Place Gréco, pont Bernadette Lafont… Ces actrices que Paris a rendues immortelles
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 16/10/2024
Sommaire
Juliette Gréco était surnommée la muse de Saint-Germain-des-Prés, Jean Seberg est devenue indissociable de l'avenue des Champs-Élysées, qu'elle arpente dans À bout de souffle. Et que dire d'Arletty et son inoubliable « Gueule d'atmosphère », clamé sur le canal Saint-Martin… Toutes ces comédiennes aujourd'hui disparues méritaient que Paris leur rende hommage et attribue leur nom à une voie de l'espace public.
La dénomination des rues et espaces publics est l’occasion de rendre hommage à des personnalités, notamment féminines. Depuis 2011, le taux d’espaces verts et équipements de la Ville de Paris portant le nom d’une femme est passé de 6 à 14 %. Beaucoup d’entre elles sont de talentueuses comédiennes à l’instar de Jean Seberg, Monica Vitti ou Romy Schneider. Deuxième épisode de notre série sur l'odonymie, après les comédiens - et avant les réalisateurs et réalisatrices.
Une place pour Juliette Gréco
Bien qu’elle soit née à
Montpellier en 1927, Juliette Gréco est indissociable de Paris dont elle disait
qu’elle « l’avait mise au monde », même si son arrivée dans la capitale se fait
dans la douleur, à la suite de l’arrestation de sa mère, résistante, par les
Allemands. Adolescente, démunie, elle est recueillie par une connaissance habitant
près de l’église Saint-Sulpice. La future chanteuse et comédienne explore alors
le quartier et rencontre ceux qui participent alors au bouillonnement
intellectuel, artistique et politique du cœur de la Rive gauche : Boris
Vian, Jean-Paul Sartre ou Miles Davis.
Juliette Gréco investit
avec ses amis « existentialistes » des lieux qui deviennent mythiques
comme Le Tabou, rue Dauphine. Ensemble, ils créent la légende de Saint-Germain-des-Prés
dont Juliette Gréco reste l’icône absolue. Elle interprète des chansons devenues
des classiques du répertoire français sous la plume de Prévert, Queneau, Trenet,
Brel, Gainsbourg, Ferré et s’illustre en parallèle comme comédienne devant la
caméra de Jean Cocteau ou de Jean-Pierre Melville. Elle incarne la figure de
Belphégor, fantôme du Musée du Louvre, dans un feuilleton très populaire en
1965.
Considérant l’étendue de
sa carrière, mais aussi son engagement personnel en faveur de l’art et la
culture, de la liberté, du droit d’expression et du droit des femmes à disposer
de leur destin et de leur corps, le Conseil de Paris a dénommé, en 2021, place
Juliette-Gréco (6e), la place située à la jonction des rues Guillaume Apollinaire, de l’Abbaye et Bonaparte et de la place Saint-Germain-des-Prés.
Des ponts et passerelles pour six actrices
Arletty
Son lien direct avec le
canal Saint-Martin et l’Hôtel du Nord avec sa fameuse "gueule
d’atmosphère" lui valait bien qu’on dénomme une passerelle à son nom !
Arletty, de son vrai nom Léonie Bathiat était née en 1898 à Courbevoie… rue de
Paris ! En 1916, après le décès de son père renversé par un tramway, sa
famille déménage dans le Marais. Léonie sera d’abord tourneuse d’obus puis
dactylo avant d’embrasser une carrière de mannequin puis de meneuse de revues.
Elle tiendra ensuite de nombreux rôles dans des opérettes aux Bouffes-Parisiens. Puis c’est la grande aventure du cinéma dès 1930 après une rencontre marquante avec Marcel Carné. Elle tourne sous sa réalisation Hôtel du Nord, Le Jour se lève, Les Enfants du Paradis, La Fleur de l’Âge ou encore L’Air de Paris.
Elle tiendra ensuite de nombreux rôles dans des opérettes aux Bouffes-Parisiens. Puis c’est la grande aventure du cinéma dès 1930 après une rencontre marquante avec Marcel Carné. Elle tourne sous sa réalisation Hôtel du Nord, Le Jour se lève, Les Enfants du Paradis, La Fleur de l’Âge ou encore L’Air de Paris.
