La piscine de la Butte-aux-Cailles, monument Art nouveau, fête ses 100 ans !

Reportage

Mise à jour le 17/07/2024

Le grand bassin intérieur
La piscine Art nouveau du 13e arrondissement, classée monument historique, fête son 100e anniversaire ce 20 juillet avec des visites et des animations gratuites. Mais avant de vous jeter dans le grand bain, découvrez les secrets de ce lieu mythique.
« Établissement balnéaire de la Butte-aux-Cailles, 1924 » : la façade en briques rouges de la piscine affiche la couleur. Bienvenue dans un bâtiment classé monument historique depuis 1990 ! Ce 20 juillet, il célèbre ses 100 ans d’existence avec des visites guidées, la projection du film Le Grand Bain, de Gilles Lellouche, tourné sur les lieux, des photos d’archives de la construction de 1922 à 1924, de l’aquagym et du waterpolo.
Car le spot séduit les visiteurs bien au-delà des frontières du 13e arrondissement. « En hiver, c’est une piscine de quartier, l’une des plus fréquentées de Paris, détaille Lora Le Gravier, directrice du site. En été, cela devient une piscine internationale, qui attire énormément de touristes, jusqu’à 2 000 personnes par jour. »

Classée aux Monuments historiques

L’originalité de cette piscine de style Art nouveau, créée par l’architecte Louis Bonnier et ouverte depuis 1924 ? Son bassin intérieur surmonté d’une voûte en forme de cathédrale, qui impressionne toujours les nageurs. La piscine remplace alors un précédent établissement de bains-douches datant de 1908.
Un lieu historique qui attire aussi de nombreux curieux. « On a des touristes qui ne viennent pas nager, mais qui rentrent surtout pour admirer la piscine », explique Lola Le Gravier. Celle qui fut à sa création la troisième piscine publique construite à Paris est entrée aux Monuments historiques en 1990.
Au départ, c’est l’eau du puits artésien qui alimentait la piscine et les bains-douches. La piscine était alimentée par un puits artésien conçu par François Arago et creusé en 1893, donnant accès à une eau à 25 °C. Actuellement, le puits alimente seulement la fontaine située devant la piscine, place Paul-Verlaine (13e).
Un puits artésien alimentait la piscine
Les puits artésiens de Paris sont alimentés grâce à une nappe aquifère de l’Albien, s’étendant sous le bassin parisien, à environ 600 mètres sous la surface. Le volume de cette nappe est estimé à plus de 700 milliards de mètres cubes. L’eau qu’elle contient est âgée de plusieurs dizaines de milliers d’années.
Le principe d’un puits artésien consiste à forer jusqu’à la nappe : la pression qui y règne est suffisante pour faire remonter spontanément l’eau à la surface.

Deux bassins extérieurs, des bains-douches… et des rails en sous-sol !

Autre particularité de la Butte-aux-Cailles : ses deux bassins extérieurs ouverts toute l’année. Chauffés à 27,5 °C, ces bassins nordiques sont très prisés des habitués. « On a de nombreux pratiquants qui viennent nager, quelle que soit la météo. Pour eux, le bassin nordique est leur petit coin de paradis », explique Catherine, qui travaille à la piscine depuis dix-huit ans.
Quant à ses bains-douches, autre particularité du lieu, ils ont été rénovés en 2022. Un lieu essentiel pour tous ceux qui ne disposent pas d’une salle de bains chez eux. « Les bains-douches gardent une véritable utilité sociale », témoigne Catherine.
Plus insolite, la présence de rails dans les sous-sols de la piscine ! Ils servaient à transporter les wagons pleins de charbon jusqu’aux chaudières. Dans les années 1950, c’est aussi dans les sous-sols que le 7e art avait ses quartiers. Les caves servaient de décor aux films noirs avec Lino Ventura et Jean Gabin. Et, plus récemment, des scènes du Grand Bain, de Gilles Lellouche, ou de Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle), du réalisateur Arnaud Desplechin.

La piscine en images

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