Propreté: jour de marché, un contre-la-montre pour faire place nette
Reportage
Mise à jour le 19/11/2019
Il existe 82 marchés alimentaires à Paris, et autant de lieux où gisent sur le bitume des kilos de détritus en tous genres. Reportage à Daumesnil (12e), où agents, engins de nettoyage et camions-bennes se succèdent pour déblayer l’espace en quelques heures.
Debout depuis 4 heures du matin, Ahmed, vendeur de fruits et légumes, remballe à toute vitesse les derniers cageots dans son camion. Le marché du mardi touche à sa fin, et le commerçant doit libérer avant 14 h 30 ce site du quartier Daumesnil (12e). S’y amoncellent alors cartons, cagettes et autres emballages en polystyrène. Quelques mouettes grappillent les restes de poisson au sol.
À cette heure, les barnums sont enlevés et l’accès au boulevard Reuilly est fermé pour faire place au travail des éboueurs du Service technique de la propreté de Paris (STPP). Avec 1 500 mètres linéaires, ce marché cumule jusqu’à deux tonnes de rebuts. Il appartient à la dizaine d’agents de les faire disparaître au plus vite. Pour ce faire, une organisation millimétrée.
Sur le terrain, Radline, Christophe, Sébastien, Yves et les autres alternent les tâches de conduite d’engins, de déblaiement à la main, de mise à la benne et de balayage. « Nous jonglons avec tous les postes. De toute façon, nous ne partons pas tant que ce n’est pas propre », assure Radline.
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Des machines et des bras
Anthony, technicien des services opérationnels, se fait chef d’orchestre des opérations. Le va-et-vient des aspiratrices lancent la marche. C’est ensuite au tour des laveuses de pousser les emballages sur la chaussée avec leur jet d’eau. La « benne bio » vient récupérer les bacs marron, les déchets 100 % alimentaires chargés énergiquement par les agents. Une autre s’arrête au coin du boulevard ; les éboueurs y entassent à la main les détritus.
Pièce maîtresse du dispositif : le « bull » (pour bulldozer), « surnommé encore « le crabe » pour ses larges pinces qui poussent les ordures », glisse Anthony. Peu à peu, la couche de déchets qui couvrait le trottoir se transforme en deux tas, puis un seul. Il ne tient qu’à la bête d’utiliser ses bras amovibles pour le jeter dans le camion-benne d’une tonne, qui déversera ensuite son contenu à la déchetterie de la porte de la Chapelle (18e).
Il est 16 h 30, le macadam a retrouvé son allure d’avant. Dans trois jours, vendredi, c’est de nouveau jour de marché. Et le ballet reprendra, inlassablement.
Session de nettoyage du marché Auguste-Blanqui (13e)
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