Dans les années 1950, elle tourne encore une vingtaine de films, aux côtés notamment de Georges Marchal, Gina Lollobrigida, Michèle Morgan, ou encore Jean-Claude Brialy.
Atteinte
d'un glaucome, elle perd partiellement la vue et disparaît de la scène et des
écrans dans les années 1960. Elle s'éteint le 23 juillet 1992, à l'âge de 94 ans, dans son appartement parisien du 14, rue de Rémusat
(16e), dont la façade affiche une plaque
depuis 2010.
Vidéo Youtube
Maria Casarès
Elle aurait eu 100 ans en novembre 2022. C’est à l’occasion de cet anniversaire que le Conseil de Paris a voté qu'un pont du canal Saint-Martin porte son nom, tout près de la rue qui porte celui de qui fut son compagnon, Albert Camus. La tragédienne franco-espagnole décédée en 1996 a marqué les esprits avec ses rôles dans Les Enfants du paradis, (Marcel Carné), Les Dames du bois de Boulogne (Robert Bresson), La Chartreuse de Parme (Christian-Jaque) et Orphée (Jean Cocteau).
Son
histoire avec Paris date de l’arrivée de sa famille, au début de la guerre
d’Espagne, rue de Vaugirard dans un hôtel
aujourd'hui disparu, puis dans un appartement proche de l'impasse de l'Enfant
Jésus, dans le 15e arrondissement. Maria entre à l'école Victor
Duruy, où elle apprend le français. Elle se met au théâtre et est très vite
remarquée. Elle obtient son premier rôle en 1942 au Théâtre des Mathurins, et
la même année pour un court-métrage. Elle jouera dans une vingtaine de films et près de 120 pièces, aussi bien contemporaines que classiques.
Elle
devient pensionnaire de la Comédie française au début des années 1950. Maria
Casarès intègre ensuite le Théâtre National Populaire de Jean Vilar, et devient l'une des premières comédiennes à donner au festival d'Avignon ses
lettres de noblesse.
Emmanuelle Riva
Emmanuelle Riva (1927-2017) a été révélée en 1959 par son rôle dans Hiroshima mon amour d'Alain Resnais. C'est en 1953 qu'elle monte à Paris malgré l'opposition de sa famille. Elle est née dans une famille ouvrière des Vosges. Elle est reçue à l’école de la rue Blanche. Sa carrière l'a longtemps conduite vers les planches tandis qu'elle se faisait plus discrète sur le grand écran.
En 2012, pour l’une de ses dernières apparitions cinématographiques, dans Amour de Michael Haneke, elle reçoit le César de la meilleure actrice. Outre le cinéma et le théâtre, Emmanuelle Riva a aussi publié trois recueils de poèmes. L'actrice a été inhumée au cimetière de Charonne (20e). La passerelle de l'avenue Richerand porte sa mémoire depuis 2022. Elle sera inaugurée en juin 2023.
En 2012, pour l’une de ses dernières apparitions cinématographiques, dans Amour de Michael Haneke, elle reçoit le César de la meilleure actrice. Outre le cinéma et le théâtre, Emmanuelle Riva a aussi publié trois recueils de poèmes. L'actrice a été inhumée au cimetière de Charonne (20e). La passerelle de l'avenue Richerand porte sa mémoire depuis 2022. Elle sera inaugurée en juin 2023.
Michèle Morgan
Michèle Morgan (1920-2016) a tourné plus de soixante-dix films parmi lesquels Le Quai des brumes immortalisé parla réplique « T'as d'beaux yeux, tu sais ». Son talent d'actrice est notamment récompensé par le grand prix d’interprétation féminine au premier festival de Cannes de 1946 pour son rôle dans La Symphonie pastorale, un César d’honneur en 1992 et un Lion d’or d’honneur en 1996. Exilée plusieurs années aux Etats-Unis pour tourner à Hollywood, elle revient en France dans les années 1950 où elle loge à l'hôtel Lambert sur l'Ile-Saint-Louis. Elle est enterrée auprès de son compagnon Gérard Oury au cimetière du Montparnasse.
Son nom est attribué en 2024 à l’ouvrage d’art reliant le quai de Valmy au quai de Jemmapes à hauteur de la rue Bichat.
