Le lot B1 par Charles-Henri Tachon Ce lot correspond à la création d'un bâtiment neuf, ouvert sur quatre façades. Il agit comme un repère pour l'accès depuis la rue de Chaligny vers le jardin public au coeur de l'ancienne caserne. Il comporte 22 logements sociaux familiaux et un local d'activité au rez-de-chaussée de 130 m2
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