Retour sur l'histoire du pont Bir-Hakeim

Focus

Mise à jour le 04/09/2023

Le terre-plein sous le pont est baptisé "Promenade Jean-Paul Belmondo"
Durant l'été 2020, le pont de Bir-Hakeim a fait une cure de jouvence. De nouvelles maçonneries et une belle couche de peinture ont redonné à ce pont mythique l’éclat qu’il méritait. L'occasion de se plonger dans l’histoire de ce pont classé au patrimoine historique.
Depuis sa naissance dans les années 1903-1905 à aujourd’hui, le pont Bir-Hakeim est la star des passant·e·s mais aussi des marié·e·s qui ne résistent pas à l’envie d’immortaliser leur union devant ses fameuses arcades.

Quand l'ex-passerelle de Passy était réservée aux piétons

L’histoire du pont commence en 1878, lors de la troisième exposition universelle de Paris qui se tient sur le champ de Mars de mai à octobre. Une passerelle métallique réservée aux piétons est construite entre les 15e et 16e arrondissements en prenant appui sur la petite île aux Cygnes.
Quelques années plus tard, un concours vient pérenniser l’ouvrage : des travaux effectués entre 1903 et 1906 donnent naissance au pont tel que nous le connaissons aujourd’hui. Disposant de deux étages, il permet alors la traversée des voitures et des piétons au premier niveau et le passage des métros au deuxième étage. C’est en est fini de l’exclusivité piétonnière !
C’est Jean-Camille Formigé (1845-1926), architecte de la Ville de Paris, qui quelques années après avoir conçu et organisé les serres et jardins d’Auteuil, dirige les travaux de construction et de décoration du pont. Louis Biette, ingénieur, est également en charge du projet. Des sculptures viennent orner l’édifice, telles La Science et Le Travail du sculpteur parisien Jules Coutan ou L'Électricité et Le Commerce du prolifique Jean-Antoine Injalbert.
Le début du XXe siècle coïncide avec le développement rapide du métro parisien. Les prouesses techniques permettent de sortir le métro de terre et de lui faire traverser la Seine au sommet du pont. Les usagers et usagères peuvent alors profiter d’une vue incomparable sur la Dame de Fer.
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D’un point d’eau libyen au pont parisien

Les années passent et le pont de Passy mène une vie tranquille, du moins jusqu'à la Seconde guerre mondiale. S'il n'est guère concerné par les combats qui font rage, les conséquences de la guerre le rattrapent quelques années plus tard.
Dans le nord du désert libyen s’est jouée il y a 78 ans une bataille décisive, autour d'un point d'eau appelé Bir Hakeim. Dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, les Forces françaises libres emmenées par le général Koenig parviennent à percer les rangs de l'Afrika Korps, les armées motorisées italiennes et allemandes conduites par Erwin Rommel. Cette victoire permet aux Britanniques de reprendre l’avantage et de gagner la première bataille d’El Amein un mois plus tard.
Salués pour leur courage, les soldats français remontent dans l'estime des Alliés, ce qui contribuera à imposer la France à la table des négociations à l'issue de la guerre.
Aux lendemains de la Seconde guerre mondiale, l’heure est aux commémorations. Le 18 juin 1949, une cérémonie est organisée par le Conseil municipal parisien, alors conduit par Pierre de Gaulle, pour célébrer le 9e anniversaire de l’appel du 18 juin. En présence du général de Gaulle et du général Marie-Pierre Koenig, le viaduc de Passy est rebaptisé pont Bir-Hakeim, en hommage à la première victoire des Forces françaises libres durant la guerre. Il devient alors un lieu de mémoire pour les Français libres, celles et ceux qui répondirent à l’appel du général de Gaulle le 18 juin 1942.
Pierre de Gaulle, président du Conseil municipal
Moins connu que son aîné, Pierre de Gaulle est pourtant lié à l'histoire parisienne. Banquier avant la guerre de 1939-1945, il s'engage dans la Résistance sur les traces de son frère. À son retour d'Allemagne, où il a été fait prisonnier, il reprend son emploi à la Banque de l'Union parisienne. Mais c'est finalement la politique qui l'appelle : après être devenu conseiller municipal, il prend la tête du Conseil municipal de Paris entre 1947 et 1951.
En savoir plus.

Le chouchou des caméras et des objectifs

Avec l’essor du 7e art, des appareils photos et du tourisme, le pont de Bir-Hakeim, de par sa localisation mais surtout grâce à son architecture, devient le chouchou des touristes et des artistes. On ne compte plus ses apparitions dans des films (du Dernier tango à Paris en 1972 au fameux Inception en 2010) et dans des clips vidéo (de la chanteuse américaine Janet Jackson à la japonaise Ayumi Hamasaki). Il ne manque plus qu'une palme d'or pour que la reconnaissance soit totale.
De quoi inspirer les futurs marié·e·s en quête d’un décor de qualité pour immortaliser leur amour.