Bernadette Lafont
Actrice de cinéma et comédienne de théâtre, Bernadette Lafont (1938-2013) était une des égéries de la Nouvelle Vague. De 1957 à 2013, elle tourne dans plus de 200 films dont Le Beau Serge de Claude Chabrol (1959), La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan (1969), La Maman et la Putain de Jean Eustache (1973), L’Effrontée de Claude Miller (1985). A Paris, elle vécut notamment au 3, rue Aubriot (Paris Centre) et au 10, rue d'Edimbourg (Paris 8e).
Son nom est attribué en 2024 à l’ouvrage d’art reliant le quai de Valmy au quai de Jemmapes à hauteur de la rue Dieu.
Maria Pacôme
Née en juillet 1923 à Paris 14e, cette comédienne formée au cours Florent, connue à la fois pour ses rôles au théâtre et au cinéma devient au fil des sa carrière dense des années 1950 à 2000 une figure emblématique du théâtre de boulevard où elle excellait notamment dans les rôles de bourgeoises exubérantes. En 1993, le film La crise de Coline Serreau lui vaut une nomination au César de la meilleure actrice dans un second rôle. Elle repose au cimetière du Père Lachaise (20e).
La dénomination « pont Maria Pacôme » est attribuée en 2024 à l’ouvrage d’art, partie de la rue Louis Blanc, reliant le quai de Valmy au quai de Jemmapes, à Paris (10e).
Un jardin pour Monica Vitti
Un jumelage exclusif
lie Rome et Paris. Dès lors, nommer un
de nos jardins – celui situé dans l’Hôtel de Sens (4e) - du nom de l'une des grandes
figures du cinéma romain était une évidence. Et Monica Vitti, rendue
mondialement célèbre dans les années 1960, d’abord pour ses rôles dramatiques
dans la « tétralogie de l'incommunicabilité » d’Antonioni (L'Avventura, La Nuit, L'Éclipse et Le Désert rouge) puis, plus populaires, de La Fille au pistolet à Je sais que tu sais, était l’icône
italienne dans toute sa splendeur.
Féministe, très engagée dans la
parité professionnelle, elle s’est aussi montrée solidaire des artistes de la
Nouvelle Vague française en 1968 en démissionnant de son rôle de juré lors du
Festival de Cannes.
Atteinte de la maladie
d’Alzheimer au
début des années 2000, elle disparaît de l’œil du public, mais le monde du
cinéma ne l’a pas oublié.
Les pelouses de l’avenue Foch pour Jean Seberg et Ingrid Bergman
Les jardins de l'avenue Foch sont
un espace vert qui longe sur ses deux côtés et sur toute sa longueur
l’avenue Foch. En 2015 et 2016, certaines portions de ces pelouses ont pris les
noms d’illustres comédiennes.
De double
nationalité américaine et française,
Jean Seberg connaît son premier triomphe en 1957 en
incarnant Jeanne d'Arc dans le film Sainte-Jeanne d'Otto Preminger. Elle poursuit sa
carrière avec Bonjour Tristesse, du même réalisateur. Ses rôles ont marqué la
capitale et notamment l’avenue des Champs-Élysées qu’elle descend en vendant l’International
Herald Tribune dans À bout de Souffle
de Jean-Luc Godard, avec Jean-Paul Belmondo pour
partenaire.
Décédée à 40 ans dans de terribles circonstances en 1979 - son corps
est retrouvé à l'arrière de sa voiture dans le 16e arrondissement -,
elle est enterrée au cimetière du Montparnasse.
De
nationalité suédoise, Ingrid Bergman
a quant à elle enchanté le cinéma des années 1940 à 1960, tant dans son pays
natal qu’à l’international, avec trois Oscars à la clé. En 1946, elle donne
l'une de ses interprétations les plus marquantes dans le film d'espionnage Les Enchaînés d'Alfred Hitchcock.
C’est en 1955 qu’elle tourne
à Paris, sous la direction de Jean Renoir dans Elena et les hommes sur les amours mondaines d’une princesse
polonaise dans le Paris de la Belle Époque. Toujours en France, elle a présidé
le Festival de Cannes en 1973. Elle décède en 1982.
Une place pour Marlene Dietrich
Si Marlene Dietrich est morte à Paris
en mai 1992 et que ses obsèques ont eu lieu à l’église de La Madeleine, elle est enterrée en Allemagne, son pays d’origine.
