Les églises parisiennes abritent des chefs-d’œuvre minutieusement préservés… profitez-en !
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Mise à jour le 03/12/2024
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Un patrimoine unique, des peintures murales religieuses exceptionnelles, parfois l’œuvre d’artistes célèbres, malheureusement peu connues du grand public. Où sont-elles et comment sont-elles restaurées ? Le point avec des experts à l’occasion de la parution de l’ouvrage « Peindre dans les églises parisiennes au XIXe siècle ».
Et si on visitait les églises parisiennes comme on visite un musée ? Tous ces édifices abritent des chefs-d’œuvre, et leur patrimoine raconte des anecdotes fascinantes. À l’église Saint-Séverin (5e), par exemple, on peut découvrir les figures de Clovis, roi des Francs, et sa femme Clotilde. Et dans la chapelle du baptême de À Notre-Dame-de-Lorette (9e), celle de l’empereur Constantin. Autant de moments clés de notre histoire accessibles gratuitement !
Rappelons-nous également que les églises étaient autrefois des lieux de vie et qu’elles allaient bien au-delà de leur fonction religieuse. Ainsi l’église Saint-Eustache abrite des chapelles dédiées aux confréries des charcutiers et des orfèvres.
Des trésors cachés… et pourtant accessibles à tous à Paris
Pour les Parisiens curieux, la restauration des peintures murales représente une occasion unique de redécouvrir les églises sous un nouveau jour.
Les peintures de Flandrin à l’église Saint-Germain-des-Prés (6e) sont un exemple frappant de la richesse de ce patrimoine « caché », tout comme les peintures à la cire de l’église de Notre-Dame-de-Lorette. Certaines églises, comme Saint-Sulpice (6e) ou Saint-Étienne-du-Mont (5e) sont célèbres pour leurs décors peints, mais d’autres lieux, comme l’église de la Madeleine (8e) ou la chapelle de la Vierge à Saint-Germain-des-Prés (6e), recèlent aussi des trésors artistiques étonnants.
Récemment, trois chapelles de l’église Saint-Séverin ont bénéficié de nouvelles restaurations, réalisées notamment grâce au mécénat. Le chantier de deux autres chapelles débutera en janvier 2025, cette fois grâce à un financement du Budget Participatif. Les peintures restaurées du chœur de l’église Notre-Dame-des-Champs (6e) viennent quant à elles d’être inaugurées. Dans les prochaines semaines, le chantier de la chapelle des baptêmes à Saint-Médard (5e) va être lancé.
Des œuvres qui s’altèrent au fil du temps
Humidité, pollution, fumées des cierges, variations de température… les fresques et peintures murales des églises parisiennes font corps avec l’édifice, ce qui implique qu’elles subissent les mêmes vicissitudes que les murs eux-mêmes.
Depuis les années 1990, la Ville investit des moyens importants pour les restaurer dans leur globalité, et non par petites touches. C’est l’état de dégradation qui donne le La des priorités, mais des projets sont aussi portés par les Parisiens, des paroissiens et des mécènes.
« Leur restauration est une opération minutieuse qui vise à ramener l’œuvre à son état d’origine tout en préservant les interventions passées. Les restaurateurs ne cherchent pas à recréer l’œuvre, mais à réparer ce qui a été abîmé, en conservant l’intégrité de l’art original », expliquent les conservateurs des œuvres d’art religieuses et civiles de la Ville. Un travail de longue haleine qui ne peut donc pas débuter tant que l’ensemble de l’édifice n’est pas sain : toiture étanche, murs secs, vitraux intacts…
Des œuvres longtemps dénigrées
Saviez-vous que nombre de ces peintures murales ont failli disparaître ? La peinture du XIXe siècle était mal considérée et, dans les années 1970, on parlait même de « décaper » les murs de l’église Saint-Germain-des-Prés !
Le processus de restauration
Avant de raviver des fresques endommagées, il est essentiel de connaître l’historique de l’œuvre. Le travail de restauration commence donc toujours par un diagnostic approfondi. Chaque intervention est menée par des groupements de restaurateurs spécialisés.
Ces professionnels, formés à la fois aux techniques artistiques et aux sciences des matériaux, analysent chaque couche de peinture, chaque pigment, chaque détail. Une fois l’analyse terminée, ils procèdent au nettoyage en profondeur, au retrait des couches de salissures, puis à la consolidation de la peinture. « Les artisans ne recréent pas l’œuvre pour ne pas trahir le travail de l’artiste, souligne un conservateur, ils utilisent des techniques invisibles à l’œil nu, comme le Tratteggio (fin quadrillage). Comme dans une illusion d’optique, de loin, tout doit sembler comme avant, mais de près, l’intervention doit être discernable. »
On part parfois de peintures extrêmement dégradées, dont il ne reste pas grand-chose. S’il est possible de retrouver les dessins préparatoires - le Petit Palais et le Louvre en conservent un grand nombre -, les restaurateurs peuvent reconstituer l’œuvre, mais si aucune image antérieure n’est retrouvée, ils créent un ton « pierre » qui se fond dans le décor.
Dans le cas de l’église Saint-Germain-des-Prés, une des fresques d’Hippolyte Flandrin a nécessité plusieurs années de travail. Il a fallu raviver les couleurs des peintures réalisées à la cire froide, une technique complexe utilisée pour la première fois à grande échelle à Paris au XIXe siècle.
Pour voir la magie de ces œuvres restaurées, il vous suffit de lever les yeux et d’admirer les peintures cachées dans les recoins des églises parisiennes !
« Peindre dans les églises parisiennes au XIXe siècle »
Cet ouvrage de 200 pages richement illustrées, paru en septembre 2024, est le fruit des communications organisées sur le sujet en 2023. Il montre les dernières découvertes scientifiques révélées par la recherche et les restaurations entreprises ces vingt dernières années à Paris.
Publié par la Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles (COARC) de la Ville, il est présenté le 7 décembre 2024 à 14 h à l’église Saint-Sulpice, qui abrite certains grands décors peints du XIXe restaurés.
Rendez-vous le même jour à partir de 15 h 30 pour une séance de signatures à la librairie La Procure (3, rue de Mézières, 6e).
Publié par la Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles (COARC) de la Ville, il est présenté le 7 décembre 2024 à 14 h à l’église Saint-Sulpice, qui abrite certains grands décors peints du XIXe restaurés.
Rendez-vous le même jour à partir de 15 h 30 pour une séance de signatures à la librairie La Procure (3, rue de Mézières, 6e).
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