Née en 1901 à Berlin, la jeune femme souhaite
devenir violoniste puis comédienne. Elle débute à l’âge de 20 ans dans des
revues, puis obtient des rôles mineurs au cinéma.
À la fin des années 1920,
elle chante ses premières chansons à succès et se fait repérer, notamment par
Josef von Sternberg qui cherche l'héroïne de son prochain film. Elle sera L’Ange bleu, dans le premier film
parlant du cinéma allemand. Elle tourne par la suite six autres films avec le
réalisateur.
Puis Marlene Dietrich part aux États-Unis. Très opposée au
nazisme, elle se fait naturaliser Américaine en 1939. Quelques années plus tard,
éprise de Jean Gabin, elle arrive à Paris et reprend les tournages avec des
rôles marquants dans les productions de Billy Wilder ou d’Alfred Hitchcock.
Elle se retire de la scène en 1975, et vit recluse dans son appartement
parisien du 12, avenue Montaigne (8e) jusqu'à sa mort.
La place
Marlene-Dietrich – qui a pris cette dénomination en 2002 est située
dans le 16e, à l'intersection de la rue de Lübeck, la rue de l'Amiral-Hamelin et la rue Boissière.
Un square pour Marie Trintignant
Le square Marie-Trintignant est
un espace vert du 4e arrondissement, accessible par le 11, rue de l'Ave-Maria et le quai des Célestins. Planté de figuiers, de lilas et de quelques
arquebusiers qui fleurissent abondamment au printemps, ce square était connu
entre 1933 et 2017 sous le nom de square de l’Ave Maria. Il rend aujourd’hui
hommage à l’actrice Marie Trintignant, morte sous les coups de son compagnon.
Enterrée au Père-Lachaise il y a tout juste 20 ans, l’actrice avait été nommée cinq fois aux Césars entre 1989 et 1999 et avait interprété de nombreux rôles
dans des téléfilms. Elle avait commencé à jouer dès l’âge de 4 ans, souvent aux
côtés de ses parents Jean-Louis et Nadine Trintignant.
Une rue pour Annie Girardot
Baptisée en 2012, la rue
Annie-Girardot est située dans le 13e arrondissement, en
bordure de la ZAC Gare de Rungis. Élève du conservatoire de la rue
Blanche, Annie Girardot a commencé
par des apparitions dans des cabarets montmartrois comme La Rose rouge ou le
Lapin agile.
En 1954, elle sort du Conservatoire
national d’art dramatique avec deux premiers prix. Elle est engagée peu après à
la Comédie française, dont elle démissionne trois ans plus tard pour se
tourner vers le cinéma avec des films comme Rocco
et ses frères, Le crime ne paie pas, Vivre pour vivre ou Mourir d’aimer.
En 1977, le César de la meilleure actrice lui est remis
pour Docteur Françoise Gailland. Après une traversée du désert à partir des années 1980,
elle revient sur le devant de la scène en recevant deux Césars de la meilleure
actrice dans un second rôle : en 1996, pour son interprétation de La Thénardier
dans Les Misérables de Claude Lelouch
puis, en 2002, pour son rôle dans La
Pianiste de Michael Haneke.
Dans les dernières années de sa vie, Annie
Girardot a aussi été l’image du combat contre la maladie d’Alzheimer, dont elle
souffrait. Morte en 2011, elle est inhumée au
cimetière du Père-Lachaise. Née dans le 10e en 1931, elle
est restée très attachée au quartier du Marais, dans lequel elle a habité de
nombreuses années, d’abord place des Vosges puis, plus tard, au 3, rue du Foin,
dans un immeuble sur lequel une plaque lui rend hommage.
Une rue pour Delphine Seyrig
En 2009, près de vingt
ans après sa mort à l’âge de 58 ans, la Ville de Paris a décidé de dénommer rue
Delphine-Seyrig, la voie communale commençant au 45, route des Petits Ponts
(19e) et débouchant sur la berge du canal de l’Ourcq.
De L’Année dernière à Marienbad d’Alain
Resnais à India Song de Marguerite
Duras, Delphine Seyrig a joué dans 34 films pour le cinéma, 13 pour la télévision
et 33 pièces de théâtre. Elle a travaillé avec des metteurs en scène comme Luis Buñuel, François Truffaut (Baisers volés), Joseph Losey ou Jacques
Demy (Peau d’âne).
Au théâtre, elle a interprété des textes de
Pinter à Pirandello, d’Arrabal à Handke. Militante féministe, elle a signé le
Manifeste des 343 en 1971. Elle est inhumée au Cimetière du Montparnasse,
en face de la tombe de Charles Baudelaire.
Une place pour Françoise Dorléac
La place
Françoise-Dorléac est une voie publique située dans le quartier Porte Montmartre (18e). Sœur aînée de Catherine Deneuve, Françoise Dorléac,
était née dans le 17e arrondissement en 1942. Elle fait ses
premiers pas au cinéma en 1957 et en parallèle, joue les mannequins pour Christian Dior.
Elle accède au statut de vedette quand, en 1964, Philippe de Broca l'engage pour être la partenaire de Jean-Paul Belmondo dans L'Homme de Rio. Elle enchaîne aussitôt avec La Peau douce de François Truffaut, Cul-de-sac de Roman Polanski et Les
Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy.
Boulimique de travail, elle tourne dans près de vingt films en à peine
huit ans de carrière, aussi bien en français qu'en anglais. Elle meurt dans un
accident de voiture tragique en 1967, à tout juste 25 ans.
Une promenade pour Jeanne Moreau
Le 7e art est à l’honneur sur le bassin de la
Villette (19e) : dans la continuité de la promenade Montand-Signoret, la
Ville a dénommé en 2017, promenade Jeanne-Moreau, la voie commençant à hauteur
du numéro 6, quai de la Seine.
Pour le Conseil de Paris, il existait des
liens indéfectibles entre l’actrice et la capitale, où elle est née le 23 janvier 1928 et s’est éteinte le 31 juillet 2017. Celle qui interpréta
la chanson Le Tourbillon de la vie, a
joué dans plus de 130 films durant ses près de 60 années de carrière - nombre
de ces films sont aussi associés à l’image de Paris, à commencer par Ascenseur
pour l’échafaud.
La renommée de Jeanne Moreau est internationale : elle
a présidé deux fois le jury du Festival de Cannes et deux fois celui de l’Académie
des Césars, et a reçu en 1998 l’hommage de l’Académie des Oscars pour
l’ensemble de sa carrière, devenant la première actrice française ainsi
honorée. Elle est aussi la première femme à être élue à l’Académie des
Beaux-Arts de l’Institut de France en 2000.
Engagée pour les droits des femmes
tant dans les choix de ses rôles qu’en signant le manifeste des « 343 salopes »
pour le droit à l’avortement, l'une de ses dernières actions fut la défense des
Pussy Riot contre le régime oppressif russe. Elle s’est aussi consacrée, à la
fin de sa carrière, aux jeunes talents, jusqu’à en faire l’objet de sa Fondation
post mortem créée à l’automne 2017. L’une de ses ultimes batailles fut celle contre
la vente à la découpe de son immeuble de la place des Ternes (17e).
Une rue pour Romy Schneider
La rue Romy-Schneider est une voie publique située dans le
nord-ouest du 18e arrondissement. Elle est créée en 2013 lors des travaux
de la ZAC Pajol, en même temps que l'esplanade Nathalie-Sarraute. Rosemarie
Magdalena Albach, dite Romy Schneider, est née en septembre 1938 à Vienne (Autriche) et morte le 29 mai 1982 à Paris.
Au début des années 1950, elle n’a que 15 ans
quand elle commence sa carrière d'actrice. Elle entre dans la postérité grâce à
la trilogie consacrée à l'impératrice Elisabeth d'Autriche,
surnommée Sissi, entre 1955 et 1957. Elle s'installe alors
en France où elle joue dans
des films à succès… et tombe amoureuse d’Alain Delon, avec lequel elle
forme aussi un duo de cinéma : dans Christine,
La Piscine, L’Assassinat de Trotsky, L’Amour à la mer.
Dans les années 1970, Romy Schneider travaille avec Claude Sautet dans cinq films, dont Les Choses de la vie, César et Rosalie et Une Histoire simple. Elle remporte à deux
reprises le César de la meilleure actrice et devient une icône. Marquée par des
drames personnels, elle est décédée en 1982 dans son appartement du 11, rue Barbet de
Jouy (7e).
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